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 CHASLIE ∞ the winner takes it all

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MessageSujet: CHASLIE ∞ the winner takes it all   CHASLIE ∞ the winner takes it all EmptyVen 17 Aoû - 22:22

Charlie & Leslie
BUT I WAS A FOOL PLAYING BY THE RULES Ҩ I don't wanna talk about the things we've gone through, though it's hurting me now it's history. I've played all my cards and that's what you've done too, nothing more to say, no more ace to play ... The winner takes it all, the loser's standing small, beside the victory that's a destiny. I was in your arms thinking I belonged there, I figured it made sense. Building me a fence, building me a home thinking I'd be strong there, but I was a fool playing by the rules ... The gods may throw a dice, their minds as cold as ice and someone way down here loses someone dear. The winner takes it all, the loser has to fall, it's simple and it's plain, why should I complain ...
gifs © yumita & unknown • codage © yumita • the winner takes it all, by mcfly


Avais-je réellement envie de faire ça ? Avais-je réellement envie de risquer de repartir avec plus de bleus au coeur que je n'en avais déjà actuellement ? La réponse pouvait paraître évidente, mais pourtant elle ne l'était pas, c'était même tout le contraire, et c'était la raison pour laquelle je me torturais l'esprit à essayer d'y répondre depuis une bonne demi-heure. Une demi-heure c'était le temps depuis lequel j'étais assis sur ce banc, à quelques pâtés de maisons de l'endroit où vivait Charlie. Avec sa fille. Et son mari. L'avantage lorsque l'on vivait dans une banlieue comme Fairview c'était que tout finissait par se savoir, et par conséquent je n'avais pas eut besoin de chercher longtemps avant d'obtenir son adresse ; A vrai dire il m'avait suffit de flatter un peu l'égo de la vieille Mrs. Figgs et de faire mine de m'intéresser aux rebondissements du dernier Harlequin qu'elle était venue me troquer contre un autre qu'elle n'avait pas encore lu. « La petite Hepburn ? Oui j'ai entendu dire qu'elle était revenue en ville, avec un british qui plus est ! Ils ont acheté le pavillon à côté de celui des Rowlins, ils sont voisins maintenant ... » Parfois la commère du coin était plus efficace et plus au courant que la police, j'en étais persuadé. Cela avait par conséquent été l'occasion de réaliser à quel point je ne faisais aucunement attention à ce qui pouvait se passer en ville ... Dire que j'y avais pourtant passé presque quinze ans de ma vie. Je ne m'y étais pourtant jamais réellement senti à ma place, traînant derrière moi le boulet de mon nom de famille, de mes conneries d'adolescent et de mes six mois de prison ... De prison. Est-ce que cela aussi Charlie en avait entendu parler ? J'espérais que non, même si je savais que dans une banlieue comme celle-ci ce genre de réputation vous collait à la peau tellement longtemps que je ne m'en débarrassait probablement jamais ... Mais je ne voulais pas que cela serve d'excuse à Charlie pour se dire qu'elle avait bien fait de me laisser. Et tant pis si ce raisonnement faisait de moi quelqu'un d'égoïste, après ce qu'elle m'avait fait elle pourrait bien m'accorder au moins cela.
Pourtant d'avoir obtenu son adresse n'avait pas été le plus difficile, restait encore à trouver le courage de m'y rendre et de trouver quoi lui dire. Parce que je ne savais absolument pas ce que j'allais dire, tout ce que je savais c'était que les choses ne se finissent pas aussi mal qu'elles le feraient si nous ne nous reparlions plus jamais après notre entrevue à la boutique. Je m'étais emporté et j'avais eut tort, je n'avais pas supporté d'entendre ce qu'elle avait eut à dire, de l'entendre se justifier par des excuses qui ne me convenaient pas ... Mais tout cela remontait à tellement longtemps maintenant. Il fallait que je me fasse une raison, j'avais espéré avoir une explication, une raison valable au fait d'avoir été quitté de cette façon mais je devais me rendre à l'évidence : je ne le saurais sans doute jamais, et il était temps que je passe à autre chose et que je laisse tout cela derrière moi.

Quinze jours étaient passés depuis qu'elle était apparue devant le comptoir du magasin. Quinze jours c'était long, mais c'était le temps qu'il m'avait fallut pour trouver le courage de prendre les devants ... Et cette décision c'était mon ex-femme qui, malgré elle, me l'avait soufflée. Je ne savais toujours pas quoi penser de son retour en ville, de revoir Charlie et de la revoir en aussi peu de temps m'avait totalement perturbé et j'avais du coup deux fois plus de raisons de ne plus savoir où j'en étais ... Ces deux femmes je les avait aimées, je les aimerait même sans doute toujours ; Pas de la même façon, mais avec la même sincérité. Et toutes les deux m'avait fait souffrir, comme si sans que je n'en ait conscience j'avais agi de manière à le mériter ... C'était peut-être vrai au fond. Reste que malgré tout ce que j'avais pu lui dire, malgré que je l'ait fait souffrir moi aussi en la repoussant et en décidant de la quitter, Neelah avait trouvé le courage de revenir et de m'avouer ce qu'elle ressentait malgré tout ... Et si elle était capable de le faire alors je devais l'être aussi. Parce que je ne voulais pas avoir de regrets, et vivre sur des suppositions. Et c'est sur cette dernière réflexion que je m'étais finalement levé pour rejoindre non sans appréhension la maison de Charlie. Ce quartier je ne le connaissais que trop bien désormais, puisque j'y avais vécu avec Neelah ; J'y vivais encore il y a de cela six mois, et cela me paraissait à la fois n'être qu'hier et être il y a une éternité. Et si je me sentais perdu et brisé en signant les papiers du divorce je ne me sentais pas différent aujourd'hui ... Neelah avait raison, c'était du gâchis, mais que pouvais-je faire d'autre ? Comment étais-je censé passer outre le fait qu'elle était capable de me mentir en me regardant dans les yeux, comme Charlie avait elle aussi été capable de le faire avant de me laisser sans nouvelles du jour au lendemain ? Si je n'avais pas réussi à pardonner à Charlie en six ans, comment étais-je censé réussir à le faire avec Neelah en seulement six mois ? Et pourtant pardonner je le voulais vraiment, autant avec l'une qu'avec l'autre, car j'étais persuadé que tant que je n'y serais pas parvenu je ne pourrais pas avancer. Et c'était pour cette raison que je me trouvais devant cette porte aujourd'hui, les mains moites et le coeur battant plus vite qu'à l'accoutumée : j'avais besoin d'avancer, et j'avais le sentiment que je ne pourrais jamais le faire si les dernières choses que j'avais dites à Charlie étaient celles que j'avais prononcé au magasin.

Les secondes qui s'étaient écoulées depuis que j'avais appuyé sur le bouton de la sonnette me semblèrent durer des heures, et pris d'un mouvement de panique j'avais même pensé faire demi-tour lorsque le bruit de la clef dans la serrure de l'autre coté de la porte m'avait arrêté ... Et ce n'était pas Charlie que j'avais trouvé devant moi.

    « Bonsoir, je peux vous aider ? » Face à moi un homme d'à peu près mon âge me regardait comme si j'étais un voisin perdu ou bien un représentant en aspirateurs ; C'était peut-être même ce qu'il pensait. « Bonsoir je ... Heu ... Charlie est ... là ? » C'était la pire chose qui pouvait m'arriver, cet homme ne m'avait rien fait mais parce qu'il avait épousé Charlie alors qu'elle avait refusé de m'épouser moi je ne pouvais que ressentir de la rancoeur envers lui. Pourtant je donnais l'impression qu'il m'intimidait ... Et qui sait si ce n'était pas un peu le cas, aussi. « Et vous êtes ? » Qui j'étais ? Je ne savais pas quoi répondre à cette question ... Je suis Leslie, l'ex-fiancé de Charlie. Celui qu'elle a largué sans explications avant de vous épouser vous. était peut-être la vérité mais je me voyais mal la présenter ainsi à cet inconnu, qui à mesure que les secondes passaient semblait me toiser de plus en plus, son accent britannique lui donnant l'air d'autant plus froid. « C'est heu ... je ... Elle est passée à ma librairie et je ... » L'expression de son visage semblant se détendre tout à coup il ne m'avait même pas laissé terminé ma phrase « Vous êtes libraire ? Il fallait le dire tout de suite ! Je vais la chercher, mais entrez ! » Il faudrait que l'on m'explique en quoi le fait que je passe le plus clair de mes journées dans les bouquins changeait tout pour ce type ... Néanmoins j'avais acquiescé non sans nervosité et fait trois pas pour passer la porte. « Mais je veux pas déranger je ... je ferais mieux de m'en aller je ... » Je n'avais pas pu terminer ma phrase, il avait déjà quitté le hall d'entrée pendant que j'y restais pétrifié avec une seule envie : celle de m'enfuir.

Machinalement et sans vraiment le vouloir j'avais jeté un coup d'oeil autour de moi, curieux de ce que pouvait être la vie de Charlie depuis que je n'en faisais plus partie. Dans un coin quelques cartons étaient encore empilés et témoignaient de l'emménagement récent ; Une odeur de peinture fraîche qui traînait dans le coin ne faisait que renforcer cette impression. Charlie semblait avoir une vie comme j'y avait goûté quelques temps avec Neelah, une vie qui n'était plus la mienne aujourd'hui ... Et tout cela je ne le devais qu'à moi. Si je voulais récupérer cela, si je voulais au moins essayer cela ne tenait qu'à moi également, Neelah avait fait le premier pas et le suivant s'il devait avoir lieu devrait venir de moi. Mais je devais d'abord mettre les choses à plat avec Charlie, j'en avais besoin ... Je devais régler les choses les unes après les autres.

Des pas précipités me sortirent de mes pensés et en relevant les yeux j'avais découvert devant moi non pas Charlie mais Emmalee -bon dieu ce que ça pouvait faire mal de simplement penser à ce prénom et à ce qu'il signifiait- qui d'un air boudeur et curieux à la fois venait de se planter devant moi, les mains sur les hanches

    « T'es le monsieur de la dernière fois ! » J'avais ouvert la bouche comme un poisson que l'on aurait sortit de l'eau, le mari et à nouveau la fille dans la même minute c'était beaucoup trop ... Dire qu'en venant en fin d'après-midi j'avais espéré ne pas tomber sur au moins le mari. « Oui c'est ... c'est moi. » A peine avais-je formulé cette réponse que Charlie était arrivée à son tour ... Et elle ne semblait pas enchantée de me voir. Ravalant ma salive avec difficulté j'avais fait un pas en arrière sans même m'en rendre compte, comme si mon corps souhaitait s'enfuir encore plus que mon esprit, et finalement j'avais articulé une justification désordonnée « Désolé je ... je voulais pas déranger. Fallait que je te parle je ... Faut que j'te parle. S'il te plait. »


Dernière édition par Leslie C. Whitaker le Lun 29 Oct - 22:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: CHASLIE ∞ the winner takes it all   CHASLIE ∞ the winner takes it all EmptyMer 22 Aoû - 21:05




Leslie Christofer Whitaker
&
Charlie Allyson Hepburn.


(c) yumiita & (c) inconnu
❝the winner takes it all❞

Demander pardon, c'est se rabaisser pour pouvoir être relevé par l'autre. Pardonner c'est comprendre, c'est également se rabaisser pour relever l'autre. Mais c'est surtout prouver notre grandeur d'âme.


    Tout était à refaire dans cette maison. La famille Hepburn-Firth, c’est-à-dire Charlie Hepburn, son mari Joshua Firth et leur fille Emmalee Hepburn-Firth. Cela faisait à peine un mois qu’ils avaient acheté ce pavillon, puisqu’ils s’étaient d’abord installés dans un appartement avant de décider d’acheter un pavillon ici puisque Charlie en avait parlé à Joshua que pour sa petite sœur, elle voulait rester à Fairview. Cette maison avait été une excellente affaire, mais comme ils voulaient se sentir chez eux, ils avaient décidé de refaire toutes les peintures, et d’y faire quelques travaux. Ils étaient en plein dans la peinture, les cartons n’étaient pas tous défaits. Seulement, ils étaient chez eux et c’était ce qui comptait, n’est-ce pas ? Charlie essayait de se sentir chez elle, elle essayait de se réconcilier avec Lily-Rose qui venait voir Emmalee très souvent mais qui rechignait beaucoup à lui parler. D’ailleurs, la jeune femme avait remarqué que sa petite sœur venait les voir pratiquement uniquement quand elle était sûre de ne pas croiser Joshua. On ne pouvait pas dire que c’était le grand amour entre eux. A dire vrai, Charlie aurait pu épouser n’importe quel homme, cela ne lui aurait pas été si ce n’était pas Leslie. La dessinatrice s’était toujours demandée ce que Leslie avait bien pu lui faire pour qu’elle l’aime autant. Pas que ça l’étonnait, mais ce n’était pas simplement qu’elle l’aimait bien, c’était qu’elle l’admirait. Parfois, elle se disait qu’il devait être comme un grand frère pour elle et c’était vrai qu’il avait toujours été génial avec elle, légèrement protecteur. Leslie… Cela faisait quinze jours qu’ils s’étaient parlés. Quinze jours et, depuis, c’était silence. Charlie n’avait pas le temps de penser à ça. Enfin, elle ne se donnait pas le temps d’y penser, entre le travail et ce qu’il y avait à faire à la maison. Aujourd’hui, d’un commun d’accord, ils avaient décidé de se détendre au bord de la piscine. Et c’était ce qu’ils avaient fait, puis Charlie avait décidé de se rafraichir en prenant une douche fraiche. En sortant de celle-ci, elle décida même de se mettre du vernis à ongle sur les pieds. Ce fut à ce moment que la sonnette de la porte d’entrée retentit. N’entendant aucun bruit, Charlie cria.

      « Chéri, tu vas ouvrir, s’il te plaît ? » Charlie devinait déjà l’expression que devait faire son mari. Un léger sourire rieur qui signifiait ‘je m’en serais douté’ parce qu’il connaissait sa femme. Josh savait que Charlie était toujours en train de faire quelque chose, à droite ou à gauche. Alors, il s’était levé pour ouvrir. De la salle de bain, elle n’entendait pas ce qu’il se passait au rez-de-chaussée. Bon, elle ne tenait plus, il fallait qu’elle aille voir qui était cette personne. Mais c’était alors que Joshua était apparu à la porte de la pièce. « C’est pour toi… Le libraire. » Soudain, la jeune femme comprit. Elle fit immédiatement le rapprochement, elle ne connaissait pas trente-six mil libraires. A dire vrai, elle n’en avait vu qu’un seul, il y avait quinze jours de cela et c’était Leslie. Au vu du sourire de son mari, ce dernier devait sans doute penser qu’il venait la voir pour son dernier bouquin. Charlie savait qu’il se trompait. Elle essaya de garder un visage impassible. « D’accord, j’enfile un truc, et je vais voir. »


    Alors que Joshua repartait, Charlie inspira un grand coup. Ses idées étaient confuses. Que venait-il faire là ? Elle pensait que leur dernière conversation était vraiment leur dernière. Il avait été apparemment soulagé quand elle lui avait dit que même si elle restait à Fairview pour Lily-Rose, elle ferait en sorte de ne pas le croiser. Et voilà qu’il se trouvait à sa porte à présent. Fairview était vraiment une petite ville et personne ici ne savait tenir sa langue. Ils étaient tous avides de ragots, tous en train de déblatérer sur tout le monde. Charlie était née à Fairview et pourtant, cette ville lui semblait n’être qu’un souvenir, n’être qu’un tas de ragots. Lorsqu’elle et Joshua étaient venus s’installer dans ce pavillon, juste à côté de celui des Rowlins, des gens qui habitaient déjà là lorsqu’elle était partie à Londres, Grand-mère Rowlins était venue lui souhaiter « un bon retour à Fairview ». Un bon retour, tu parles, la jeune femme savait qu’elle était venue voir si la rumeur était vraie. Si Charlie Hepburn était bien rentrée dans sa ville natale avec un Anglais et une gamine. C’était tout ce qui les intéressait. Son retour avait été remarqué puisqu’elle était revenue à la mort de son père, il y avait de cela environ deux mois et demi. Mrs Rowlins n’avait pu s’empêcher de lui glisser très subtilement un « Vous savez que Leslie Whitaker est revenu habiter ici il y a quelques temps déjà… Il n’a pas très bien tourné mais il a l’air de revenir dans le droit chemin ». C’était à ce moment que Charlie avait décidé qu’il était temps pour la vieille dame de prendre congé. Seulement, cette phrase n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde. Mal tourné ? Si Leslie avait mal tourné, c’était qu’il avait renoué avec son frère, Trey, à un moment ou à un autre. Voilà, une des choses qu’il avait laissé tomber quand il était avec elle… Qu’il avait laissé tomber pour elle, comme il le lui avait rappelé lorsqu’ils s’étaient vus il y avait quinze jours. Une autre chose avait fait réfléchir Charlie, sa vieille voisine avait dit « revenu », Leslie était donc parti d’ici lui aussi ? Où ? Elle se le demandait mais elle ne pourrait décemment pas lui poser la question. Et elle ne l’avait pas fait il y avait quinze jours. A dire vrai, elle ne pensait jamais pouvoir le faire puisqu’elle avait été résolu à ne plus le croiser après leurs retrouvailles pleines de haine, et de colère. Pourquoi était-il devant sa porte ? C’était à n’y rien comprendre. Mais sa curiosité était forte tout de même. Il avait peut-être quelque chose d’important à lui, quelque chose de grave. Une partie d’elle avait envie de le laisser à la porte jusqu’à ce qu’il s’en aille de lui-même. Seulement, une autre partie d’elle avait très envie de le voir même si ça voulait dire encaisser des reproches encore une fois. Elle ignorait à quel point cette seconde partie était plus grande que la première. Elle enfila un pantalon en lin blanc ainsi qu’un débardeur gris. En descendant l’escalier, elle attacha ses cheveux en une queue de cheval. Elle entendit alors sa fille.

      « T'es le monsieur de la dernière fois ! » Malgré elle, Charlie ne put s’empêcher d’esquisser un sourire en entendant Emmalee s’adresser à Leslie d’un ton boudeur et aussi tellement curieux. Elle imaginait très bien la tête que faisait sa fille à cet instant. Elle entendit également la réponse de Leslie. « Oui c'est ... c'est moi. » Arrivée presque en bas de l’escalier, elle lança. « Emmalee, on dit ‘bonjour monsieur’, ça s’appelle la politesse. » La jeune femme avait dit cela gentiment mais fermement alors la petite fille l’avait regardé, et voyant qu’elle était sérieuse, s’était de nouveau tourné vers Leslie. « Bonjour Monsieur. » Charlie avait repris un visage totalement impassible. Elle avait essayé du moins. A dire vrai, outre la curiosité et l’envie de le voir qui la tiraillaient, elle n’était pas franchement heureuse que son mari se soit retrouvé en face de son ex-fiancé même si Joshua ne se doutait de rien. Son sourire lorsqu'il était venu lui dire que le libraire était venu la voir en était bien la preuve. « Désolé je ... je voulais pas déranger. Fallait que je te parle je ... Faut que j'te parle. S'il te plait. » Charlie était à présent face à lui. Il fallait qu’il lui parle. Pour lui dire quoi ? Etait-ce quelque chose de grave comme elle l’avait pensé quelques secondes plus tôt ? La jeune femme se retourna, pour découvrir Emma, nichée derrière ses jambes. « Emma chérie, vas voir ton père, les petites filles ne doivent pas assister aux conversations de grandes personnes. » La petite fille souffla légèrement avant de lâcher en partant un « Je sais ! ». Charlie se tourna à nouveau vers Leslie, hésitante… Devaient-ils parler là ou devaient-ils parler hors de la maison ? Elle décida que la deuxième solution était la meilleure. Elle avait remarqué qu’en la voyant, Leslie avait eu un mouvement de recul, mais elle avait décidé de ne pas en faire cas. Elle sortit de la maison, refermant la porte derrière elle. « De quoi veux-tu qu’on parle, Leslie ? »


    Son ton n’était pas froid, ce n’était pas ce qu’on pouvait en dire. Il dénotait simplement une certaine incompréhension. Elle ne savait pas trop sur quel pied danser. Elle avait eu envie de le voir, envie de savoir pourquoi il était venu mais maintenant qu’elle se trouvait face à lui, elle ne savait plus vraiment ce dont elle avait envie. Elle ne savait plus si elle était prête à entendre qu’elle faisait, à présent, partie de son passé et qu’il ne reviendrait pas là-dessus. Elle n’était pas prête à pleurer une nouvelle fois, comme elle l’avait fait il y avait quinze jours, en rentrant chez elle.


FLASH BACK

Quinze jours auparavant a écrit:

    « Au revoir, Leslie. » La jeune femme prit sa fille dans ses bras. « Au revoir, Monsieur ».


En quittant la boutique, Charlie était bel et bien résolue à ne plus revoir Leslie. Emmalee était trop jeune pour comprendre ce qu’il venait de se passer alors elle laissa docilement sa mère l’attacher dans son siège auto. Charlie s’installa derrière le volant et resta immobile quelques instants, tentant de retenir ses larmes. Etait-ce bien la dernière conversation qu’elle aurait avec Leslie ? Après quelques secondes, elle mit la voiture en marche. Le chemin jusque chez elle lui parut une éternité.

    « Maman, tu pleures ? » Charlie regarda sa fille dans le rétroviseur, qui avait relevé les yeux de son nouveau livre. Elle lui sourit. « Non, chérie, maman est fatiguée. »


On croyait vraiment n’importe quoi à cet âge-là. Elle regarda Emma sourire puis retourner à la contemplation des images de son bouquin. Elle avait cinq ans, et elle lui ressemblait de plus en plus. La jeune femme espérait simplement qu’elle ne ferait pas les mêmes erreurs qu’elle plus tard. Elle avait le temps pour ça. Et puis, Emmalee était le fruit d’une des « erreurs » de choix de Charlie et cette dernière était plus qu’heureuse de l’avoir. Elles arrivèrent enfin chez elle. En voyant la voiture de Joshua dans l’allée de leur tout nouveau pavillon, son cœur s’arrêta quelques instants. Elle sécha rapidement ses yeux, essayant d’avoir un visage totalement normal. Elle détacha sa fille et à peine ce fut fait que cette dernière se dirigea en courant vers la porte afin de rejoindre son père où qu’il soit dans la maison. Charlie entra elle aussi dans la maison, et découvrit son mari en train de continuer la peinture du salon. Elle sourit et s’approcha de lui pour l’embrasser.

    « Je vais prendre une douche, je suis exténuée. » Solution de facilité, c’était la seule excuse qu’elle avait trouvé pour s’éclipser rapidement et se retrouver seule. A peine fut-elle sous le jet d’eau tiède de la douche qu’elle se mit, comme elle l’avait prévu, à pleurer. Une partie d’elle, la partie psychologique souffrait, tandis que la partie physique se détendait grâce à l’eau. Lors de sa conversation, Charlie avait senti tous ses muscles se contracter. Elle avait été surprise d’avoir réussi à trouver la force de bouger et de rentrer jusque chez elle. Une bonne crise de larmes comme elle en avait le secret. En redescendant au rez-de-chaussée, elle retrouva son mari à la même place, qui lui sourit tendrement. « Ça va mieux ? » Un peu aurait-elle voulu lui répondre. Ça allait légèrement mieux car le sourire et le regard que son mari lui lançaient lui mettaient du baume au cœur. Mais, elle avait toujours la conversation avec Leslie en tête. Elle sourit tout de même. « Beaucoup mieux. » Et Charlie se laissa faire quand Joshua la prit dans ses bras, et esquissa quelques pas de danse avec elle.
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MessageSujet: Re: CHASLIE ∞ the winner takes it all   CHASLIE ∞ the winner takes it all EmptyVen 24 Aoû - 19:28

Je le savais. Même avant de mettre mon doigt sur la sonnette, dès l'instant où j'avais pris la décision de venir ici j'avais su que ce serait difficile, et que je devrais lutter en permanence contre l'envie de simplement prendre mes jambes à mon cou et repartir en sens inverse pour tenter de faire comme si toute cette histoire n'était qu'un mauvais souvenir, comme si Charlie n'était jamais réapparue dans ma vie et ne restait qu'un lointain souvenir d'il y a plusieurs années. Un souvenir qui me laissait parfois encore un goût amer dans la bouche, mais un souvenir tout de même, qui ne me m'empêcherait pas de continuer à vivre ma vie. Mais qu'est-ce qui m'empêchait de le faire tout de même après tout ? Je ne savais pas trop, disons simplement que le goût d'inachevé que j'avais aujourd'hui n'était pas le même que celui d'il y a six ans, parce qu'il y a six ans j'avais eut la sensation que je ne pouvais rien faire de plus alors qu'aujourd'hui les choses étaient différentes … J'avais encore la possibilité de dire ce que j'avais à dire, et je savais que si je ne saisissais pas cette occasion maintenant il finirait par être trop tard, et je ne voulais pas que cela s'ajoute à la longue liste de mes regrets déjà existants. C'était pour éviter tout cela que j'avais pris ma décision et surtout mon courage à deux mains pour aller sonner à la porte, mais malheureusement tout mon courage et toutes mes résolutions s'étaient comme envolées lorsque la porte s'était ouverte et que je m'étais retrouvé face à … LUI. Lui c'était le mari de Charlie, bien sûr, et je me demandais encore comment j'avais eut la bêtise et surtout la naïveté d'espérer que je ne tomberais pas sur lui. Je n'étais pas quelqu'un qui jugeait les autres au premier regard, je ne pensais même pas avoir des attentes très élevées concernant les autres, et sans doute que si j'étais parfaitement objectif j'avouerais simplement que cet homme semblait être un homme bien … Pour ce qu'on pouvait en voir au premier abord bien entendu, parce qu'on ne savait jamais vraiment ce qui se passait dans une maison une fois la porte fermée à double tour. Mais pourtant dès que j'avais vu ce type je l'avais détesté, encore plus que quand j'avais simplement appris son existence ; Je l'avais détesté parce qu'il me donnait l'impression d'être tout ce que moi je ne réussirais jamais à être même en faisant tous les efforts du monde. Il était tout ce que j'aurais voulu être pour Charlie si elle m'en avait laissé l'occasion, il était tout ce que j'avais essayé d'être pour Neelah sans être vraiment certain d'avoir réussi … Non, à vrai dire je savais que je n'avais pas réussi, et je me consolais simplement en me disant que ce n'était peut-être pas ce qu'elle avait souhaité de toute façon … Après tout elle m'avait épousé, non ?

Quoi qu'il en soit je m'étais senti bien petit face à cet homme qui partageait la vie de Charlie, et une partie de moi aurait presque souhaité qu'il me dise qu'elle n'était pas là et que je n'aurais qu'à repasser plus tard … Et je ne serais pas repassé, je le savais. Mais elle était là, et heureusement dans un sens j'étais désormais obligé de lui faire face, je ne pouvais plus reculer … Même lorsque le visage candide de sa fille m'avait presque donné envie de me mettre à pleurer tant j'étais malgré moi jaloux de cette vie qu'ils semblaient avoir tous les trois.

    « Emmalee, on dit 'bonjour monsieur', ça s'appelle la politesse. » Se tournant vers sa mère d'un air boudeur la fillette avait finalement obtempéré en penchant la tête sur le côté « Bonjour Monsieur. » Elle avait presque failli m'arracher un sourire, mais le visage impassible, presque froid, de Charlie m'en avait dissuadé. Elle n'était pas enchantée de me voir, cela semblait même être tout le contraire, et même si une partie de moi le comprenait parfaitement l'autre se sentait blessé, parce qu'au fond ce n'était pas moi qui était en tort. Mais qu'à cela ne tienne, il fallait que je lui parle. « Emma chérie, vas voir ton père, les petites filles ne doivent pas assister aux conversations de grandes personnes. » Vraiment, je crois que je me serais laissé facilement attendrir par cette petite si seulement elle ne me rappelait pas les projets que Charlie et moi n'avions jamais réalisé. Si nous avions eut un enfant lui ressemblerait-il ? Je n'avais pas pu m'empêcher de me poser la question tandis qu'elle avait quitté le hall d'entrée après un « Je sais ! » répondu dans un soupir tout ce qu'il y avait de plus théâtral.

Si tenté que le doute soit encore permis quant au fait que de m'avoir dans l'enceinte de sa maison était pour elle une gêne, le fait qu'elle s'empresse de rejoindre la porte pour me faire sortir à sa suite suffisait à le confirmer. Certes elle était venue avec moi, mais dans un sens elle venait tout bonnement de me mettre à la porte de chez elle, et rien que cela me faisait déjà regretter d'être venu. Qu'est-ce que j'espérais ? Mon avis elle ne s'en était déjà pas préoccupé il y a six ans, alors pourquoi les choses seraient-elles différentes aujourd'hui ? Elle devait maudire sa décision d'avoir mis les pieds dans ma boutique voilà deux semaines, elle estimait sans doute que cela avait été le début de ses ennuis et la fin de sa petite vie bien tranquille … Mais est-ce que ce n'était pas lâche, au fond, que d'être contrarié parce qu'elle avait enfin du faire face six ans après à tout ce qu'elle avait abandonné sans explication des années plus tôt ? N'avais-je pas le droit à un semblant d'explication, les questions que j'avais posé il y a quinze jours -sans grande délicatesse je l'avouais- n'étaient-elles pas légitimes à ses yeux ? C'était bien beau de me prendre de haut parce que je ne cadrais plus dans sa petite vie parfaite, mais elle semblait avoir oublié qu'avant d'épouser ce gugus avec son accent ridicule elle avait accepté de m'épouser moi, elle m'avait fait une promesse, une promesse qu'elle n'avait pas été capable d'honorer … Elle ne pouvait pas juste se dédouaner de ses responsabilités comme ça. Pourtant lorsqu'elle s'était à nouveau adressé à moi son ton n'était pas aussi froid que son attitude m'avait semblé l'être. C'était même plutôt de la lassitude que de la froideur, comme si ma présence la fatiguait plus qu'elle ne l'exaspérait … Mais était-ce réellement mieux ?

    « De quoi veux-tu qu'on parle Leslie ? » A vrai dire elle n'avait pas compris le sens de ma phrase. Je n'étais pas venu pour que nous parlions, j'étais venu parce que moi j'avais besoin de lui parler. Égoïste ? Éventuellement, mais chacun son tour après tout. « Je ... » avalant ma salive avec difficulté c'était comme si la situation ne m'avait pas simplement coupé mes moyens mais également l'usage de la parole. Et bon dieu je ne voulais pas, je ne pouvais pas la laisser me mettre dans un état pareil, pas après tout ce temps. « J'aurais pas du venir, je suis désolé … Tu voulais plus me voir, ça fait longtemps que tu me l'as fait comprendre, je suis juste … stupide. » J'avais secoué la tête. Ce qui était stupide c'était surtout ma façon de réagir, j'avais l'air d'un adolescent qui ne réussissais pas à accepter son premier chagrin d'amour. Et je ne pouvais pas réagir de la sorte, parce que je n'étais pas un adolescent, je n'avais plus quinze ans j'en avais trente-deux. J'avais trente-deux ans, je valais mieux que ça. « Je voulais juste m'excuser … j'aurais pas du te parler comme ça la dernière fois. Y'a trop de temps qui s'est passé c'est … j'aurais pas du réagir aussi vivement. Le passé c'est le passé. » Est-ce que j'étais vraiment sûr de cette dernière phrase ? Je ne savais pas trop, j'avais envie de croire que oui, mais je savais aussi pertinemment que j'avais trop tendance à me laisser dicter ma vie par mes souvenirs et mes regrets. « Et puis … tu as fait ta vie avec quelqu'un d'autre, et moi aussi. Alors sans doute que … que c'est mieux comme ça. Qu'on était pas fait l'un pour l'autre, en fin de compte. »

Est-ce que je pensais réellement ce que je venais de dire, que Charlie et moi n'étions pas fait l'un pour l'autre ? A vrai dire non, je ne le pensais pas … Ou plutôt disons que c'était compliqué. En mon fort intérieur je savais que si, probablement que oui, mais mon cerveau lui se basait uniquement sur les faits, et les faits eux disaient absolument le contraire. Les faits me disaient que si Charlie et moi étions véritablement faits l'un pour l'autre nous serions ensemble, elle n'aurait pas éprouvé le besoin de fuir, elle n'aurait pas trouvé mieux chez un autre, et moi je n'aurais jamais été capable de la remplacer, ou plutôt de trouver quelqu'un d'autre à aimer autant que je l'avais aimée elle. Pourtant je ne faisais pas partie de ceux qui pensaient au mythe de l'âme sœur, je n'étais pas de ces gens qui croyaient que l'on était fait pour n'aller qu'avec une seule personne … L'idée me faisait même peur. Et si l'on ne trouvait jamais son âme sœur ? Si elle existait mais que l'on ne la rencontrait jamais, alors on était condamné à vivre malheureux jusqu'à la fin de notre vie ? Non, je pensais qu'une même personne pouvait aimer plusieurs fois. Pas de la même manière, pas pour les mêmes raisons, pas avec les mêmes attentes … Mais on pouvait aimer plusieurs fois. Et j'avais aimé Charlie et Neelah. Pour des raisons différentes et de manière différente, mais je les avais aimées toutes les deux … Et une partie de moi me murmurait que je les aimais encore, toutes les deux.

    « Je vais te laisser je … je voulais pas te déranger. » Tordant mes mains l'une avec l'autre avec fébrilité j'avais la sensation d'être comme un chien au milieu d'un jeu de quilles. Il suffisait que je regarde autour de moi pour réaliser que je n'avais rien à faire ici ; Ce jardin et cette maison, cette rue parfaite, cette vie rangée et digne d'une publicité sur le rêve américain … Ce n'était pas moi, cela n'avait jamais été moi malgré ce que j'avais pensé lorsque j'étais encore avec Neelah. « Je suis content pour toi. Que toi sois heureuse. » Disant cela j'avais déjà fait un pas en arrière, me rapprochant à reculons de l'entrée du jardin, mettant entre Charlie et moi une distance qui en l'espace de deux conversation semblait être devenue obligatoire. « Prends soin de toi. Charlie. » J'avais prononcé son prénom avec insistance autant qu'hésitation. Qui sait si ce n'était pas la dernière fois que je le prononçais à voix haute ?
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MessageSujet: Re: CHASLIE ∞ the winner takes it all   CHASLIE ∞ the winner takes it all EmptyJeu 22 Nov - 14:23

    Pourquoi était-il là ? Malgré le fait qu’il lui ait dit qu’il fallait qu’il lui parle, Charlie se demandait toujours pourquoi il était devant sa porte. Il lui avait bien fait comprendre qu’il ne voulait plus avoir à faire avec elle. Et elle était fatiguée de pleurer. Alors, à quoi bon cette visite. Il avait du se sentir blesser que Charlie les pousse à l’extérieur de la maison. Effectivement, elle n’avait pas envie que Joshua entende ce que Leslie avait à lui dire. Si son mari apprenait que cet homme n’était pas seulement libraire mais était également son ex-fiancé, c’en était fini pour elle. Et, elle l’admettait, elle ne voulait pas que ça interfère avec son mariage. Elle avait beau avoir épousé Joshua pour le bébé, elle l’aimait, et il la rendait heureuse. Et parce qu’elle n’avait pas su tenir parole en épousant Leslie comme elle l’avait dit, elle devait être malheureuse toute sa vie ? Non, elle n’était pas d’accord. Oui, Joshua n’était pas Leslie. Non, elle ne l’aimerait jamais autant qu’elle avait aimé Leslie, mais elle l’aimait tout de même profondément. Il lui apportait stabilité, équilibre, réconfort vis-à-vis de sa maladie notamment. A l’époque, elle ne savait pas si Leslie pouvait lui apporter tout ça, enfin stabilité et équilibre, elle le savait, c’était au niveau de sa maladie qu’elle avait du mal à se faire une idée , et, au final, elle savait qu’elle avait eu tort de ne pas lui laisser l’occasion de lui montrer qu’il en était capable.

      « Je ... » Charlie fixait Leslie. Elle attendait la suite. En six ans, il ne s’était pas amélioré sur les paroles, il était toujours aussi maladroit, et, d’un certain côté, timide. C’était une des choses qui la faisaient craquer chez lui. « J'aurais pas dû venir, je suis désolé … Tu voulais plus me voir, ça fait longtemps que tu me l'as fait comprendre, je suis juste … stupide. » La jeune femme le regarda secouer la tête et elle sentit ses sourcils se froncer. Une part d’elle avait envie de lui dire ‘mais bon sang, parles, jettes toi à l’eau, je ne vais pas te manger’ et une autre partie d’elle préférait se taire et attendre qu’il daigne enfin lui dire ce qu’il avait à lui dire. Ce qu’il finit par faire. « Je voulais juste m'excuser … j'aurais pas dû te parler comme ça la dernière fois. Y'a trop de temps qui s'est passé c'est … j'aurais pas dû réagir aussi vivement. Le passé c'est le passé. » Charlie était trop abasourdie pour répondre quoi que ce soit. Il était simplement venu s’excuser ? Cette fois, c’était clair, elle n’y comprenait plus rien. Pourquoi s’excuser ? Leur conversation avait beau avoir mal fini, Charlie comprenait parfaitement que Leslie puisse être en colère. Elle l’avait abandonné trois mois avant leur mariage. Il avait des raisons de lui en vouloir puisqu’elle ne s’était jamais donné la peine de l’appeler ou de lui écrire pour lui donner la moindre explication. « Et puis … tu as fait ta vie avec quelqu'un d'autre, et moi aussi. Alors sans doute que … que c'est mieux comme ça. Qu'on était pas fait l'un pour l'autre, en fin de compte. »


    Charlie ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose mais ce qu’elle venait d’entendre l’avait totalement chamboulée. Elle avait reçu cette dernière phrase comme un coup de poignard en plein cœur. Elle se sentait vaciller. Heureusement, elle n’était qu’à quelques centimètres de la porte, alors elle posa discrètement sa main contre le mur, se disant que Leslie n’aurait sans doute pas remarqué cela. Son cerveau se repassait la phrase du jeune homme en boucle. Ils n’étaient pas faits l’un pour l’autre. Charlie avait essayé de se dire ça pendant six ans, six longues années. Bien sûr, épouser Joshua lui avait permis d’essayer de se convaincre un peu plus. Elle y était presque arrivée. Presque… Parce qu’une grosse part d’elle était convaincue que Leslie et elle étaient faits pour aller ensemble. Elle se souvenait encore de leur première rencontre, elle se souvenait encore de sa phrase lorsqu’ils s’étaient dit leur prénom, Charlie avait alors dit en riant « Nous avons des prénoms faits pour être ensemble ». Oui, ils étaient faits pour être ensemble, n’est-ce pas ? Elle avait épousé quelqu’un d’autre mais elle était persuadée que jamais elle ne pourrait aimer autant qu’elle avait aimé Leslie. Non, ça, jamais. Elle s’accordait à dire qu’on pouvait aimer plusieurs personnes dans sa vie. La preuve était là puisqu’elle aimait profondément Joshua, mais on ne pouvait aimer quelqu’un de manière absolue qu’une seule fois dans sa vie, avec une seule personne. Pour Charlie, cette personne, c’était Leslie.

      « Je vais te laisser je … je voulais pas te déranger. » Toujours incapable de parler, Charlie était totalement perdue dans ses pensées, la phrase de Leslie résonnant encore et encore dans sa tête. « Je suis content pour toi. Que tu sois heureuse. » A cet instant, Charlie revint à la réalité, elle regarda Leslie faire un pas en arrière. Etait-il sincère ? Était-il vraiment content qu’elle soit heureuse, même si ce n’était pas avec lui ? « Prends soin de toi. Charlie. » Il fallait qu’elle dise quelque chose. Elle ne pouvait pas le laisser partir, c’était hors de question. Non, pas après ce qu’il avait dit, pas après avoir sous-entendu que lui aussi avait quelqu’un dans sa vie. Il lui reprochait d’avoir épousé quelqu’un d’autre, mais il s’était bien gardé de lui dire, il y avait quinze jours, qu’il avait lui aussi quelqu’un d’autre. Outre le fait qu’elle n’était pas d’accord avec le fait qu’ils n’étaient pas faits pour être ensemble, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir trahie. Vous devez sans doute vous dire que c’était l’hôpital qui se foutait de la charité, mais elle ne contrôlait pas ses sentiments, elle n’avait jamais réussi à le faire. Elle essaya d’avoir une voix assurée, mais elle sentit qu’elle tremblait légèrement. « Leslie, attends. » Avant qu’il n’ait le temps de dire quoi que ce soit, elle ajouta. « Tu es avec quelqu’un ? C’est ça ? Tu es marié aussi ? » Une sorte de colère mêlée à du chagrin s’insinua en elle, faisant battre son cœur à toute vitesse, mais elle préférait attendre une réponse avant de la faire sortir. Elle n’avait pas envie de se disputer avec lui encore une fois. Elle n’avait pas envie qu’ils repartent dans une conversation remplie de reproches, et de regrets. Elle rouvrit la bouche. « Tu crois vraiment qu’on est pas faits l’un pour l’autre ? »


    Charlie n’avait pu s’empêcher de lui poser la question, elle avait trop envie de savoir si il pensait vraiment cela. Sa voix, alors légèrement tremblante mais plutôt ferme juste avant, s’était transformée en une petite voix presque enfantine, manquant cruellement de confiance en soi, et espérant une réponse négative afin de la rassurer. C’était comme retomber dans l’adolescence d’un seul coup. Charlie était pourtant devenue une femme avec une certaine confiance en soi, elle était une bonne écrivaine, elle avait une bonne situation, elle avait une famille, et soyons honnêtes, elle savait mettre en avant son charme de façon élégante et non provocante. Elle était devenue une femme accomplie, et, en de nombreux points, fière d’elle et de ce qu’elle était. Il n’y avait que la partie ‘Leslie’ qui ne la rendait pas fière, qui lui faisait perdre toute confiance en elle, qui la faisait pleurer. Oh oui, elle pleurait très souvent, très facilement mais, de bien des façons, elle était une femme forte, une femme avec du caractère, et cela se voyait très souvent. Elle ne s’autorisait à être faible seulement lorsqu’elle était seule. Leslie la rendait faible, mais elle ne savait toujours pas si c’était un tort ou quelque chose de normal quand on aimait vraiment une personne.
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MessageSujet: Re: CHASLIE ∞ the winner takes it all   CHASLIE ∞ the winner takes it all EmptyMar 27 Nov - 19:29

J'aurais bien du avoir conscience avant même de sonner à sa porte que revenir une nouvelle fois vers Charlie, quelles qu'en soient les raisons, n'était pas une bonne idée ; A vrai dire je le savais, j'avais juste décidé de n'en faire une fois encore qu'à ma tête, et maintenant je m'en prenais les conséquences en pleine tête. Charlie n'avait jamais eut envie de me revoir, elle n'avait jamais eut envie que je lui dise ce que j'avais sur le cœur et même j'étais persuadé qu'elle aurait donné n'importe quoi pour que je disparaisse de cette ville et qu'elle puisse prétendre jusqu'à la fin de sa vie que nous ne nous étions jamais revus, voir peut-être même que je n'avais jamais existé … Je devais sans doute faire tâche sur le CV de sa petite vie bien tranquille et si parfaite. Parce que c'était bien ce qu'elle semblait avoir, à en juger par son pavillon où l'herbe était impeccablement tondue, le sourire ultra-bright de son mari, l'espièglerie de sa fille ; Elle semblait avoir une de ces vies qu'on voyait sur papier glacé ou bien dans les films et les séries télévisées. Elle serait peut-être une image de propagande parfaite pour cette connerie de reality show censée s'installer en ville. Peut-être n'aurais-je jamais été capable de lui offrir tout ça, sans doute même, il n'y avait qu'à voir le quartier où je vivais et le métier que je faisais, j'étais très loin de l'image de gendre idéal qu'elle avait épousé, et en fin de compte c'était peut-être là la seule raison pour laquelle elle m'avait quitté : parce que je n'entrais pas dans la composition de la vie dont elle rêvait, et qu'elle n'avait pas su comment me le dire de peur de paraître sans cœur, vénale ou superficielle. Je n'avais pas beaucoup d'argent, je n'avais pas fait d'études, je n'étais pas le genre de type dont on rêvait petite fille, je n'étais pas non plus le genre d'homme que des parents souhaitaient pour leur fille … Non, je n'étais pas tout ça, et à en juger parce qu'elle avait gagné après m'avoir laissé, Charlie avait du s'en rendre compte elle aussi.
Mais à quoi se faire du mal au fond, je n'étais de toute manière pas venu ici pour tenter de la faire changer d'avis ou bien pour lui prouver que je valais mieux que le pauvre type qu'elle avait laissé en plan presque sur l'autel. Si l'amour que j'avais pour elle à l'époque n'avait pas suffit à la faire rester j'étais persuadé que rien ne pourrait jamais plus changer l'image qu'elle avait de moi, et que si c'était l'impression d'avoir un looser en face d'elle qu'elle avait eut en rentrant dans ma boutique il n'y avait rien que je pourrais faire pour y changer quoi que ce soit … Parce que j'étais ce type qu'elle avait vu, c'était moi, et je n'étais plus à un âge où on essayait de changer pour plaire aux autres, tout ça c'était bon lorsqu'on était encore un adolescent. Non, en réalité la seule raison pour laquelle j'étais ici c'était pour être en paix avec ma conscience, et pour ne pas avoir de regrets. Je ne voulais pas être le méchant de l'histoire, je ne voulais pas être celui qui avait dit des choses affreuses la dernière fois que nous nous étions vus, parce qu'au fond je restais persuadé que ce n'était pas moi qui était à blâmer dans cette histoire, et je ne voulais pas laisser à Charlie la moindre chance de se persuader du contraire et d'ainsi se sentir moins coupable. Elle aimait sans doute la vie qu'elle avait désormais, et c'était tant mieux pour elle dans un sens, mais je ne voulais pas qu'elle oublie qu'avant d'avoir tout cela elle avait brisé le cœur d'un type qui si il n'avait pas grand chose à lui offrir lui avait tout de même offert tout l'amour qu'il se sentait capable d'éprouver.

Alors je m'étais excusé, aussi simplement que ça. J'avais présenté des excuses pour les choses peut-être injustes que je lui avais dit simplement parce que j'étais en colère et qu'une partie de moi ne s'était jamais remise de la peine et de la douleur que Charlie avait causé. Et parce que je ne voulais pas pour autant qu'elle me prenne pour un désespéré je n'avais pas pu m'empêcher de rajouter ces quelques mots pour terminer ce que j'avais à dire … Évoquer Neelah et le fait que moi non plus je n'avais pas eut besoin d'elle pour être heureux ces dernières années c'était sans doute un peu mesquin, mais néanmoins c'était la réalité. Et surtout puisque j'étais persuadé que même en nous croisant parfois en ville nous ne nous reparlerions plus jamais, je ne voulais pas laisser à Charlie une occasion supplémentaire de se souvenir de quel pauvre type j'étais ou même d'avoir pitié … Je voulais qu'elle comprenne que même si elle m'avait fait affreusement de mal et même si je le lui pardonnerais sans doute jamais j'avais grandi moi aussi, et j'avais avancé. J'étais devenu quelqu'un, pas la personne que je serais devenue en restant avec elle, mais j'étais devenu quelqu'un et j'avais été heureux. Et sur ces mots j'avais compris qu'il était temps que je m'en aille ; Je voulais que ce soit ce souvenir qu'elle ait de moi, celui de quelqu'un qui malgré tout avait tourné la page, et pour cette raison je comptais simplement la laisser là et lui donner la possibilité de réfléchir à cela, ou simplement de m'oublier définitivement.

    « Leslie, attends. » Je m'étais arrêté net, n'osant pas me retourner et ne souhaitant pas croiser son regard à nouveau de peur de ce que j'y verrais. De nouveau reproches ? Toutefois quand bien même j'aurais voulu dire quoi que ce soit elle ne m'en aurait pas laissé le temps « Tu es avec quelqu'un ? C'est ça ? Tu es marié aussi ? » Je ne parvenais pas à reconnaître l'intonation dans sa voix, à vrai dire il s'était passé trop de temps et chacune des phrases prononcées par Charlie me semblait sortir de la bouche d'une étrangère. Et c'était le cas dans un sens, la Charlie d'aujourd'hui n'était plus celle que j'avais connu et de ce fait elle était devenue une étrangère, quelqu'un dont je ne savais plus rien. « Tu pensais que je t'avais attendu tout ce temps ? » avais-je finalement répondu en me retournant vers elle. J'avais secoué la tête, blessé à l'idée qu'elle ait pu me penser si faible … parce que c'était bien ça non, quelqu'un qui attendait après une personne qui l'avait rayé de sa vie pendant presque sept ans c'était de la faiblesse, et de la bêtise. « Je t'aimais vraiment Charlie, mais ça veut pas dire que je devais être malheureux toute ma vie pour autant. T'as été heureuse avec un autre, j'avais le droit d'en faire autant. » Et de cela jamais je ne m'excuserais, être tombé amoureux de Neelah ne serait jamais un regret parce que peu importait comment les choses s'étaient terminées elle m'avait rendu heureux. Je n'étais peut-être qu'un bricoleur qui aimait lire mais quand elle me regardait j'avais l'impression d'être la personne la plus importante de la terre, quand elle me regardait j'avais l'impression que l'amour c'était aussi aimer l'autre pour ses défauts, et dieu sait que des défauts j'en avais. Neelah m'avait aimé plus que je le méritais peut-être, mais elle m'avait aimé, et parce que je l'avais aimé aussi je savais que tout cela n'avait pas été une perte de temps. « Tu crois vraiment qu'on est pas faits l'un pour l'autre ? » m'avait-elle finalement demandé d'un ton presque … timide ?

Sa question me surprenait, parce que j'étais persuadé que dans son cas la réponse était des plus limpide. Quittait-on sans explication la personne que l'on pensait être la bonne, être LA personne et pas simplement UNE personne ? Le mythe de l'âme-sœur je n'y croyais pas vraiment, du moins je ne pensais pas, et de même je ne croyais pas à l'adage qui disait que l'on aimait véritablement qu'une seule fois et que les autres histoires n'étaient que des histoires de rodage ou de rattrapage. On pouvait aimer plusieurs fois, j'avais aimé plusieurs fois et les deux fois avec la même sincérité et la même force ; Mais j'avais aimé Charlie en pensant au présent, tandis que j'avais aimé Neelah en pensant aussi au futur, et c'était peut-être là que se situait la différence. N'y avait-il qu'une seule des deux qui soit vraiment « faite pour moi » ? Avais-je fait fausse route avec l'une des deux puisqu'aujourd'hui je n'avais plus ni l'une ni l'autre ? Hésitant quelques secondes avant de donner ma réponse j'avais finalement haussé les épaules d'un air résigné.

    « Si c'était le cas on serait ensemble, tu penses pas ? » Il y avait une certaine amertume dans ma voix, trahissant sans doute mes regrets et mon impression que de toute manière toutes ces phrases ne changeraient plus rien, parce qu'on ne refaisait résolument pas le passé et qu'on ne revenait jamais en arrière, surtout pas six ans après. « Et puis si je le pensais de toute façon, qu'est-ce que ça changerait … c'est le genre de truc qui a de l'intérêt que si on le pense à deux, et tu as clairement fait ton choix, non ? » Ce n'était pas un reproche, ma voix ne sonnait même pas comme telle d'ailleurs. C'était plutôt … une constatation, des regrets et la constatation qui s'y raccrochait. J'étais certain que son mari en tout cas pensait que lui était fait pour Charlie, et c'était le cas sans doute, c'était bien pour cette raison que l'on épousait quelqu'un au fond. « Mais si tu veux savoir si je pense qu'on est passé à côté de quelque chose alors oui. On est passé à côté de quelque chose qui aurait pu être merveilleux … mais c'est peut-être comme ça que ça devait se passer. Rien n'arrive jamais sans raison, c'est un truc que j'ai fini par apprendre avec le temps … »

Je n'étais pas tombé amoureux de Charlie sans raison, elle ne m'avait pas quitté sans raison, je n'avais pas fait ce séjour en prison sans raison non plus … je n'avais pas rencontré Neelah sans raison, et je ne l'avais pas épousé sans raison non plus. Tout avait toujours une explication, une raison d'être. Et si Charlie et moi n'étions plus qu'un souvenir d'adolescents alors peut-être que notre couple en tant qu'adultes n'avait pas de raison d'être lui non plus.
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