SATZ -"demoiselle sur roulette, étrange, loufoque et torturée cherche l'amour, c'est pas vendeur !!"

NNNOOOOONNNNNNN abruti tu viens de tuer un ton camp !! cria-t-elle devant son écran. L'abruti était un joueur qui venait comme elle la si bien crié de tuer un membre de son clan. Il a reçu un message tout en majuscule pour bien lui faire comprendre. Cela faisait deux heures qu'elle se baladait dans l'univers de ce MMO RPG. Oui oui, passez des heures devant son ordinateur, à s'énerver contre un anonyme parce qu'il joue mal n'est pas réservé aux mecs. Ce qui l'amuse par dessus tout c'est quand elle communique oralement avec un autre joueur, joueur qui la plupart du temps est un mec qui s'attend à entendre un autre mec. Alors quand un joueur entend sa voix douce et féminine (quand elle n'est pas énervée) c'est assez surpris qu'il lui parle. Sophie assume complètement son amour pour le monde informatique, ça l'éclate de passer des heures sur le net à expliquer comment faire un programme à quelqu'un de désespéré, elle aime aussi (plaisir coupable) à aller "foutre en l'air" - désolée de ne pas être polie - les comptes de ceux qui arnaquent d'autres joueurs. Elle laisse même son prénom ce qui fait encore plus halluciner certains. C'est une nerd qui s'assume (elle sait parfaitement qu'elle a une tendance associable).

Et là, alors qu'elle essai de soigner celui que "l’abruti" a éliminé, la sonnette retentit. j'arrrrriivvvveeee Elle prévient sa guilde, délaisse son casque et débloque ses freins. Oui ces freins ! On re-sonne OUIII j’arrive !! Hop, elle pousse son fauteuil jusqu'à l'entrée et finit par ouvrir la porte. Face à elle, un facteur qui allait re-sonner et qui commençait à s'énerver. Un énervement qui disparu aussi vite qu'il pose son regard sur la jeune femme. Un, elle était mignonne, Deux elle était en fauteuil. Il c'est senti quelques instants mal à l'aise, culpabilisant. Sophie avait cessé de prêter attention à ce genre de comportement (en général) et le salua. En deux minutes il lui refila son paquet et il parti.
Un geste comme un autre, une action comme les autres, aller prendre un paquet semble simpliste. Mais ce n'est pas le cas pour tous. Vous ne vous posez pas trop de question quand vous sortez, vous allez à n'importe quel ciné vous préoccupant simplement de ce que vous allez voir. Mais pour nous ce n'est pas le cas. Dans ce monde fait pour les personnes qui marchent nous sommes souvent oubliés. Je sais qu'il y des efforts de fait. Je sais que des gens sont plein de volonté, d'ailleurs si je suis là devant vous à vous parler c'est qu'il y a une volonté de changement. C'est un bout de son discours, elle est intervenue dans un congrès pour l'amélioration de l'espace urbain pour les personnes en fauteuil et en difficulté physique générale. Elle intervient aussi dans des stages de sensibilisation routière où elle fait fasse à des personnes qui ont commis un certains nombre d'infractions et leur montre les dégâts qu'ils peuvent causer. il y a sept ans, j'avais donc dix-sept ans, j'ai eu un accident de voiture. Je n'étais pas conductrice, je n'étais pas piétonne, j'étais passagée. ça lui est arrivé plusieurs fois de faire ces interventions mais à chaque fois il y a la même émotions dans sa voix d'avantage quand, derrière elle, défile des images de son corps détruit, même si elle ne les regarde pas. Même si elle a pris du recule sur ce qui lui ait arrivé il lui arrive parfois de se perdre dans ses émotions.
t'as de ses nouvelles ?de qui ? le père-noël ? ah oui j'ai eu de ces nouvelles il y a une semaine, il commence le grand ruch, les petits lutins commencent à faire les quatre huit ! un petit sourire en coin, elle se foue de son amie qui d'ailleurs la regarde d'un air réprobateur. ahah très drôle, sérieusement t'as pas de nouvelle de ton mystérieux ami ? je vais pas pouvoir me défiler ? Un, il n'est pas si mystérieux, deux tu dis ça comme si ... mais les mots ne viennent pas. AHH tu vois ! il te fait de l'effet ! cette réplique lui vaudra un regard noir. Arrêtes avec ça ! De toute façon on s'est jamais vu et ça a pas l'air de le tenter. C'est comme s'il avait vu mon fauteuil. Un rire nerveux lui échappe, elle ne peut pas s'empêcher d'être sarcastique. Tu peux encore tenter ta chance, mais j'ai rien d'autre à te dire alors changeons de sujet. Son amie accepte mais reviendra à la charge, bien décidée à ne pas lâcher l'affaire.

Le sujet de leur mini-conversation concerne "la relation" que Sophie a voir a eu (vu que ce mystérieux jeune homme semble avoir plus ou moins disparu). Elle est tombée sur lui sur un jeu en ligne, ils se sont vites entendu et ils ont finit par parler oralement. D'ailleurs il fut surpris, peut-être surpris par le fait qu'elle soit une jeune femme. Pour Sophie c'est la première fois qu'elle se sent aussi en phase avec une personne du sexe opposé et en même temps ils arrivent à avoir des mini-débats. Ça pourrait très bien être un scénario d'un film romantique, car ils sont tombés par hasard l'un sur l'autre mais surtout ils en sont venus à se rendre compte qu'ils vivaient dans la même ville, le genre de chose extrêmement peu probable. Mais voilà il ne semble pas enclin à une rencontre. Pour une fois que Sophie avait pris son courage à deux mains (et encore deux c'est pas beaucoup) c'est un rejet qu'elle obtient. Son amie la culpabilité se fait donc un plaisir de la mordiller, ah tu vois ! t'aurais dû te taire et laisser ça comme ça, garder cette relation dans laquelle tu étais bien. tu vois ! tu peux pas obtenir plus ! c'est sûr elle a un côté destructeur, se rendant coupable de ce rejet. Elle craint avoir définitivement perdu leur lien, certaine qu'il va finir par disparaître. Car même si des écrans les séparent, la jeune femme ne s'est jamais senti aussi bien avec quelqu'un.
Voici l'histoire simplifié et les informations importantes pour comprendre de Jazz Sophie Saez. Elle a vingt-quatre ans. Elle est née et a vécu quelques années en Croatie, sa mère est anglaise et son père croate. C'est ensuite en Angleterre qu'elle a vécu. C'était une enfant calme, très solitaire qui avait du mal à aller vers les autres n'arrivant pas à leur trouver un intérêt. Elle avait quelques amis, mais peu. C'est toujours le cas d'ailleurs. C'était une élève moyenne qui se différenciait par sa culture, aimant s'informer sur ce qui se passe dans le monde et s'enrichir des cultures. Elle a très vite été attirée par l'informatique, passant du temps à construire et déconstruire le PC de ses parents, pour leur plus grande peur. C'est une autodidacte qui a fait de sa passion son métier. Elle est programmatrice/webmatrice. Elle n'a jamais eu de relation longue durée et même si au fond elle aimerait trouver quelqu'un quand elle rentre, se blottir contre quelqu'un dans son lit, trouver quelqu'un lui est beaucoup plus difficile. Son côté associable ne l'aide pas, pourtant c'est une jeune femme surprenante, loufoque avec une vision de la vie particulière. Elle se dit aussi que son fauteuil doit effrayer, intimider, un fauteuil qu'elle ne quitte plus depuis sept ans, c'est un accident qui l'a condamné à ne plus marcher. Elle est partie vivre aux Etats-Unis après avoir passé beaucoup de temps à l’hôpital et en centre de rééducation. C'est sa tante qui l'a reçu, l’accueillant pour lui proposer un nouveau départ, un nouveau lieu où débuter sa vie d'adulte.


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