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 NEESLIE ∞ sometimes despair is stronger than forgiveness

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MessageSujet: NEESLIE ∞ sometimes despair is stronger than forgiveness   NEESLIE ∞ sometimes despair is stronger than forgiveness EmptyJeu 24 Mai - 16:56

Neelah & Leslie
I'M LEARNING HOW TO MISS YOU Ҩ Didn't want to make a mess, didn't want to feel again ; This heart is in love, desperate in all along. Call ? That isn't home, afraid to pick it up. All I want is someone, tell me I'm crazy it just might save me, oh all I need is someone right here beside me, oh now I can see. This is life without you, learning how to miss you, I guess I need to know, how it feels like. This is life without you, don't know who to turn to, everything I know to say this goodbye, so goodbye ... this is life without you
gifs © yumita & unknown • codage © yumita • life without you, by stanfour


Il parait que la solitude s'apprivoise avec le temps ; Il parait. C'était en tout cas ce que j'avais essayé de me dire le jour où j'avais emménagé dans cet appartement il y a de cela six mois, et c'était toujours ce dont j'essayais de me persuader lorsque j'y rentrais le soir après avoir passé toute la journée au magasin ... Ça ne marchait pas vraiment pour être honnête avec vous, et je commençais à croire que cet adage était tout juste bon à fourrer dans un biscuit chinois. Vous savez ce que m'avait dit le dernier biscuit chinois que j'avais ouvert ? « Pour bien faire, mille jours ne sont pas suffisants, pour faire mal, un jour suffit amplement. » ... Je ne sais pas comment s'appelait celui qui avait inventé cette phrase, mais pour le coup je vous jure que j'avais eut envie de lui faire avaler les pissenlits par la racine. Et ça ? Et bien c'était pas plus tard qu'hier soir, quand après avoir une fois encore fait brûler ma boite de raviolis au fond de la casserole - ça devenait une habitude ces derniers temps - je m'étais finalement résigné à commander chinois. J'avais également loué un film, A l'Est d'Eden, et j'avais englouti mes nems et mon riz cantonais d'un air plus ou moins blasé. J'avais déjà vu ce film plusieurs fois, et pour cause puisqu'il faisait partie de mes films favoris, mais à chaque fois que je le regardais j'avais ce sentiment bizarre dans la poitrine, un sentiment que j'avais du mal à décrypter ... A moins que je ne me voile simplement la face pour ne pas m'admettre la vérité ; L'histoire du film me faisait penser à Trey, c'était presque inévitable.
Dire que je ne pensais jamais à mon frère eut été un mensonge, ce n'était bien sûr pas vrai et même si j'étais véritablement persuadé de le détester il y avait toujours cette petite partie de moi qui s'évertuait à me rappeler que malgré tout cela restait mon frère. C'était mon frère, mon sang, et ça ne s'effaçait pas comme ça ce genre de choses. Depuis mon divorce l'éventualité d'aller le voir m'avait déjà effleuré l'esprit deux ou trois fois, trop peu pour me pousser à passer à l'acte fort heureusement ... Au fond de moi je savais que ce n'était pas une bonne idée, et que cela ne m'apporterait que des ennuis. Je crois que j'étais simplement assez désespéré pour que l'éventualité de me tourner vers la seule personne qui me restait, même si elle m'avait poignardé dans le dos deux fois déjà, me paraisse envisageable, et ça ce n'était définitivement pas une bonne chose ... J'avais besoin de me ressaisir, de me secouer, de trouver un hobbie ou n'importe quoi qui puisse m'empêcher de broyer du noir et de tourner sans cesse dans mon appartement comme un lion en cage, mais il allait falloir que je fasse quelque chose.

L'ennui c'est que je n'avais précisément envie de rien justement, je me complaisais même particulièrement dans le fait de ne pas aller mieux, de ne faire aucun effort dans ce sens. Je restais enfermé dans mon appartement à longueur de week-ends, n'ayant rien d'autre qu'un perroquet déplumé et au sale caractère pour faire la conversation - et son vocabulaire à lui se limitait à son nom, le mien, mille sabord et sapristi alors je vous laisse imaginer - et j'essayais dans la mesure du possible de me faire oublier. Caché entre mes étagères de livres à la boutique je me sentais à l'abri, là-bas j'avais l'impression que rien ne pouvait m'atteindre mais une fois ressorti je redescendais sur terre et l’atterrissage était toujours un peu rude. Beaucoup, en fait. Et je buvais. Oh, pas des masses, pas de quoi en faire une histoire, mais je buvais, plus que d'habitude, sans doute pour combler l'ennui et toujours cette saloperie de solitude, parce qu'il n'y avait pas trente-six manières de s'en échapper lorsqu'on vivait à Fairview, c'est à dire au beau milieu de nul part. Pour faire simple je vivais dans le déni le plus total, concernant ma solitude, concernant la difficulté flagrante avec laquelle je surmontais mon divorce, et même concernant l'état dans lequel m'avais mis mon entrevue avec Charlie quelques jours plus tôt. Ça non plus je crois que je ne l'avais pas encore digéré, et je ne savais pas vraiment si je m'en voulais à moi de la façon horrible dont j'avais pu lui parler alors que six ans plus tard je n'avais aucun droit de lui demander des comptes, ou si je lui en voulais à elle de m'avoir balancé en pleine figure sa propre réussite familiale, son mariage, sa fille, tandis que je restais désespérément un raté sentimental. Voir un raté tout court, inutile de faire la fine bouche.
C'était ce constat qui m'avait accueilli lorsque je m'étais réveillé ce matin, courbaturé d'avoir passé la nuit sur le canapé où je m'étais endormi. Me massant la nuque en grimaçant j'avais laissé échappé un éternuement ; Et voilà que j'avais aussi attrapé froid, c'était bien mon jour. Faut dire que cet appartement était humide en plus d'avoir un chauffage central quasi-inexistant ... Bref, j'étais de mauvaise humeur, et étant déjà d'ordinaire quelqu'un d'assez grognon le matin autant vous dire qu'aujourd'hui il allait falloir me prendre avec des pincettes.

Nous étions samedi matin, et après un regard vers la pendule murale je réalisais qu'il était seulement six heures et demi du matin ... Bon dieu. J'hésitais un instant à retourner me coucher, dans mon lit cette fois-ci, mais je savais bien que je ne réussirai pas à me rendormir et que tout ce que j'y gagnerai c'était d'être patraque toute la journée. M'enroulant telle une momie dans le vieux plaid en laine du canapé j'avais répété par automatismes les gestes que j'effectuais tous les matins avant d'aller travailler, à savoir préparer mon café, sortir un mug, faire griller mes tartines, jeter un coup d’œil hostile à la vaisselle entassée dans l'évier et que je n'avais toujours pas trouvé le courage de faire ... J'avais finalement allumé la télévision, provoquant un croassement faiblard mi-endormi mi-indigné de la part d'Hibiscus, qui me tourna ostensiblement le dos avant de caser sa tête sous une de ses ailes et de se rendormir ; Il boudait. Ne me demandez pas pourquoi je n'en savais rien, cet oiseau avait ses humeurs et il ne fallait pas chercher à les comprendre ou les interpréter. Parfois je pestais contre lui en me demandant à voix haute quelle mouche m'avait piqué de garder un oiseau de malheur pareil mais au fond je l'aimais bien, il me tenait compagnie ... Oh vous pouvez rire, mais je vous assure que cela faisait quand même une petite différence (et c'était précisément l'argument qu'avait utilisé pour me convaincre le vieux type un peu louche à qui je l'avais acheté, pour presque rien), et puis je crois que son côté exotique me rappelait un peu le Cap.
L’Afrique du Sud me manquait parfois, souvent même, et en toute honnêteté lorsque Neelah était rentrée à Washington j'avais hésité à reprendre un aller simple pour Johannesburg. Je ne savais pas vraiment ce qui m'avait retenu de le faire à vrai dire, après tout j'y avais toujours la maison de ma mère - enfin, ma maison, mais vous avez compris - et il n'était pas prévu que je m'en sépare dans un avenir proche ou lointain ... Mais je ne sais pas, quelque chose m'en empêchait. Je crois qu'au fond j'avais simplement peur ... peur de me retrouver à nouveau seul là-bas, dans une maison désormais chargée de souvenirs que j'avais avec Neelah, et je ne me sentais pas assez courageux pour les affronter. Pas assez fort non plus peut-être. J'étais dans le déni, encore et toujours, et le pire c'était que je savais que j'avais en partie choisi la situation ... C'était moi, moi qui avait voulu divorcer, moi qui n'avait pas su pardonner. Alors au fond peut-être que je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même, peut-être que je n'avais pas raison d'en vouloir autant à Neelah encore aujourd'hui ... Je ne savais pas, ou plutôt je n'avais pas envie de le savoir, j'essayais simplement d'enfermer tout cela à double tour dans un coin de ma tête et de ne pas y penser. Comme si c'était aussi simple.

Je réalisais toute l'ampleur de ma fatigue à presque neuf heures du matin, alors que je m'apprêtais à quitter mon appartement pour aller travailler ; Nous étions samedi. Samedi. Autrement dit je ne travaillais pas le matin, puisque étant ouverte le dimanche matin la boutique n'ouvrait en compensation qu'à quatorze heures le samedi. Voilà qui n'avait pas du tout arrangé mon humeur, et soupirant de cet air d'ours mal léché qui ne m'avait pas quitté depuis mon réveil j'avais balancé dans un coin mon blouson avant de me laisser tomber sur mon canapé sans aucune grâce. L'espace d'un instant j'avais tourné à nouveau la tête vers la pile de vaisselle de l'évier ... Non, je n'étais pas désespéré au point de faire la vaisselle. Pas encore, je verrai plus tard dans la journée. Regardant autour de moi j'assistais cependant à un spectacle assez peu glorieux de restes de chinois éparpillés sur la table basse, à côté d'une bouteille de Gin bon marché à moitié entamée ; Là aussi j'étais pas encore assez désespérée pour m'en servir un verre, pas à une heure aussi matinale. Mais la journée ne faisait que commencer, ne l'oublions pas. Roulant des yeux je me décidais finalement à me lever et à ramasser les cadavres de mon repas de la veille, redonnant à ma table basse figure humaine ; Je trouvais même le courage de vider le cendrier. J'avais recommencé à fumer, une fois encore ... Depuis ces six derniers mois - vous remarquerez avec quelle subtilité je préférais dire "il y a six mois" plutôt que de rappeler à votre bon souvenir qu'il y a six mois, je divorçais - je n'avais fait que ça, presque toutes les semaines, un coup je commençais à fumer, la semaine d'après je décidais d'arrêter, puis la semaine suivante je recommençais ... Je crois que j'étais tombé dans l'engrenage malgré moi. Et aujourd'hui j'avais décidé de recommencer, et je m'apprêtais donc ni plus ni moins à aller fouiller au fond de mes poches de blouson pour y chercher mon unique paquet ainsi que mon unique briquet ... lorsque je fut interrompu par le bruit de quelqu'un qui frappe à la porte.
J'étais resté impassible quelques secondes ; Une personne normale se serait contentée d'aller répondre mais je n'étais de toute évidence pas ce genre de personne et au lieu de ça tout ce qui me venait à l'esprit c'était J'ai envie d'aller ouvrir, ou pas ? Parce que clairement je n'étais pas d'humeur à faire la conversation, même si c'était pour un renseignement, même si c'était pour acheter un calendrier ... Non. Hésitant sans doute quelques secondes de trop je finis par hausser les épaules, la personne avait sans doute du partir depuis le temps. Et puis non, finalement on avait frappé une seconde fois. C'était peut-être important au fond ... Au pire des cas je tousserai un coup, j'étais terriblement malade - hemhem - et on me laisserai tranquille. J'avais donc ouvert la porte ...

    « ... Neelah ? » Gros blanc. Parce que je ne savais pas quoi dire et que j'avais l'impression que le destin me faisait encore une blague ; Remettre Charlie sur mon chemin c'était déjà pas franchement marrant, mais alors en rajouter une seconde couche avec Neelah, ma parole le destin avait une dent contre moi. Dis quelque chose, n'importe quoi, reste pas planté là ! Voilà ce que je me disais, mais pourtant je ne disais rien, j'étais ... tétanisé. « Qu'est-ce que tu ... pourquoi tu ... »

Je bégayais comme le dernier des idiots, c'était bien le moment. On aurait pu croire qu'en vieillissant je finisse par m'en sortir un peu mieux avec les mots, à me montrer un peu moins empoté ... mais non, il y avait certains domaines dans lesquels je semblait condamner à rester maladroit toute ma vie, et m'exprimer en faisait de toute évidence partie. Neelah m'avait dit trouver cela attendrissant, moi je m'étais toujours senti surtout stupide ... Et maintenant encore plus que d'habitude. Et en parallèle j'essayais de rassembler mes pensées, mais là aussi cela semblait peine perdue ... J'étais tellement désemparé par la situation que je ne savais même pas ce que je ressentais, c'était le trou noir le plus total.


Dernière édition par Leslie C. Whitaker le Lun 29 Oct - 22:57, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: NEESLIE ∞ sometimes despair is stronger than forgiveness   NEESLIE ∞ sometimes despair is stronger than forgiveness EmptyLun 4 Juin - 8:27

Une semaine, une semaine que j’étais de retour à Fairview, et je n’avais pour autant pas trouvé le courage de faire ce que j’étais venue y faire. C’était stupide, je n’étais pas là en vacances, en voyage professionnel, j’étais là pour une raison précise, et il allait bien falloir qu’un jour je prenne mon courage à deux mains et que j’affronte Leslie. Oui, parce que la raison de ma venue c’était bel et bien lui, je ne pouvais pas le dissimuler. J’aurais voulu être capable, avoir eu le courage de l’appeler avant de venir, d’être venue plus tôt, mais ce n’était pas mon genre ça. J’étais plutôt une personne qui remet au lendemain, qui se dit qu’en oubliant les problèmes ils finiront par passer. Mais si ce genre de chose marche lorsqu’on est enfant, ce n’est pas le cas lorsqu’on est adultes, et les problèmes finissent toujours par revenir, et par vous éclater à la figure. Comme ça avait été le cas avec ma grossesse et mon avortement, j’avais pensé pouvoir juste le faire et laisser tout ça derrière moi, le faire et que Leslie ne soit jamais au courant, que cela ne nuise jamais à notre couple, mais ça n’avait pas été le cas, il l’avait su et il m’avait quittée. Comme j’avais pensé pouvoir le faire lorsque Leslie m’avait fait part de son envie d’avoir des enfants. J’avais vu des couples dans notre cas, j’en avais connu, ou l’un des deux veux terriblement un enfant et ou l’autre n’en veut au contrairement réellement pas, et ce genre de chose ne finit que de deux façon différentes, soit celui qui n’en veut pas finit pas céder, soit le couple se sépare. Et moi je ne voulais ni l’un ni l’autre. Alors j’avais pensé pouvoir contourner le problème, en disant à Leslie que j’étais prête, prête à essayer, et en continuant à prendre en secret la pilule. Je n’avais pas pensé qu’un jour il se poserait des questions, qu’un jour la vérité finirait forcément par m’éclater au visage. Non je n’avais pas pensé du tout, j’avais juste… Je l’avais juste fait, parce que dans l’instant ça m’était apparu comme la solution idéale, la meilleure solution.

Et pendant plusieurs mois ça avait marché. J’avais commencé à croire que peut être je n’avais plus à me soucier de ça, j’avais commencé à penser qu’on pouvait réellement se débarrasser de ses problème en les ignorant, j’avais commencé à croire qu’on pouvait fonctionner comme ça, Leslie et moi, que je pouvais sauver mon couple en optant pour cette solution. Et lorsque j’étais tombée enceinte par accident, je n’avais pas hésité une seule seconde. Il n’avait pas à savoir, il n’avait pas besoin de savoir.

Je ne sais pas ce qui m’avait poussé à penser que Leslie m’était acquis à ce point, parce que oui, c’était ce que j’avais pensé au fond, sinon comment aurais-je pu penser me sortir de tout ça impunément ? J’avais été stupide et je m’étais bercée d’illusion, parce que Leslie n’avait pas hésité à me quitter, à me demander de partir même lorsqu’il avait appris ce que j’avais fait. Alors j’étais partie, j’étais partie parce que dans ses yeux en plus de toute sa tristesse et son désespoir j’avais aussi lu une profonde déception, et un profond dégout. Un regard que je n’aurais jamais cru qu’il me lancerait un jour, mais il l’avait fait, il m’avait dit qu’il n’arrivait même plus à me regarder. J’aurais pu essayer de me justifier, mais au fond de moi j’avais la décence de savoir que ce que j’avais fait n’était ni justifiable, ni excusable. Et pourtant si la situation se représentait je sais que je reprendrais la décision d’avorter, en dissimulant juste mieux les preuves. Parce que c’était comme ça que j’étais, parce que je ne voulais pas d’enfant, et que rien ne me ferait en vouloir.

Mais alors pourquoi étais-je revenu à Fairview ? Je ne voulais toujours pas d’enfants, c’était une certitude, rien n’avait changé. Pourquoi alors ? Qu’est ce que j’avais de mieux à proposer à Leslie que ce qu’il avait quitté ? Même mon pardon ne représentait rien, parce que je n’étais pas capable de lui dire en étant certaine de moi que je regrettais ce qu’il s’était passé. Etait-ce cruel ? De lui avoir fait tant de mal et de ne pas être capable de le regretter à cent pour cent ? Si c’était cruel alors ce n’était pas intentionnel.

Il avait vendu la maison, il avait vendu la maison où nous avions habité, mais j’avais réussit à le retrouver. Dans une petite ville comme Fairview tout se sait. Ca n’avait même pas été compliqué. J’aurais pu simplement me rendre dans la petite bouquinerie ou il travaillait, mais je préférais le voir seul et en privé. Je n’avais simplement pas le courage d’affronter ses reproches devant des étrangers, ou même pire des gens que j’avais connu ici à Fairview. Alors prenant mon courage à deux mains je m’étais levée ce samedi matin et j’avais pris la décision d’aller voir Leslie. J’étais arrivé le week end précédant et j’avais eu l’excuse d’être occupée par le déménagement, puis par le fait qu’en semaine je travaillais tard et qu’il travaillait également, mais ce samedi je ne devais pas aller à l’hôpital, et si son emploi du temps n’avait pas changé Leslie serait chez lui. Je n’avais plus aucune excuse, plus aucun prétexte. Alors j’avais pris ma voiture et j’avais roulé, roulé jusqu’à l’adresse qu’on m’avait indiquée, et me garant je fus prise d’une bouffée de crainte et d’appréhension. Nos chemins s’étaient séparés six mois auparavant, et Leslie ne voulait très certainement plus rien avoir à faire avec moi. Qu’est ce que j’allais lui dire, qu’est ce que je pouvais… Je me rendais compte que j’avais souvent pensé revenir, parce que je sentais que j’en avais besoin et parce que malgré tout il restait très certainement l’amour de ma vie, mais que pas une seule fois j’avais réfléchis à ce que je lui dirais une fois en face de lui. J’avais tenté de me calmer, de contrôler ma respiration, mais impossible. Finalement j’étais sortie de la voiture et je m’étais approché de sa maison. Sa maison. Plus notre maison qu’il avait vendue, non cet endroit que je ne connaissais pas. Habitée par un homme que je ne connaissais peut être plus. J’avais frappé à la porte, la gorge assaillie par le doute, et la crainte qu’il me renvoi d’où je venais. Est-ce que j’avais réfléchis à ce que je ferais dans ce cas ? J’avais tout plaqué à Washington pour à nouveau revenir ici. Et s’il ne me laissait même pas la chance de m’exprimer ?

    « … Neelah ? » L’entendre prononcer mon prénom me ramena à la réalité, moi qui était restée tétanisée à partir du moment où il avait ouvert la porte. Mais pour autant je n’étais pas capable de parler, alors que c’était moi, moi qui revenais dans sa vie, troubler son monde. J’aurais du pouvoir parler, mais j’étais incapable d’émettre le moindre son. « Qu’est ce que tu … pourquoi tu … » Il ne savait pas quoi me dire, il ne savait pas quoi penser, mais de sa part c’était normal. Parce que c’était moi, moi qui faisais irruption sur le pas de sa porte sans prévenir, six mois après notre divorce. « Leslie je… » Tourne trois fois ta langue dans ta bouche avant de parler petite idiote. Je passais dans le coin n’est de tout évidence pas le genre de phrase adaptée à la situation, allez réfléchis… « Je peux rentrer ? » Ne lui laissant pas le temps de s’étonner de la brutalité de ma demande, je me repris. « Je veux dire… A des choses que j’ai besoin de te dire alors si je pouvais juste… » Juste pas rester sur le pas de la porte. Pourquoi est ce que j’étais infoutue de parler correctement tout à coup ? « Enfin, seulement si t’as envie d’entendre ce que j’ai à te dire, sinon je… Sinon je partirais… » Je lui laissais la possibilité de me refermer la porte au visage. Parce que peut être que j’étais la dernière personne qu’il avait envie de voir, peut être qu’il n’avait qu’une seule envie, me foutre à la porte. Mais quelque chose au fond de moi espérait que non.


Dernière édition par Neelah M. Flamsteed le Lun 29 Oct - 23:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: NEESLIE ∞ sometimes despair is stronger than forgiveness   NEESLIE ∞ sometimes despair is stronger than forgiveness EmptyMer 6 Juin - 14:45

Au fond je ne savais même pas si j'étais de taille à me confronter à Neelah. Cela faisait six mois qu'elle était partie, six mois ce n'était pas rien, c'était la moitié d'une année, c'était long ... Mais pourtant je n'étais pas certain d'être préparé à l'affronter de nouveau, je n'arrivais encore même pas à repenser à la dernière fois que je l'avais vu sans avoir ce pincement dans la poitrine, cette impression d'avoir un poids sur les épaules. J'aurai voulu pouvoir dire que parce que c'était moi qui avait mis fin à notre mariage j'étais celui des deux qui ne regrettait pas ce qui s'était passé, j'aurai voulu pouvoir affirmer qu'elle ne me manquait pas tous les jours, que je ne cherchait plus sa présence à mes côtés lorsque je me réveillais le matin, mais ce n'était pas vrai ... Elle continuait de me manquer tous les jours, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, et au même titre que Charlie m'avait laissé une entaille indélébile sur mon cœur en nous abandonnant moi et nos fiançailles, Neelah m'avait elle aussi marqué aussi douloureusement que définitivement. C'était devenu tellement douloureux cette contradiction d'émotions à son égard, j'avais pensé qu'une fois qu'elle aurait quitté Fairview la douleur s’apaiserait mais je m'étais trompé et j'avais toujours aussi mal en repensant à elle et à ce que nous avions été ; J'aurai voulu que cela s'arrête, par quel miracle je ne le savais pas mais j'aurai voulu que cela cesse pour pouvoir recommencer à avancer. Une partie de moi sans pour autant réussir à la haïr ne pouvait plus ressentir autre chose que de la rancœur à son égard et vis-à-vis de ce qu'elle avait fait, de ce qu'elle m'avait enlevé en choisissant de ne pas garder cet enfant sans même prendre le soin de me le dire, comme si je n'avais pas mon mot à dire. Mais une autre partie de moi ne réussissait pas à l'oublier et se chargeait quotidiennement de me rappeler que si j'avais voulu divorcer je n'avais pas cessé de l'aimer pour autant, et c'était bien ça qui m'était si difficile ... Comment continuer à aimer quelqu'un en qui l'on n'avait plus aucune confiance, qu'on arrivait pas à regarder dans les yeux sans se sentir amer et trahi ?

Je crois que quelque part au fond de moi j'étais passé en mode veille, ou plutôt en mode pilotage automatique. Je ne m'étais pas préparé à cela, je savais que je n'étais pas prêt à affronter à nouveau Neelah ou ce qu'elle avait à me dire, et je crois que quelque part le fait de la voir ici me faisait peur ... Une partie de moi avait envie de refermer la porte et de m'enfermer chez moi, de faire comme si tout cela n'était pas arrivé et n'était que le fruit d'un mauvais rêve, d'une hallucination. C'était triste au fond, d'en être arrivé à craindre la simple présence, le simple regard de celle que j'avais aimé avec tellement de passion ... j'avais un tel sentiment de gâchis, par deux fois j'avais eut le sentiment d'être l'exception, d'être celui qui ferait mentir les statistiques disant que les couples divorçaient de plus en plus. Et voilà où j'en étais, ayant réussi le triste exploit d'être quitté quelques semaines avant mon ex-futur-premier-mariage, puis d'avoir divorcé pour de bon quelques courtes années après le second. Pour cette raison j'avais une boule dans la gorge rien qu'à l'idée de devoir l'affronter, rien qu'à tenter d'imaginer ce qu'elle avait à me dire, mais pourtant j'étais resté là sans bouger, incapable de faire le moindre geste pour la repousser ... Peut-être parce que j'avais besoin qu'elle reste, juste quelques instants. Juste quelques secondes pour me donner l'illusion que rie n'avait changé, même si ce n'était qu'un leurre. Et puis, passé ces quelques secondes il avait bien fallut que je dise quelque chose, n'importe quoi pour ne pas avoir l'air d'un imbécile ... Je ne sais pas pourquoi je voulais à tout prix cacher au maximum le trouble qui m'envahissait, je ne voulais pas qu'elle voit à quel point je me laissais dériver depuis qu'elle n'était plus là. Mais plus que tout je voulais savoir pourquoi elle était ici, à Fairview, et devant le pas de ma porte.

    « Leslie je … » J'étais resté silencieux, parce que je ne savais pas du tout quelle était la raison de sa présence ici je n'avais pas ce que j'étais censé dire et j'avais peur de faire une bourde avec ma maladresse habituelle. « Je peux rentrer ? » Il fallait que je réponde quelque chose, il fallait vraiment que je réponde quelque chose et vite ... Je n'étais pas certain de vouloir la laisser rentrer, pour la simple et bonne raison que cet appartement c'était encore la seule chose dans cette ville qui ne la rappelle pas ; J'avais déménagé pour avoir un endroit rien qu'à moi, vierge des souvenirs que je pouvais avoir de mon mariage, afin d'essayer de passer à autre chose. « Je veux dire… A des choses que j’ai besoin de te dire alors si je pouvais juste … » Des choses à me dire ? Qu'avait-elle à me dire, qu'avions-nous à nous dire de plus que ce que nous nous étions dit la dernière fois ? J'avais encore mes retrouvailles avec Charlie en travers de la gorge et je n'étais clairement pas certain que mes nerfs réussiraient à supporter de nouveaux reproches ou de nouvelles accusations. « Enfin, seulement si t’as envie d’entendre ce que j’ai à te dire, sinon je… Sinon je partirais… » Je ne savais pas si c'était psychologiquement raisonnable pour ma personne de la savoir dans la même ville que moi, alors pour ce qui était de l'inviter à entrer vous imaginiez bien ... mais quoi qu'il en soit je ne m'estimais certainement pas en droit de la chasser. Et plus encore je ne m'en sentais pas la force. « Non je ... non, c'est bon. Entre. » Déglutissant avec difficulté je m'étais poussé sur le côté pour lui laisser la place de rentrer, repensant à la montagne de vaisselle agonisant dans mon évier et aux dizaines de mégots écrasés dans le cendrier de la table basse ... Voilà qui m'apprendrait à toujours tout remettre à plus tard.

Au fond je crois j'aurais géré mon divorce d'une façon encore plus catastrophique si Neelah était restée en ville, je le savais. En la sachant loin d'ici j'avais pu tenter d'organiser ma vie sans elle sans appréhender le fait de la croiser au détour d'une rue ou dans une allée de supermarché ; J'avais souffert plus radicalement de son absence, mais je n'avais pas eut à souffrir de devoir la voir tous les jours tout en sachant que nous nous étions déchirés. Mais au final la chute n'en était que plus dure maintenant, parce qu'en ne la côtoyant plus du tout le fait de la revoir après autant de temps était d'autant plus difficile à gérer ... comme en témoignait mon apparent malaise et mes mains qui tremblaient. Refermant la porte derrière nous je l'avais regardé faire quelques pas à l'intérieur de l'appartement, jeter un coup d’œil puis se tourner à nouveau vers moi, s'attendant sans doute à ce que maintenant que je l'avais laissée rentrer je sois celui qui engage la conversation. Mais je ne savais pas quoi dire de plus que tout à l'heure ... qu'était-on censé dire à une personne que l'on avait rejeté en bloc et avec laquelle on avait totalement coupé les ponts ? On ne demandait pas simplement si ça allait, on ne mettait pas six mois sur table comme s'il s'agissait d'une réunion d'anciens élèves. Pour couronner le tout je ne savais même plus vraiment ce que je ressentais, si j'étais mécontent de la voir ou bien plutôt soulagé, si c'était le fait que je lui en veuille ou le fait qu'elle m'avait manqué qui prenait le dessus dans mon cœur ... Mais non, tout comme je ne savais pas avec Charlie je e savais pas non plus avec Neelah. La seule différence étant que j'avais retrouvé une Charlie bien loin de celle dont j'étais tombé amoureux, alors que de son côté Neelah était toujours la même que celle que j'avais épousé, et avant laquelle je m'étais imaginé passé le reste de ma vie.

    « Désolé je ... je m'attendais pas à ça, à te voir j'veux dire. Tu me prends un peu au dépourvu ... » Je donnais certainement l'impression de ne pas être enchanté de sa visite, et il est vrai que je n'avais pour le moment aucune envie de sauter au plafond, mais allez savoir si c'était parce que je n'étais pas encore bien réveillé ou bien parce que je ne réalisais pas encore tout à fait, j'étais beaucoup moins vindicatif ou catégorique la dernière fois que nous nous étions vus ... Sans doute parce que malgré tout elle m'avait manqué. Ne pas savoir comment elle allait m'avait manqué. « Tu es là depuis quand ? A Fairview je veux dire ... » Je ne savais même pas pourquoi je posais cette question, à vrai dire je crois que je m'étais surtout rattrapé au dernier moment de lui demander jusqu'à quand elle comptait rester, j'avais réalisé que formulé ainsi cette question pouvait sembler un peu rude ... et le pire c'est que je ne savais même pas quel type de réponse j'aurai espéré entendre. « Tu voulais me parler ? Qu'est-ce qu'il se passe tu ... vas bien ? » Je savais que j'en faisais peut-être trop, mais de la voir débarquer après six mois de silence radio parce qu'elle avait des choses à me dire m'inquiétait.


Dernière édition par Leslie C. Whitaker le Lun 29 Oct - 22:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: NEESLIE ∞ sometimes despair is stronger than forgiveness   NEESLIE ∞ sometimes despair is stronger than forgiveness EmptyDim 15 Juil - 15:35

J’avais cru être prête, je l’avais pensé avant de venir ici, réellement. Mais pourtant alors qu’à présent j’étais face à lui je ne savais plus. J’avais à la foi l’impression que c’était trop tôt et trop tard à la fois. Trop tôt parce que j’avais mal, rien que de le regarder me faisait mal, et pourtant à ses yeux j’étais sure qu’il était trop tard pour demander pardon. Je l’avais fait, lorsque notre histoire s’était terminée, mais je savais, je savais que c’était inutile, que rien n’aurait pu le pousser à ma pardonner, je savais qu’il me détestait trop pour ce que j’avais fait. Alors j’étais partie, alors qu’il ne pouvait plus poser les yeux sur moi. J’étais partie pensant qu’en déménageant, en me noyant dans le travail et en faisant tout pour éviter de me souvenir de lui je parviendrais à l’oublier. Mais Leslie était l’amour de ma vie, et je ne pouvais pas l’oublier comme ça. Même en le voulant très fort, je n’en étais pas capable. Il n’était pas capable de me pardonner et je n’étais pas capable de l’oublier. Pourtant j’avais essayé, j’avais essayé de sortir, de voir du monde, d’accepter même parfois un café ou un verre de la part d’un homme, mais je ne pouvais pas me le sortir de la tête. Et j’aurais voulu, j’aurais voulu que lui aussi il commette une erreur, j’aurais voulu qu’il me mente, ou même qu’il me trompe, parce que j’aurais eu une raison de lui en vouloir. J’aurais pu lui en vouloir assez pour avoir la volonté de passer à autre chose, j’aurais réussis à lui en vouloir assez pour l’oublier et reconstruire quelque chose. Mais Leslie avait été parfait, du début à la fin, il avait été parfait. C’était moi qui avais tout gâche, en étant ce que j’étais, en étant cette personne égoïste et en faisant passer mes craintes et mes envies avant son bonheur.

J’avais imaginé ce que je dirais. J’avais retourné ce moment dans ma tête des dizaines, des centaines de fois. Quand j’avais pris la décision de revenir, puis lorsque j’avais fait le trajet depuis Washington, en m’installant ici, et en venant jusqu’à chez lui, j’avais préparé chaque mot, et pourtant j’avais beau réfléchir je ne me souvenais de rien. Rien ne venait, juste ce trop plein d’émotions lorsqu’après six mois je l’avais de nouveau eu en face de moi. J’avais à nouveau pu observer son visage. Six mois, six mois que je ne l’avais pas vu, que je n’avais pas entendu le son de sa voix. Après tout nous n’avions pas d’enfants, rien ne nous obligeait à continuer de nous voir. Alors ça c’était juste fini, comme ça. Comme ça la personne à laquelle vous avez le plus tenu s’échappe de votre vie, et vous ne pouvez même plus décrocher le téléphone pour entendre le son de sa voix. Six mois. Six mois c’est long, ça avait terriblement long, et pourtant c’était peu à la fois, en six mois on ne change pas, et j’avais l’impression de retrouver le même homme que j’avais laissé. Sauf que celui là ne me regardait plus comme avant. Et il ne le ferait jamais plus.

    « Non je ... non, c'est bon. Entre. » Pourquoi rien que ça ça me soulageait ? Qu’il me laisse entrer, juste ça ? Est-ce que je l’avais réellement pensé capable de me refermer la porte au nez ? Après tout je n’avais jamais rien eu à lui reprocher, et ce n’était définitivement pas son genre. Si j’avais des choses à lui dire il me permettrait de le faire. Même maintenant c’était du de trouver quelque chose à la lui reprocher, surtout quand je voyais sur son visage toutes ces émotions contradictoire que ma venue provoquait. Je savais que ça lui faisait du mal entre autre. Et ce n’était pas mon intention, mais je n’arrivais pas à m’en vouloir. Parce que moi j’en avais besoin, et c’était malheureusement tout ce qui comptait à mes yeux à cet instant présent. J’aurais du, penser à lui et ce que ma venue pouvait provoquer chez lui. Mais non, j’avais besoin de le faire. Et c’était tout ce qui suffisait.

Alors j’étais entrée, et je n’avais pas pu résister à la curiosité, j’avais laissé mes yeux trainer quelques secondes sur la pièce. Un cendrier avec des mégots, il avait recommencé à fumer ? Observant chaque petite chose je ne pouvais m’empêcher de comparer cet appartement au notre, à celui que nous partagions. C’était bien différent. Je ne me sentais pas à ma place ici, surement parce que je ne l’étais pas. Ici c’était chez lui, et pas chez nous, c’était l’endroit qu’il avait choisit, là ou il s’était certainement enfui après notre divorce, certainement parce qu’il ne voulait pas garder notre maison. Jamais je ne serais à ma place ici, et déjà je commençais à regretter de ne pas avoir plutôt choisit de lui rendre visite sur son lieu de travail. Je ne me sentais pas à l’aise, ne savais pas ou me placer, contre quoi m’appuyer, je n’osais même pas faire un pas de plus dans l’appartement, maintenant que j’étais rentée. Comment était-ce possible d’être aussi mal à l’aise face à quelqu’un qu’on a à ce point aimé, face à la personne de laquelle on était autrefois la plus proche au monde. Ce n’était pas normal, ce n’était pas naturel, et j’aurais voulu pouvoir revenir six mois en arrière. Non je n’aurais pas pu changer les choses, mais juste pour ressentir ça une dernière fois. L’amour de Leslie, sans nuage, sans aucune tâche.

    « Désolé je ... je m'attendais pas à ça, à te voir j'veux dire. Tu me prends un peu au dépourvu ... » Il avait l’air surpris, il avait l’air dérangé par ma venue. Et si ça me blessait je ne pouvais pas dire que cela me surprenait. Il avait le droit après tout. Nous n’étions plus rien, officiellement a après une petite signature en bas d’une page nous n’étions plus rien. Et nous n’étions même pas des inconnus, non c’était pire. « Je suis désolée. Je peux parfaitement comprendre que tu sois pas réellement emballé par me venue je… Enfin je veux dire que… Je comprends tout à fait. » Oui je comprenais. Ca n’en faisait pas pour autant moins mal, mais je comprenais. Je n’aimais pas réellement ça, mais je n’avais pas vraiment le choix. « Tu es là depuis quand ? A Fairview je veux dire ... » C’était une question légitime, bien que je n’en vois pas réellement l’intérêt. Qu’est ce que ça pouvait faire après tout, depuis combien de temps j’étais revenue, maintenant que j’avais eu le courage de venir jusqu’à chez lui ? C’était bizarre, c’était presque bizarre de lui parler, d’entendre le son de sa voix après six mois de silence radio. Et c’était affreux, a quel point ça me faisait du bien. « Une semaine, quelle importance ? » Restant plantée au milieu de l’appartement, je ne savais pas ce que je devais faire. Partir en courant me semblait pourtant une bonne solution, mais j’étais venue ici pour une raison, pas pour m’enfuir. Un peu de courage, il fallait que pour une fois dans ma vie j’ai une peu de courage. « Tu voulais me parler ? Qu'est-ce qu'il se passe tu ... vas bien ? »

J’avais baissé les yeux. Bien sur qu’il pensait qu’il y avait quelque chose, que quelque chose était arrivé. Après tout quoi d’autre aurait pu me donner le droit de revenir comme ça dans sa vie ? Non je n’en avais pas le droit. Qu’est ce que je faisais ici bon sang ? Pas le droit, pas le droit de revenir le faire souffrir, juste parce qu’il me manquait. Pas le droit de revenir frapper à sa porte alors qu’en plus je n’arrivais même plus a trouver mes mots.

    « Euh, je… » Il attendait une réponse plus acceptable que euh, je… je le savais, pourtant j’étais incapable de sortir le moindre mot. Me ressaisissant j’avais redressé les yeux pour le regarder, j’étais égoïste d’accord mais bordel je devais bien être capable de garder la tête droite quelques secondes et d’assumer. « J’aurais peut être pas du venir, je suis désolée. Je… Tu me manques. » Tu me manques. Je ne trouvais rien de mieux a dire que tu me manques. C’était la vérité, la vérité toute nue. Mais j’aurais du être capable de dire plus, de trouver les mots. C’était fou. J’avais revendu mon appartement a Washington, loué une maison ici, parce qu’il me manquait. De la folie pure, j’étais folle.« C’est du gâchis… Un sacré gâchis, je pouvais pas rester là bas et… Tu me manques, ok ? » C’était nul, nul nul…


Dernière édition par Neelah M. Flamsteed le Lun 29 Oct - 23:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: NEESLIE ∞ sometimes despair is stronger than forgiveness   NEESLIE ∞ sometimes despair is stronger than forgiveness EmptyJeu 16 Aoû - 0:29

Je mentirais si je disais que je ne me posais jamais la question de savoir si j'avais fait une erreur ; En demandant le divorce j'entends. J'étais malheureux pas la peine de se le cacher, c'était peut-être moi qui en avait pris l'initiative mais cela n'empêchait pas que je vivais assez mal mon divorce et que je n'étais pas passé à autre chose, pas du tout. A vrai dire je n'en avais même pas envie, il n'y avait rien qui puisse me motiver ces derniers temps et tourner définitivement la page su mon divorce en remplaçant Neelah n'était pas quelque chose que je me sentais de réussir à faire pour l'instant ... Rien ne remplacerait jamais Neelah de toute manière. Je n'étais pas assez naïf - ou bien étais-je simplement trop terre à terre - pour croire à l'utopie qui voulait qu'on n'aimait qu'une seule fois ; J'avais aimé Neelah, j'avais aimé Charlie, toutes les deux de façon différente, mais il n'y en avait pas une des deux que j'avais aimé plus que l'autre en fin de compte. Et les deux avaient fini par me faire souffrir ... Je devais sérieusement avoir un problème, y'avait quelque chose qui devait clocher chez moi, j'étais simplement incapable de déterminer ce que c'était. Je n'avais pas l'impression d'en avoir demandé trop, que ce soit à l'une ou à l'autre, je n'avais pas le sentiment d'avoir été particulièrement exigeant, et sans me jeter des fleurs j'étais loin d'être le genre de conjoint tyrannique et difficile à vivre … Bien sûr j'avais un caractère bien à moi et des défaut j'en avais à la pelle, comme tout le monde sans doute, mais je n'avais pas le sentiment d'en avoir trop demandé. J'avais demandé à Charlie de m'épouser, j'avais vingt-cinq ans et nous étions ensemble depuis déjà cinq ans alors qu'y avait-il de si inattendu là-dedans ? Je voulais des enfants c'est vrai, comme environ quatre-vingt dix pour cent des couples mariés … Mais avec Neelah là n'avait même pas été le problème en fin de compte. Ce n'était pas qu'elle ne veuille pas d'enfants qui m'avait poussé à demander le divorce, même si cela m'aurait demandé un sacrifice énorme j'aurai pu me faire à l'idée, je crois … C'était la trahison que je n'avais pas supporté, le fait qu'elle m'ait menti, qu'elle ait osé me cacher à la fois qu'elle attendait un enfant et qu'elle avait décidé seule de s'en « débarrasser » comme on se débarrasse d'un problème gênant. Ce n'était pas un problème, c'était un enfant à venir, notre enfant … J'avais le droit d'être en colère et de lui en vouloir, j'étais sûr et certain que c'était légitime de ma part. Pourtant les faits étaient là, mon premier mariage n'avait même pas eut le temps d'avoir lieu, et le second s'était terminé de manière désastreuse … Alors il devait y avoir quelque chose que j'avais loupé, ou alors j'avais été une horrible personne dans une vie antérieure et maintenant j'en payais les conséquences … Parce que franchement, ça plus mon barjo de frère, sans compter mes parents, je devais vraiment avoir un horrible karma.

Mais pour autant, malgré tout, et malgré surtout le fait que je savais que c'était sans doute mieux ainsi, ne pas voir Neelah tous les jours m'avait manqué, et même cela m'avait fait du mal. C'était tellement paradoxal, après ce qu'elle avait fait je ne pouvais pas la regarder sans avoir mal mais pourtant lorsqu'elle n'était pas là le fait qu'elle soit loin m'avait fait souffrir tout autant. Je savais qu'elle aussi devait souffrir, ou tout du moins égoïstement je l'avais un peu espéré, mais quoi qu'il en soit autant pour elle que pour moi j'avais aussi espéré que cela finirait par s'estomper, avec un peu de temps … Mais six mois ce n'était peut-être pas assez. Mais elle m'avait manqué, même si je voulais me le cacher, et c'était sans doute pour cette raison que j'avais fini par la laisser entrer.

    « Je suis désolée. Je peux parfaitement comprendre que tu sois pas réellement emballé par me venue je … Enfin je veux dire que … Je comprends tout à fait. » Elle avait raison, le paradoxe était là ... Elle m'avait manqué, terriblement, mais sa venue provoquait aussi chez moi une vague de panique et pour cette raison elle ne m'enchantait pas. J'étais trop inquiet à l'idée de ce qui m'attendait dans les minutes à venir, à l'idée d'entendre ce qu'elle avait à me dire. J'avais eut finalement besoin de savoir depuis combien de temps elle était en ville, plus près de moi que je ne l'imaginais, plus près de moi qu'elle ne l'avait été en six mois. « Une semaine, quelle importance ? » Quelle importance ? Beaucoup, justement, pour moi tout du moins. C'était important parce que de mon côté je ne savais pas combien de temps j'aurais été capable de rester si près sans finir par céder à l'envie de retrouver la voir. C'était pour cette raison qu'il avait mieux valut qu'elle s'en aille après notre séparation, c'était plus douloureux mais c'était nécessaire. Le premier soir où elle était partie, et alors que je n'avais pas encore trouvé l'appartement que je louais désormais, j'avais passé toute la soirée – et une bonne partie de la nuit – assis sur le plancher du salon, adossé contre le mur, à écouter le silence. Il n'était pas aussi pesant que les soirs précédents, où Neelah et moi ne prononcions plus un seul mot, mais il restait oppressant. La pièce était vidée de ses meubles, il n'y avait plus rien … Et jamais de ma vie je ne m'étais senti aussi seul. Ce soir là j'avais réellement réalisé que c'était fini. « Je sais pas je ... laisse tomber, peu importe tu as raison. » J'avais murmuré ça d'une petite voix, comme un gamin qui venait d'avouer une bêtise. C'était simplement difficile de vivre avec quelqu'un, de l'aimer, de le voir tous les jours, et de vivre du jour au lendemain à plusieurs heures l'un de l'autre, sans nouvelles, sans même un coup de fil.

En six mois je n'avais pas l'impression d'avoir changé, et pour ce que je pouvais en voir je n'avais pas l'impression qu'elle avait changé elle non plus ; Comme si elle était partie hier. Et je savais m'engager en terrain glissant, je savais qu'écouter cette petite voix dans ma tête qui me disait qu'au fond de moi j'étais soulagé de la revoir n'était pas une bonne idée. Je savais que traverser un divorce était déjà difficile et que revoir Neelah tous les jours ne ferait que me rendre les choses encore moins faciles … Mais je ne voulais pas non plus qu'elle reparte, je ne voulais pas qu'elle remonte dans sa voiture et rentre à Washington, je ne voulais pas recommencer à me demander ce qu'elle faisait, ou avec qui elle était même si je n'avais plus mon mot à dire là-dessus. Alors au final je ne savais pas ce que je voulais … Parce qu'il arriverait bien un jour aussi ou Neelah referait sa vie, sans moi, et la croiser avec un autre je ne savais pas si j'en serais capable, au même titre que j'appréhendais de croiser Charlie avec son mari. Niveau estime de soi en tout cas ça ne risquait pas de me faire du bien … Mais je ne devais pas compter là-dessus, ce n'était pas parce que je n'étais pas capable de tourner la page correctement que toutes les deux devaient en pâtir, je ne pouvais pas. Secouant la tête comme pour tenter de chasser cette sombre perspective de mon esprit, je n'avais pas tardé à la questionner à nouveau, parce qu'au fond j'en arrivais à douter qu'elle ne soit revenue que pour mes beaux yeux.

    « Euh, je … » Elle semblait troublée, profondément. Je ne l'avais peut-être pas vue depuis six mois mais cela n'empêchait pas que je la connaissais, avant de découvrir à quel point elle m'avait menti j'avais même la sensation de la connaitre par coeur, alors je savais que ma question la prenait au dépourvu ... Ce que je ne comprenais pas c'était pourquoi. Pourquoi ? Si elle était ici elle avait forcément une raison, et cette question était la première à laquelle elle aurait du s'attendre. « Je ... » Finalement elle ne m'avait pas laissé continuer ma phrase et avait de manière plus ou moins précipitée décidée de répondre. Je ne savais pas à quoi m'attendre mais cette réaction me rassurait, car la Neelah hésitante n'était pas celle à laquelle j'étais le plus habitué ... Elle était et elle avait toujours été une femme qui savait ce qu'elle voulait, et qui n'y allait pas par quatre chemins pour l'exprimer. « J’aurais peut être pas du venir, je suis désolée. Je … Tu me manques. » Je n'étais pas certain d'avoir bien compris le sens de sa phrase, ou plutôt de l'avoir bien interprété ... j'avais peur, d'avoir compris ce que je voulais comprendre, de faire une bêtise, de ce à quoi cela pouvait bien me mener. Depuis le début de la conversation nous ne faisions qu'éviter le regard l'un de l'autre, et il y avait ce malaise persistant qui transparaissait dans nos deux voix … Et si nous n'avions plus rien à nous dire ? Et si au contraire … J'avais tellement peur de ce qu'une simple conversation pouvait réveiller chez moi. « C’est du gâchis … Un sacré gâchis, je pouvais pas rester là bas et … Tu me manques, ok ? » J'étais comme pétrifié, parce que je ne savais pas si cette confidence me soulageait ou bien me terrorisait, et du même coup je ne savais pas quelle réaction adopter face à Neelah. C'était du gâchis, bien sûr que c'en était et ça je l'avais compris à la minute même où j'avais pris ma décision, celle de ne plus vouloir vivre avec elle, de ne plus vouloir même être marié avec elle. C'était du gâchis et ... « Toi aussi ... » j'avais murmuré cela sans vraiment réfléchir, c'était même plus une pensée à haute voix qu'une confidence délibérée que j'avais voulu lui faire. Je ne savais pas réellement si je regrettais ce que je venais de dire, mais en tous les cas je ne pouvais pas nier une chose : je le pensais. « Tu me manques aussi. Mais ça change rien, tu comprends ? »

J'avais la sensation de me montrer cruel en répondant de la sorte, mais je savais aussi que je la respectais assez pour lui devoir la vérité ... et c'était cela la vérité. Elle me manquait, elle n'avait pas cessé de me manquer un seul jour depuis son départ, elle m'avait manqué chaque matin à mon réveil et chaque soir en me couchant, chaque nuit en posant la main à côté de moi pour ne trouver qu'une place vide, chaque fois que j'avais envie de partager quelque chose ou besoin de parler, chaque fois que ça n'allait pas et les quelques fois où cela allait ... elle m'avait manqué pour tout cela, mais cela ne changeait rien. Ma rancœur était toujours là, mon incompréhension aussi, et six mois avaient beau être passés je ne réussissais toujours pas à la regarder sans me souvenir du mal qu'elle m'avait fait et sans ressentir ce pincement -en réalité c'était bien plus douloureux qu'un simple pincement- dans ma poitrine. J'avais besoin d'elle autant que j'avais besoin qu'elle s'en aille, j'avais besoin de continuer de l'aimer autant que j'avais besoin de la détester ... c'était un cercle vicieux, et pour toutes ces raisons j'avais la sensation que peu importe qu'il passe six mois, six ans ou soixante, je ne serais jamais totalement guéri d'elle.

    « J'ai jamais voulu que ça finisse comme ça mais ... » Il fallait que je prenne garde à ce que j'étais en train de dire, il fallait vraiment que je fasse attention, mais plus les secondes passaient plus je réalisais que j'étais incapable de tenir ma langue plus longtemps ... cela faisait six mois que tout cela me pesait après tout, et si elle était là c'était sans doute pour une bonne raison. « Ça suffit pas. J'ai besoin de toi autant que j'ai besoin que tu me laisses tranquille et ça, ça c'est carrément impossible à gérer parce que quelque soit la solution une partie de moi sera forcément déçue ... » J'avais finalement relevé les yeux vers elle à mon tour, prenant mes deux mains l'une dans l'autre pour les empêcher de trembler avant de finalement ajouter « Je voudrais que les choses changent ... l'ennui c'est que je sais pas ce que je veux. » Ce que je voulais vraiment, en définitive, c'était savoir enfin ce que je voulais, justement ... autant dire que j'étais complètement dans une impasse. Et j'étais perturbé, parce qu'en venant ici et en me disant cela, en m'avouant que je lui manquais, je ne savais pas vraiment ce qu'attendais Neelah de moi ... Je savais qu'elle ne faisait jamais les choses par hasard, et qu'elle ne disait jamais les choses sans être sûre et certaine de les penser, mais de mon côté je ne savais pas comment réagir tant des sentiments totalement contradictoires se bousculaient dans mon esprit. « Je sais pas ... j'suis désolée. »

C'est fou comme quelques mètres nous séparant dans cette pièce me paraissaient soudainement immense, alors que du même coup la voir dans cet appartement qui respirait à plein nez mon divorce et la difficulté que j'avais à m'y faire me mettait plus ou moins mal à l'aise. C'était trop de situations qui s'entrechoquaient, trop de souvenirs, de sentiments et de déceptions qui mélangés donnaient un résultat qui me mettait intérieurement sans dessus dessous.
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MessageSujet: Re: NEESLIE ∞ sometimes despair is stronger than forgiveness   NEESLIE ∞ sometimes despair is stronger than forgiveness EmptyMer 31 Oct - 16:48

Je ne savais pas ce que je voulais, et plus important je ne savais pas ce qu'il voulait entendre. Il voulait que je lui dise que j'avais eu tort ? Que j'avais été égoïste et que j'avais agi sans réfléchir ? Oui j'avais été égoïste, mais pour le reste, c'était faux, il avait tort. Il avait tort s'il pensait que je n'avais pas réfléchit, parce que je l'avais fait, je l'avais même fait des années avant de le rencontrer. Je n'étais pas le genre de femme qui veut des enfant, du moins je l'avais toujours cru. Et je m'étais dit qu'il existait un moyen, un moyen d'avoir ce que je voulais sans blesser Leslie, sans avoir à le lui dire. C'est pour ça que j'avais prétendu en vouloir, et c'est pour ça que j'avais continué à prendre la pilule pendant des mois. Je me disais... Je me disais qu'un jour Leslie finirait par abandonner, je lui dirait que j'étais probablement stérile, que je ne voulais pas avorter, que c'était trop dur, et il comprendrait. C'était de la manipulation, au fond de moi je le savais, mais c'était la solution qui m'avait parue le moins difficile pour tout le monde. J'avais été lâche, je n'avais pas osé affronter sa déception si je lui avait dit que je ne voulais pas d'enfant, pas de suite, peut être jamais. J'avais été couarde, j'avais eu peur, tout ce que vous voulez, après tout c'était la vérité. Mais au vue de sa réaction lorsqu'il avait appris avoir été trahi, qui sait comme il aurait réagit si je lui avais annoncé quelque chose comme ça ? Appelez ça une excuse si vous en avez envie, moi j'avais simplement vu ça comme ma seule option.

Avais-je eu raison d'avorter sans lui en parler comme je l'avais fait ? C'était une traitrise, sans aucun doute. Je l'avais fait parce que je pensais qu'il ne le découvrirait jamais, et c'était peut être le pire dans cette histoire. Mais en tout cas j'avais aussi pensé que c'était la seule solution. Sinon comment lui avouer que je lui avais menti pendant tout ce temps, que je n'avais jamais voulu avoir un enfant avec lui ? Comment lui dire que pendant tout ce temps j'avais pris la pilule alors qu'il souhaitait désespérément que je tombe enceinte ?

Et surtout comment faire avec le fait que j'était le genre de femme qui a l'habitude d'être sure d'elle, de ne pas douter, d'obtenir ce qu'elle désirait... Comment faire avec le fait que je n'avais jamais été aussi peu sure de moi ? Même Lorsqu'il m'avait quittée, lorsque j'avais fait mes bagages pour rentrer à Washington je ne m'étais pas rentrée aussi perdue. J'avais l'impression d'avoir fait une erreur en venant ici, une erreur en cherchant à revoir Leslie alors que c'était lui qui m'avait demandé de partir. Une erreur en étant venue frapper à cette porte, pleine de confiance, me disant que je trouverais quoi dire, alors que je n'arrivais pas à aligner deux phrases cohérentes. « Je sais pas je ... laisse tomber, peu importe tu as raison. » Pourquoi j'avais l'impression que comme si souvent Les lèvres de Leslie disaient quelque chose alors que son cœur pensait le contraire ? Exactement comme lorsqu'il avait pu me dire c'est normal si tu n'arrives pas à tomber enceinte tout de suite, c'est normal, on va essayer, t'en fais fais pas, on va essayer encore et encore. alors qu'au fond je savais qu'il était bien le seul que ça pouvait paniquer de ne pas réussir du premier coup. J'avais l'impression de pouvoir lire en lui comme je le voulais, j'avais toujours eu cette impression et je me rendais compte que ces six mois loin de lui n'avaient rien changé.

    « Toi aussi ... » J'avais levé les yeux vers les siens, une moue indéchiffrable sur les lèvres. Bien sur que je lui manquais, on ne passe pas autant de temps l'un avec l'autre pour ensuite être capables de se quitter comme ça, d'un coup, et pour être capable de ne pas souffrir de la situation qui était la notre. « Tu me manques aussi. Mais ça change rien, tu comprends ? » Je sais. Je sais voilà ce que je voulais dire, j'étais consciente de lui manquer, parce que je le connaissais, et si je ne considérais pas ça comme profiter d'une faiblesse, c'était aussi pour ça que j'avais fini par prendre la décision de revenir. Parce que je savais que je devais lui manquer autant qu'il me manquait. Parce que je le connaissais, je le connaissais bien mieux que je connaissais n'importe qui au monde. Je m'étais approché d'un pas, lui lançant un regard rempli de détresse. Parce que c'était ce que je ressentais, mais aussi surement un peu au fond parce que je savais que c'était une façon de l'atteindre. « Pourquoi ? » Au fond cette question je me la posais. J'avais du mal à comprendre le fait de ne pas pouvoir avoir ce que je voulais tout simplement. Surtout si je lui manquais aussi. J'étais venue ici pour le récupérer, c'était clair dans ma tête, je le savais et si par moment j'étais déstabilisée, et si parfois je semblais être perdue, je savais. C'était lui que je voulais. En aucun cas la joyeuse ambiance du voisinage qui m'avait manquée. « Pourquoi tu veux à tout prix que ce soit plus compliqué ? »

Au fond ça me faisais mal, ça me faisait mal que après tout ce qu'on avait pu vivre, il ait tiré un trait sur moi comme ça, sans chercher à me laisser m'expliquer, sans chercher à me laisser une secondes chance. Du jours au lendemain il avait décidé que c'était fini, il avait décidé qu'il ne pouvait plus vivre avec moi, et après une petite signature en bas d'un papier il avait prit le choix de dissoudre notre mariage. Et il ne restait plus rien, plus rien alors que six mois encore auparavant nous vivions ensembles, alors que six mois avant il m'aimait, et il m'aimait surement encore, j'en était presque persuadée. J'étais censée faire quoi, passer à autre chose, oublier ? Je n'avais pas eu le choix, jamais je n'avais pensé qu'il me quitterait s'il l'apprenait, du moins pas comme ça, pas sans me laisser une chance, pas sans même commencer à essayer de comprendre. J'étais la coupable, c'était clair, à ses yeux j'étais l'unique coupable de ce qu'il était arrivé à notre mariage. Il n'avait pas essayé de se battre. C'était fini, j'avais merdé et c'était fini.

    « J'ai jamais voulu que ça finisse comme ça mais ... Ça suffit pas. J'ai besoin de toi autant que j'ai besoin que tu me laisses tranquille et ça, ça c'est carrément impossible à gérer parce que quelque soit la solution une partie de moi sera forcément déçue ... » Et ce que moi je voulais n'avais aucune importance à ses yeux, je l'avais compris. « Je voudrais que les choses changent ... l'ennui c'est que je sais pas ce que je veux. » J'avais poussé un soupir las. Il se voilait la face. Il ne voulait pas, comme il n'avait pas voulu me donner une nouvelle chance. Tout ce qu'il voulait c'était que tout ce qui s'était passé ne soit jamais arrivé. Et je ne pouvais pas faire ça. Je pouvais faire pleins de choses, mais ça ce n'était pas en mon pouvoir. « C'est faux. » J'avais déglutis difficilement. « C'est faux. Ce que tu veux c'est être capable de revenir en arrière, ce que tu voudrais c'est que j'ai jamais... » Que je t'ai jamais trahi, que je n'ai pas avorté de cet enfant. Je n'avais pas besoin de continuer. Et je savais très bien que ce n'était peut être pas la chose la plus intelligente à faire. « Seulement c'est pas possible. C'est arrivé. Et t'as pas envie d'oublier, t'as pas envie de passer à autre chose, m'en vouloir c'est tellement plus facile. » J'avais parlé trop vite, mes paroles m'avaient échappées. Ces choses là je les pensais, mais je savais que c'était pas forcément la meilleure chose à dire à Leslie. Je ne voulais pas le secouer, je ne savais jamais comment il allait réagir dans ces cas là, s'il allait s'énerver, s'il allait me mettre à la porte... Je ne savais pas. « Je sais pas ... j'suis désolée. »

J'avais baissé les yeux. Au fond si j'étais vindicative c'était parce qu'il me manquait, parce qu'il me manquait cruellement et parce que des six mois j'avais l'impression que le cours de ma vie ne m'appartenait plus. Et que ce soit clair, je n'avais jamais, jamais ressenti ça avant. J'étais le genre de fille sure d'elle, celle qui sait déjà ce qu'elle veut devenir à dix ans, celle qu'on admire pour sa ténacité et sa détermination. Et au fond, si j'attaquais presque Leslie, c'était parce que j'avais l'impression qu'au fond de moi c'était le bordel. « Je peux pas savoir à ta place Leslie, je peux pas.... » J'avais fini par faire cette confession d'un ton résigné. Je savais ce que je voulais, il savait ce que je voulais aussi, mais je pouvais pas prendre de décision pour lui. Je pouvais faire pleins de chose, mais pas ça. « Est ce que j'ai fais efface tout ce qu'on a pu vivre ensembles ? » La réponse je la connaissais. Ma réponse du moins. Non. Et j'étais presque sure que c'était la sienne aussi. Sinon il m'aurait simplement mise à la porte, ou il n'aurait pas ouvert, j'en sais rien. Mais c'était pas possible, je lui manquais. Je lui manquais c'était tout ce que j'avais besoin de savoir, et j'aurais voulu que ce soit tout ce qu'il ai besoin de savoir également.
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MessageSujet: Re: NEESLIE ∞ sometimes despair is stronger than forgiveness   NEESLIE ∞ sometimes despair is stronger than forgiveness EmptyJeu 8 Nov - 17:58

Durant six mois je n'avais pratiquement jamais cessé de ne me poser de questions, depuis le jour où Neelah avait quitté Fairview il n'y avait pas un seul jour qui se soit passé sans qu'au moins une fois – et encore c'était un minimum – je ne me pose des questions à son sujet, me demande ce qu'elle pouvait bien faire, avec qui, ou si elle pensait à moi. C'était comme verser soi-même du sel sur ses plaies, comme si j'essayais de me punir de … Je ne savais même pas de quoi, d'avoir demandé de le divorce ? De ne pas avoir vu clair dans le jeu de la femme que j'aimais, une fois de plus ? D'être un sombre crétin qui rêvait d'une vie rêver comme une gamine à un conte de fée ? Je ne savais pas, mais ce qui était certain en tout cas c'était qu'à chaque fois que mes pensées vagabondaient à nouveau vers elle, volontairement ou non, c'était comme si une petite voix dans ma tête me répétait sans cesse « tu vois ce que tu as perdu, tu vois ce que tu as laissé t'échapper ? » et c'était ni plus ni moins une véritable torture. Une torture dont je payais encore aujourd'hui le prix, puisque j'étais à peu près certains qu'en arrêtant de me morfondre et de penser sans cesse à elle durant ces six derniers mois j'aurais su comment réagir maintenant qu'elle se trouvait là, face à moi … ou peut-être pas. Combien de temps était-on censé se morfondre sur le mariage que l'on venait de rater, est-ce que y'avait pas une durée légale ou moyenne sur ce genre de choses, est-ce que six mois c'était normal, ou bien trop long … Était-il normal qu'en six mois je n'ai jamais, pas une seule fois eut ne serait-ce que l'envie de passer à autre chose, de sortir, de rencontrer quelqu'un ou de recommencer à vivre tout simplement ? Était-ce normal que mon employeur et mon perroquet soient plus ou moins les seuls personnes auxquelles j'adressais la parole dans la journée ? Ce n'était pas simplement que j'avais l'impression de ne plus avancer depuis six mois, c'était la réalité : je me levais tous les jours à la même heure, allais travailler et y faisais toujours la même chose, faisais les courses toujours le même jour de la semaine, dans le même magasin, avec une liste de courses qui ne changeait jamais, je regardais toujours les mêmes programmes à la télévision, donnais toujours un coup d'épaule sur la porte de mon armoire plutôt que de la réparer enfin, n'avais toujours pas jeté le stylo posé sur la table basse et qui n'écrivait plus depuis des semaines … Ma vie était d'une monotonie à effrayer même un retraité. Et pourtant je n'avais pas envie de faire d'efforts, pas envie de sortir, pas envie de m'amuser … Pas envie d'être heureux, pas quand je n'avais plus Neelah pour le partager.

Elle me manquait, je n'avais pas de honte à l'avouer parce que j'étais pratiquement certain que je lui manquais aussi, au moins un peu. Parce qu'on ne tirait pas aussi vite un trait sur quelqu'un que l'on avait aimé comme nous nous étions aimés, avec autant de passion, avec la sensation que rien ne serait jamais impossible pourvu que l'on s'y mette à deux. C'était ce que j'avais ressenti au fil des jours, en tombant amoureux d'elle, cette impression qu'elle pourrait me rendre capable de n'importe quoi, qu'elle me rendrait un peu meilleur chaque jour qui passerait … et c'était ce qui s'était passé, j'étais une bien meilleure personne depuis que je l'avais rencontrée.

    « Pourquoi ? » J'avais froncé les sourcils, légèrement, sans savoir avec certitude si sa question était en rapport avec ce que je venais de dire ou bien si c'était autre chose … Pourquoi. Combien de fois durant les mois qui venaient de s'écouler ce simple mot m'avait paru plus insurmontable que bien d'autres choses ? « Pourquoi tu veux à tout prix que ce soit plus compliqué ? » Pourquoi je voulais que ce soit compliqué ? Elle pensait peut-être que tout cela ce n'était qu'une manière de la punir, mais est-ce qu'elle réalisait seulement à quel point je me sentais punis moi aussi, à quel point ce divorce j'en souffrais autant qu'elle ? « Parce que ça l'est … C'EST compliqué Neelah. » J'avais cet air las de celui qui je savais plus où il en était, et c'était justement le cas, je ne savais plus où j'en étais et surtout je ne savais plus que ce que Neelah espérait entendre, ou trouver en venant ici. Elle me manquait, je lui manquais, mais non cela ne changeait rien. « Je plus quoi penser, je sais même plus comment te regarder … je sais jamais si j'ai devant moi la femme que j'aime ou celle qui avait prévu de me mentir ad vitam aeternam. Alors désolé, c'est compliqué. »

Parfois je me demandais si tout n'était pas allé trop vite, si je n'étais pas allé trop vite. De nos jours on pouvait se marier en un claquement de doigts mais surtout divorcer presque aussi vite, pour peu que les deux personnes réussissent à s'être mises d'accord sur le principal il suffisait de signer quelques papiers et tout était réduit à néant, tous les engagements, toutes les promesses, tous les souvenirs heureux, tout cela ne tenaient plus que dans quelques cartons qu'on se partageait avant de se dire au revoir parfois pour toujours. Pour Neelah et moi aussi tout était allé trop vite, un jour nous étions mari et femme et la semaine suivante nous ne l'étions plus, puis notre maison avait été vendue, avait vite trouvé preneur et elle avait quitté la ville, sans que je ne sache si je la reverrai un jour. C'était la question qui me martelait l'esprit lorsque j'avais regardé sa voiture s'éloigner ce jour là « Était-ce la dernière fois, la reverrais-je un jour ? » Plus les semaines étaient passées plus je m'étais dit que peut-être oui, peut-être que je ne la reverrai plus, qu'elle referait sa vie et que c'était mieux comme ça. Mais mieux pour qui ? Des dizaines, des centaines de fois même peut-être je m'étais demandé si les choses auraient pu se passer autrement, ce qui se serait passé si Neelah était restée, si j'avais fermé les yeux, si j'avais … pardonné ? Je ne savais pas si j'en étais capable, j'avais été tellement déçu, j'étais tombé de tellement haut en réalisant que la personne en qui j'avais la plus aveugle des confiances avait été capable de me mentir pendant des semaines entières, des mois même sans jamais hésiter, et sans jamais que je ne me rende compte de rien. Comme je ne m'étais jamais rendu compte du malaise de Charlie, comme je n'avais jamais réalisé à quel point Trey s'était servi de moi bien plus qu'il avait veillé sur moi pendant des années. Elle avait été la goutte d'eau, m'avait donné l'impression que je passerais toute ma vie à me faire avoir par les gens en qui je pensais avoir confiance, et pour cette raison j'avais cru que l'éloigner comme je m'étais éloigné de Trey était la seule manière de me protéger … Mais m'éloigner de mon frère m'avait permis d'avancer, de grandir. Alors que m'éloigner de Neelah n'avait fait que me rendre encore plus malheureux.

Est-ce que j'avais eut tort ? Est-ce que j'aurais du lui donner une seconde chance ? Est-ce qu'on pouvait vraiment pardonner ce genre de chose, est-ce qu'on pouvait vraiment laisser de tels mensonges derrière soi ? De ça non plus je ne pensais pas en être capable, six mois avaient passé et je n'arrivais toujours pas à regarder Neelah sans avoir cet affreux pincement au coeur, cette sensation qu'en me mettant elle m'avait volé une partie de ce que je ressentais pour elle, une partie que je ne savais pas comme retrouver, que je doutais même de retrouver un jour tout simplement. Pourquoi ? Moi aussi je voulais savoir pourquoi, je voulais savoir pourquoi elle avait menti, pourquoi elle avait un jour décidé de basculer du côté du mensonge plutôt que celui de l'honnêteté ? Je voulais une réponse à cette question mais je ne savais pas comment la formuler … pour le reste je ne savais pas. Sincèrement pas.

    « C'est faux. » Voilà ce qu'elle m'avait assené après avoir poussé un soupir. Deux mots qui sonnaient comme un couperet. « C'est faux. Ce que tu veux c'est être capable de revenir en arrière, ce que tu voudrais c'est que j'ai jamais … » Avorté ? Oui. Menti ? Aussi. Et le pire c'est qu'elle n'assumait toujours pas, elle ne réussissait toujours pas à mettre de mots sur ce qu'elle avait fait … Bien sûr que j'aurais voulu pouvoir revenir en arrière, pas six mois en arrière mais bien avant, assez loin pour que peut-être elle prenne la décision d'être honnête avec moi cette fois-ci, plutôt que de mentir comme elle l'avait fait, en sachant très bien que ses mensonges ne suffiraient pas éternellement. « Seulement c'est pas possible. C'est arrivé. Et t'as pas envie d'oublier, t'as pas envie de passer à autre chose, m'en vouloir c'est tellement plus facile. » J'étais resté interdit quelques secondes … C'était vraiment pour me balancer c e genre de choses qu'elle était là ? C'était quoi, un moyen de se donner meilleur conscience, une volonté de tout me foutre sur le dos pour pouvoir repartir chez elle tranquillement ensuite ? « T'essaye de me faire comprendre que c'est ma faute ? C'est ça que t'es en train de dire ? » Sans que je m'en rende compte un sourire amer s'était dessiné sur mon visage. Tu me manques, tu parles. « Y'a pas un seul moment, depuis le jour où on s'est rencontrés, où j'ai pas été sincère avec toi. Pas un seul. Et tu sais pourquoi ? Parce que je te faisais confiance, parce que je t'ai aimé tellement fort et tellement vite que j'ai cru que si y'avait une personne, une seule, en qui je pouvais croire aveuglément c'était toi. Et tout ça pourquoi ? C'est pas simplement un mensonge, c'est pas le truc qu'on fait sans réfléchir et qu'on regrette après, c'est pas une erreur … tu m'as menti pendant des mois entiers, tu me regardais dans les yeux tous les jours et tu me prenais pour un imbécile, et malgré tout ça je serais supposé ne pas t'en vouloir ? »

Parce que cela allait bien plus loin que le simple fait qu'elle se soit « débarrassée » de cet enfant dans mon dos, ça c'était un peu comme le sommet de l'iceberg, mais ce qui faisait encore plus mal et ce que je n'arrivais vraiment pas à avaler c'était d'avoir compris qu'elle était capable de vivre avec moi, de me voir tous les jours, de me regarder, de me toucher, de m'embrasser le tout en ayant toujours ce mensonge dans un coin de sa tête. Et si je n'avais pas découvert la vérité, et si je ne m'étais rendu compte de rien pendant combien de temps encore aurait-elle continué à mentir avant que je me rende enfin compte de quelque chose et que j'arrête d'être à ce point là aveugle ? J'avais des torts c'est vrai, je le savais, elle aussi, mais pour le moment celui qui me paraissait flagrant me concernant c'était que je n'étais pas capable d'apprendre de mes erreurs, Trey ne m'avait pas servi de leçon, il m'avait pris pour un abruti, j'avais accepté de pardonner et il avait recommencé, j'aurais du me souvenir de ça, j'aurais du me souvenir qu'on ne pouvait pas faire entièrement confiance à quelqu'un sans être déçu par la suite, et me cacher derrière l'excuse selon laquelle j'étais amoureux était aussi pitoyable que la vie que je menais désormais. Tout comme le fait que malgré tout cela je n'étais même pas capable de la détester. Je lui en voulais horriblement mais je ne la haïssais pas, je ne pensais même pas en être capable ; J'aurais pu la détester, la maudire, souhaiter que quelqu'un lui fasse aussi mal qu'elle m'avait fait mal à moi, espérer qu'elle finisse aussi seule et malheureuse que je prévoyais de le faire … mais je n'y arrivais pas, parce que malgré tout cela, malgré tout je l'aimais, toujours. Et pour tout cela aussi je ne savais pas.

    « Je peux pas savoir à ta place Leslie, je peux pas … » Je n'en demandais pas tant, je savais bien que si je ne savais pas elle ne saurait pas non plus … Mais elle savait pourquoi elle était là en revanche, elle devait le savoir parce que c'était elle qui était venue, et qu'en prenant sa décision elle devait forcément avoir quelque chose à dire, ou espérer. Pourquoi était-elle là ? C'était la question qui me brûlait les lèvres mais que je ne parvenais toujours pas à poser. « Est-ce que ce que j'ai fait efface tout ce qu'on a pu vivre ensemble ? » Si la réponse à cette question avait été positive pensait-elle vraiment que nous en serions là où nous en étions aujourd'hui, que nous aurions cette discussion ? Si la réponse était oui elle ne serait jamais revenue, je ne continuerais pas à la chercher machinalement à côté de moi le matin, je ne continuerais pas à penser à elle dès que j'arrêtais de me concentrer sur quelque chose de précis … « Non. Bien sûr que non … » J'aurais aimé pouvoir lire l'expression sur son visage lorsque j'avais murmuré ma réponse … Mais même ça je ne savais plus si j'en étais capable, j'avais tellement perdu mes certitudes sur le fait que je pensais assez la connaître pour lire son visage, mais elle m'avait prouvé que non. « Mais à cause de ça j'arrive plus à te regarder sans douter de tout. Même quand j'ai envie de te croire de tout mon cœur y'a toujours cette voix dans un coin de ma tête pour me dire 'Et si elle mentait ? Elle l'a déjà fait, comment tu peux être sûr qu'elle le fait pas encore ?' … Et c'est ça le problème, je suis jamais sûr … et je sais pas si je pourrais à nouveau l'être un jour. »
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MessageSujet: Re: NEESLIE ∞ sometimes despair is stronger than forgiveness   NEESLIE ∞ sometimes despair is stronger than forgiveness EmptyDim 9 Déc - 19:53

Au fond je lui en voulait, je savais que je n’avais pas le droit de lui en vouloir avec tout ce que j’avais fait, mais c’était quand même le cas, je lui en voulais, je lui en voulais de la façon dont il avait simplement jeté l’éponge avait avoir pris conscience de ma tromperie. Je n’avais pas été honnête, je lui avais caché pendant des mois que je faisais tout le nécessaire pour ne pas tomber enceinte, je le lui avais aussi caché lorsque j’étais tombée enceinte et j’avais avorté sans le consulter. J’avais abusé de sa confiance de bien, des manières, et il avait toutes les raisons du monde de m’en vouloir, mais jamais je n’avais cessé de l’aimer, d’être une épouse réellement, profondément aimante, jamais je ne l’avais trompé avec un autre homme, j’avais toujours fait tout mon possible pour que mon travail pourtant envahissant ne se mette pas en travers de nous, mais ça n’avait pas pesé dans la balance lorsqu’il avait pris la décision de me quitter, de me demander du jour au lendemain de partir. Parce que c’était l’impression que j’avais eu, celle qu’il n’avait pas eu besoin d’une seule seconde de reflexion, même pas une seconde pour réfléchir, pour envisager les différents choix qui se présentaient à lui, qui se présentaient à nous, non j’avais la sensation qu’à partir du moment où il s’était rendu compte que j’avais fauté, ou j’avais brisé notre vie de couple de rêve, a partir du moment ou j’avais cessé d’être la femme parfaite qu’il imaginait il avait laissé tombé. Et oui c’était une raison qui faisait que je lui en voulais réellement, tout en sachant que ce n’était pas correct, tout en sachant que je n’en avais pas le droit. Mais c’était comme ça et je voyais difficilement ça changé, et si j’avais mal vécu notre rupture c’était surement à cause de ce côté soudain qu’elle avait eu, a cause de cette impression de ne pas avoir mon mot à dire, de ne rien pouvoir faire ou dire qui pourrait le faire changer d’avis. Son visage, j’avais vu rien que dans son visage que tout était fini, au moment ou je lui avais avoué la vérité après qu’il soit tombé sur le test de grossesse que j’avais fait. J’aurais du lui mentir, bon sang j’aurais du lui mentir, j’aurais du lui dire que c’était un faux positif et que si je ne lui avais rien dit c’était parce que j’avais eu peur qu’il soit déçu. Mais je n’avais rien trouvé à dire face à la situation.

    « Parce que ça l'est … C'EST compliqué Neelah. Je sais plus quoi penser, je sais même plus comment te regarder … je sais jamais si j'ai devant moi la femme que j'aime ou celle qui avait prévu de me mentir ad vitam aeternam. Alors désolé, c'est compliqué. » J’avais secoué la tête. « Ca a pourtant pas paru si compliqué lorsque t’as pris la decision de mettre fin à notre mariage. » J’avais regretté cette phrase au moment même ou je l’avais prononcé, parce que je savais que c’était bien trop récent pour lui dire ce genre de chose. Mais après tout il était question d’honnêteté non ? Pourtant j’avais secoué la tête. « Oublie que j’ai dis ça, juste, oublie… » A quoi je jouais, il m’en voulait déjà certainement assez pour pas que j’en rajoute une couche… Encore une fois j’avais laissé mes paroles aller plus vite que ma pensée, et c’était réellement stupide. C’était stupide mais surtout j’allais m’attirer ses foudres alors que ce n’était vraiment pas le but. Je n’étais pas la pour lui faire entendre ma rancœur, j’étais là parce qu’il me manquait, c’était tout. « Je suis toujours la même personne qu’avant… Je suis pas parfaite, mais j’ai pas changé… »

Est-ce que j’étais en train de sous entendre qu’il choisissait de me punir en réagissant de la sorte, et seulement de me punir ? Non, c’était pas ce que je voulais dire. Mais est ce qu’au fond ce n’était pas un peu ce que je pensais ? Je ne prétendais pas ne pas lui avoir fait de mal, et je ne pensais pas que ce soit le seul but de tout ça, j’étais consciente du mal qu’il avait à se tenir face à moi, mais au fond, je le pensais surement un peu. Je pensais que dans une certaine mesure, c’était un moyen de me punir, pas simplement ça, je savais que c’était compliqué, mais je pensais que c’était en partie et de façon non volontaire de sa part une façon de le faire. C’était peut être injuste de penser ça, alors que j’étais celle qui l’avait blessé, mais je pensais aussi que d’une façon inconsciente, c’était également une façon pour lui, de me blesser.

    « T'essaye de me faire comprendre que c'est ma faute ? C'est ça que t'es en train de dire ? Y'a pas un seul moment, depuis le jour où on s'est rencontrés, où j'ai pas été sincère avec toi. Pas un seul. Et tu sais pourquoi ? Parce que je te faisais confiance, parce que je t'ai aimé tellement fort et tellement vite que j'ai cru que si y'avait une personne, une seule, en qui je pouvais croire aveuglément c'était toi. Et tout ça pourquoi ? C'est pas simplement un mensonge, c'est pas le truc qu'on fait sans réfléchir et qu'on regrette après, c'est pas une erreur … tu m'as menti pendant des mois entiers, tu me regardais dans les yeux tous les jours et tu me prenais pour un imbécile, et malgré tout ça je serais supposé ne pas t'en vouloir ? » Je savais que je méritais chacun de ses mots, je méritais sa rancœur, et j’aurais même mérité qu’il me déteste. Il avait raison, il m’avait donné sa confiance aveugle et moi je l’avais piétinée. Mais j’avais pas été que ça, ce que je ne supportais pas c’était cette façon qu’il semblait avoir de me réduire à ça, de réduire nos mois de relation à ce que j’avais fait. « Je… Tu sais très bien que c’était plus compliqué que ça, que je t’ai pas juste pris pour un imbécile. Et tu sais bien que j’essaye pas de dire que c’était ta faute. Je t’ai aimé, ça change rien au fait que je t’ai aimé chaque jour avec la même force, et que je t’aimerais surement jusqu’à la fin de mes jours, parce que ça s’efface pas comme ça, mais… J’ai fais une erreur, je sais très bien que j’ai fais une erreur. J’ai eu peur, j’ai paniqué et j’ai pas su comment te dire que je ne voulais pas d’enfant. J’ai pas réfléchis et je me suis enfoncée dans un mensonge. Mais comment tu aurais réagit, comment tu aurais réagit si je te l’avais dit ? »

Je ne voulais pas qu’il le prenne mal, je ne voulais pas qu’encore une fois il ai l’impression que je voulais dire que c’était sa faute, parce que c’était pas pour lui jeter des reproches au visage que j’étais la, certainement pas, j’étais ici parce que malgré des dizaines de séances de psychanalyse je m’étais rendue compte que la seule chose qui pourrait un peu me donner l’impression que ma vie avait toujours un sens c’était de voir Leslie. C’était stupide, et je me détestais d’être à ce point dépendante, moi la femme médecin, qui aurait du n’avoir que faire d’une séparation aussi difficile soit-elle, mais je n’en avais pas été capable, et je me détestais aussi aujourd’hui parce que je me sentais faible face à lui. Mais d’une façon assez étrange rien que le fait d’être proche de Leslie me faisais me sentir un peu mieux. Tellement plus mal à la fois, mais aussi un peu mieux.

    « Non. Bien sûr que non … » Et ça me tuait, de voir à quel point il était blessé. Parce que si une partie de moi lui en voulait, c’était bien tout le reste qui aurait voulu ne jamais le décevoir, et ne jamais le voir dans cet état là. Cette même partie qui avait juste envie de tomber dans ses bras. « Mais à cause de ça j'arrive plus à te regarder sans douter de tout. Même quand j'ai envie de te croire de tout mon cœur y'a toujours cette voix dans un coin de ma tête pour me dire 'Et si elle mentait ? Elle l'a déjà fait, comment tu peux être sûr qu'elle le fait pas encore ?' … Et c'est ça le problème, je suis jamais sûr … et je sais pas si je pourrais à nouveau l'être un jour. » J’étais restée silencieuse, m’appuyant contre le mur le plus proche sans le quitter un seul instant des yeux. J’étais aussi perdue que lui, c’était peut être moi qui était revenue mais j’étais aussi perdue que lui. « Je sais… » J’avais baissé les yeux à mon tour. J’étais désolée, pas de ce que j’avais fait, mais d’avoir perdu sa confiance. « C’est la seule fois ou je t’ai jamais menti. Ca a peut être été pendant des mois, mais c’est la seule fois. Jamais je n’ai été plus sincère qu’à chaque fois que je te disais que je t’aimais, et si je suis là aujourd’hui… » Je n’arrivais pas à aligner deux pensées correctes, alors à parler sans bégayer… « Tout le reste, c’était réel… » J’avais laissé ma phrase en suspend, et j’avais baissé les yeux, comme n’osant pas le regarder.




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