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 There's no more escape ~ ft Leslie&Trey

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MessageSujet: There's no more escape ~ ft Leslie&Trey   There's no more escape ~ ft Leslie&Trey EmptyVen 16 Nov - 0:21




There's no more escape
Ft. Leslie & Trey
Now the day has come.
We are forsaken this time.

We lived our lives in our paradise,
As gods we shaped the world around.
No borderlines we'd stay behind,
Though balance is something fragile.

While we thought we were gaining,
We'd turn back the tide, it still slips away.
Our time has run out, our future has died,
There's no more escape.
© Belzébuth


Un léger vent me fit frissonner. Je le savais, j'aurais dû prendre cette putain de veste. Le ciel était pourtant bleu. Mais vu l'heure, j'aurais quand même pu penser qu'il ne pouvait pas faire chaud.

Trois mois que j'étais à Fairview. Trois mois que je ne dormais quasiment pas. J'avais organiser ma vie pour revoir mon frère, mais voilà qu'installé dans la même ville, j'avais trop peur de tomber sur lui par hasard. Y a vraiment des fois où je ne me comprends pas. Au début, je disais qu'il fallait d'abord que je trouve un boulot, pour lui montrer que j'étais en train de tout faire pour changer. Une fois le job trouvé, je me suis dit qu'il valait mieux attendre que j'aie un vrai chez moi. J'ai trouvé un appartement, ou plutôt, mon avocat m'a dégotter un appartement, expliquant clairement au proprio qu'il n'avait pas le choix s'il ne voulait pas se voir coller un procès. Bizarrement, les gens n'ont pas tellement envie d'avoir un ex-détenu comme locataire... C'est un petit truc sans luxe, minuscule, mais c'est chez moi. Mais croyez-vous que ça me pousserait à prendre les devants et à aller voir Leslie ? Bah non.

Mais je le sais, plus je repousse ce moment, plus je l'appréhende. Mais comment faire... Comment faire pour qu'il me pardonne. La confrontation risque d'être difficile. Trop difficile. La dernière fois qu'il m'a vu, il m'a clairement fait comprendre qu'il ne voulait plus me voir. Et effectivement, il n'est plus jamais passer me voir et tout ce que je sais de lui, je le dois à mon avocat. Un chic type celui-là, qui croit dur comme fer à la réinsertion.

Le con.

On ne me regarderait pas de travers si la réinsertion existait. Le peu de gens qui sont au courant se méfie de moi, et ceux qui ne me connaissent pas comprennent bien que j'ai pas envie qu'on vienne m'enquiquiner. La prison m'a rendu solitaire. J'essaie à tout prix de rester loin des gens. Parce que vu ce que ça a donné... Vaut mieux que je reste seul dans mon coin, ça m'évitera d'éventuelles rechutes. Mais j'avoue que parfois, j'aime bien leur rabattre le caquet, leur faire peur. La moindre réplique acerbe en l'air se transforme en menace à leurs yeux. Je sais, c'est mal mais comme ça, on me laisse tranquille.

Quoi qu'il en soit, encore une fois je n'arrivais pas à dormir, et à la place de rester fumer à regarder la télé et à broyer du noir en attendant d'aller travailler, j'ai pensé qu'il valait mieux broyer du noir en plein air. Je savais qu'il y avait un port, et une petite plage, mais je n'avais pas encore osé y remettre les pieds... J'avais peur que ça me rappelle trop l''Afrique du sud. Mais la nostalgie a été trop grande, et bon sang que c'est bon de marcher sur le sable, de respirer l'air salé et d'écouter cette symphonie de vagues. Evidemment, ça ne vaut pas les grandes plages d'Afrique, avec de vraies vagues pour surfer, mais c'est déjà pas mal. Ah le surf... Ca aussi ça me manque... Je me demande souvent ce qu'aurait pu être ma vie, nos vies, si elle n'était pas morte... Bien mieux que celle que je vis en ce moment, c'est clair.

Je m'arrêtai soudain, frappé par la beauté des reflets du soleil encore levant sur la mer. En cet instant, je pouvais tout oublier, et j'étais en train de retourner des années en arrière. L'émotion s'emparait peu à peu de mon âme, c'était le moment de revenir sur terre et d'allumer une cigarette. Ce n'est pas bon de vivre dans le passé, il fallait que je pense à l'avenir. Il fallait que je prenne mon courage à deux mains pour aller voir Leslie.

Mais pas aujourd'hui. Demain. Ou après-demain. Vaut mieux attendre le week end même... Trop perdu dans mes pensées, je ne faisais même pas gaffe à où j'allais. Mais je m'approchai du rivage. Et c'est là que j'entendis des pas. Ca résonnait sur le sable humide, une espèce de clapotis. Les gens qui courent sur la plage, il y en a plein. Je regardai cet homme se diriger vers moi, l'air absent, dans ses pensées. La révélation se faisait attendre, pourtant, je sentais un je ne sais quoi qui ne présageait rien de bon... L'homme leva la tête.

C'était lui...

Mon coeur manqua un battement et les secondes me parurent durer des heures. Je me demandais s'il allait continuer son chemin, faisant mine de ne pas me voir... Je n'étais pas sûre de savoir comment je voulais que mon petit frère réagisse...

La seule chose dont j'étais sûr c'est que cette rencontre allait marquer un tournant dans nos vies, sans qu'on puisse rien y faire.
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MessageSujet: Re: There's no more escape ~ ft Leslie&Trey   There's no more escape ~ ft Leslie&Trey EmptyDim 18 Nov - 23:10

Trey & Leslie
AND IF IT ALL GOES CRASHING INTO THE SEA Ҩ Like ships in the night, you keep passing me by, we're just wasting time trying to prove who's right. And if it all goes crashing into the sea, if it's just you and me trying to find the light ? Like ships in the night letting cannon balls fly, say what you mean and it turns to a fight, fist fly from my mouth as it turns south, you're down the driveway ... I'm on the couch chasing your dreams since the violent 5th grade, trying to believe in your silent own way 'cause we'll be ok, I'm not going away like you watched at fourteen as it went down the drain. And pops stayed the same and your moms moved away, how many of our parents seem to make it anyway ? We're just fumbling through the grey, trying find a heart that's not walking away ... Turn the lights down low, walk these halls alone, we can feel so far from so close
gifs © yumita & ilyria • codage © yumita • ships in the night, by mat kearney


Non, je ne l'appellerai pas. Voilà ce que je me répétais en boucle depuis dix jours, depuis le jour où elle, Neelah, était venue frapper à la porte de mon appartement et où mon coeur avait fait un bon dans ma poitrine, autant parce qu'elle m'avait manquée que parce que cela faisait un mal de chiens, cette impression de verser du sel sur une plaie pas encore cicatrisée. Tout ça pour n'en arriver qu'à une conclusion qu'elle et moi connaissions déjà : nous ne savions pas où nous en étions. Moi beaucoup plus qu'elle cela dit, parce que c'était moi qui n'arrivais pas à me décider. Quoi qu'il en soit voilà donc dix jours que je faisais absolument tout pour me concentrer sur les choses les plus futiles et les moins dignes d'intérêt simplement parce que tout était bon pour ne pas penser à mon ex-femme … ou à Charlie … ou au reste d'ailleurs. Le constat affligeant de la vie que je menais alors que je n'avais que trente-deux ans me frappait un peu plus chaque jour, et la perspective d'être plus basé qu'un homme proche de la retraite et dont le mariage était tombé à l'eau faute de lassitude n'était pas pour me faire me sentir mieux. Je n'avais pas vraiment d'avenir, ou tout du moins je ne le voyais pas autrement qu'aussi monotone que ma vie actuelle : travailler, faire ses courses, oublier fréquemment de se nourrir et faire la conversation à son animal de compagnie, à savoir dans mon cas un perroquet vieux et si déplumé qu'on pouvait décemment se demander comment il pouvait encore être en vie.
La solitude j'y avais déjà été confronté plusieurs fois au cours de ma vie, mais jamais aussi longtemps en définitive … Mon enfance se rapportait forcément à Trey et à notre mère, puis il n'y avait plus eut que Trey et plus que Charlie quand l'un et l'autre m'avaient forcés à faire un choix. Et puis Charlie était partie, comme ça, sans que je n'y comprenne rien et je m'étais retrouvé seul comme un rat … tellement seul que j'étais finalement retourné vers mon frère l'air penaud et la mine déconfite, persuadé alors qu'il avait raison depuis le début et que je n'étais un imbécile qui n'avais pas su l'écouter. La suite m'avait prouvé que j'étais surtout un imbécile de ne pas avoir compris plus tôt que je ne pouvais compter que sur moi-même et certainement pas sur celui qui disait « vouloir mon bien » … car si c'était mon bien que de me faire faire un détour – même court, parce que huit mois ce n'était pas grand chose en fin de compte – par la case prison Trey et moi avions décidément une façon totalement différente d'envisager notre vie. Et qu'on ne s'y trompe pas, je ne détestais pas Trey – même si parfois je me disais que c'était sans doute ce qu'il pensait - parce que les liens du sang étaient les seuls qui ne s'effaçaient jamais pas vrai … simplement j'étais persuadé que son influence sur moi ne serait toujours que mauvaise. Alors non je ne le détestais pas, mais je lui en voulais, terriblement, assez pour avoir pris la décision de ne plus jamais lui reparler, de ne plus jamais lui écrire, de ne plus jamais lui donner de mes nouvelles.

Durant toutes les années que j'avais ensuite passé avec Neelah j'avais plus ou moins réussi à vivre avec cela, sans vraiment remettre en cause ma décision, d'autant plus que le portrait de Trey que j'avais décrit à ma femme était tout sauf flatteur, et qu'elle ne comprendrait pas un revirement de ma part à ce sujet. Et puis j'étais heureux, Neelah me rendait heureux, et cela simplement suffisait aussi à me persuader que je ne devais pas trop me poser de questions et vivre les choses telles qu'elles me venaient … Mais aujourd'hui ? Aujourd'hui Neelah m'avait donné une nouvelle raison de croire qu'on ne pouvait faire confiance à personne et pourtant depuis son départ j'avais pensé plusieurs fois à chercher à savoir ce qu'était devenu Trey … Était-il toujours en prison, avait-il été libéré pour une éventuelle bonne conduit, avait-il appris avec le temps à me haïr autant qu'il devait penser que je le haïssais ? J'y avais pensé plusieurs fois mais jamais je n'avais sauté le pas, sans trop savoir si c'était ma raison qui m'ordonnait de ne pas le faire ou bien si j'étais simplement une poule mouillée. Bientôt sept mois, sept mois que j'avais demandé le divorce et presque autant de temps à hésiter, sans jamais encore avoir sauté le pas … peut-être que je me sentais simplement seul ; On en revenait à la solitude, encore et toujours. Non, je n'appellerai pas Neelah, avais-je encore pensé tandis que j'enfilais mes fringues ce matin là pour aller courir.

Le soleil brillerait au moins toute la matinée, on pouvait le voir à travers la fenêtre, cependant nous étions en novembre et je connaissais désormais assez Fairview pour savoir que la couleur du ciel était plus souvent un leur qu'une vérité. Aussi je n'avais pas négligé mes gants avant de quitter mon appartement, après avoir remis des graines dans la mangeoire d'Hibiscus. A cette heure-ci on ne croisait encore pas grand monde dans les rues, surtout dans le quartier de Riverton où je vivais … ce n'était certainement pas là que les vieilles dames se levaient aux aurores pour arroser leur jardin ou récupérer leur journal sur le pas de leur porte. Montant dans ma voiture, un vieux pick-up bleu que j'avais acheté d'occasion quatre ou cinq mois plus tôt, je n'avais pas mis longtemps à traverser la ville pour rejoindre la plage, et dès que j'avais remis les pieds dehors j'avais fermé les yeux quelques instants et respiré l'odeur de l'océan ; Parfois, si je me concentrais assez, j'arrivais l'espace de quelques secondes à me croire de retour là-bas, au Cap … Je me souvenais des jeux sur la plage avec Trey lorsque j'étais enfant, je me souvenais des après-midi de détente bien méritées passées dans la baie avec l'équipe de Rugby que j'avais entrainée après mon retour au pays, et je me souvenais aussi de mon sentiment que tout était possible et à faire lorsque Neelah avait murmuré « Alors épouse-moi. Aujourd'hui ? » sur cette même plage où j'avais passé mon enfance. Et puis souvent après quelques secondes un bruit de klaxon ou autre bêtise me sortait de mes pensées et je rouvrais les yeux, réalisant que tout cela était derrière moi.
Courir le long du rivage, mes chaussures foulant le sable humide ou les vagues les plus fortes venaient s'échouer, c'était peut-être le seul moment de la journée où je parvenais à me vider totalement l'esprit, une demi-heure durant laquelle plus rien ne comptait et durant laquelle j'avais réellement l'impression de reposer mon esprit. Pourtant ce jour là j'avais ralenti le pas au bout d'un quart d'heure à peine ; A mesure que j'avançais j'avais vu une silhouette se dessiner plus loin sur la plage. D'abord trop loin pour être reconnaissable, puis peu à peu la démarche m'avait perturbé, le profil m'avait fait l'impression bien connue de « déjà vu » … et puis, alors que j'hésitais presque à me pincer pour vérifier – j'avais compris.

Trey.

A une dizaine de mètres de lui j'avais totalement stoppé ma course, et tandis que je reprenais mon souffle mes yeux s'étaient comme fixés à lui, et je me sentais incapable de détourner le regard. Cinq ans. Cela faisait cinq ans que je n'avais pas vu mon frère, que je ne lui avais même pas parlé, j'avais même quitté le pays sans prendre la peine de le prévenir … et aujourd'hui il était là, face à moi, et la réalité de ces faits me sautait aux yeux. C'était mon frère, c'était mon sang, et j'avais avec lui comme s'il n'était qu'un étranger … et je lui en voulais. Passé la surprise c'était l'autre chose qui m'était revenue en pleine figure, je lui en voulais et je n'avais pas pardonné. Je n'avais pas pardonné qu'il se soit servi de moi, qu'il m'ait entrainé dans sa combine foireuse alors qu'il savait très bien que j'essayais de rester en dehors de problèmes, qu'à cause de lui mon casier judiciaire ne soit plus vierge et que cela m'ait suivi à chaque recherche d'emploi, de logement, d'ouverture de compte en banquer. Ce n'était que huit mois, huit petits mois mais pour les personnes en face de moi la durée ne comptait pas, j'étais catalogué et tout cela c'était de sa faute à lui, à Trey. Et parce que tout cela me revenait en tête je n'avais pas réussi à faire un pas de plus, ou à prononcer le moindre mot ; Je l'avais seulement regardé durant de longues secondes, comme on regarderait un fantôme. Trey.
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MessageSujet: Re: There's no more escape ~ ft Leslie&Trey   There's no more escape ~ ft Leslie&Trey EmptyLun 31 Déc - 12:31

Leslie...

Je n'en revenais toujours pas. Il était là, devant moi, après toutes ces années, après toutes nos douleurs et désillusions. Je l'avais tant cherché, j'avais tant voulu le revoir. J'avais tant de choses à lui dire, mais aucun son ne voulait sortir. Mon souffle était coupé et je ne sentais plus mon cœur battre dans ma poitrine tant j'étais absorbé dans son regard. C'était la seule chose qui existait à ce moment précis : mon frère, mon sang, et ce regard qui semblait réfléchir à toute vitesse. Je suis sûr que je ne peux m'imaginer la moitié de ce qu'il se passe dans son esprit à l'heure actuelle.

Il s'était arrêté à quelques mètres de moi et me fixait de son regard si doux et il semblait totalement perdu. Le pauvre. Si je ne me sentais pas moi-même si désemparé par cette rencontre fortuite, j'en rirais. Ça lui donne un air stupide... Il avait le souffle court d'avoir couru. Lui aussi paraissait ne pas savoir quoi dire ou quoi faire.

Je suis lâche, je l'assume. J'ai failli me retourner et dégager en vitesse. Ça fait si longtemps que je repousse ce moment, j'ai jamais aimé qu'on m'impose quelque chose, et là, ce putain de Destin m'obligeait à finalement affronter mon petit frère plus tôt que ce que j'avais imaginé. Enfin, si je m'étais écouté, je me serais cassé. Mais j'étais comme accrocher à lui, et des racines avaient comme poussé du sable humide et me maintenaient immobile. Et je ne pouvais m'empêcher de penser que si je fuyais, je ne ferais que lui démontrer que je n'avais pas changé. Or, ce n'était pas ce que je voulais. Je me démenais pour changer, pour essayer d'avoir une vie saine et irréprochable, sans emmerdes. Et tout ça pour qui ? Pour lui. Alors c'était pas le moment de tout foutre en l'air, dès les premières retrouvailles.

Quelque chose me brula soudain les doigts. Merde, j'avais oublié que j'avais allumé une cigarette. Elle s'était consumée toute seule entre mes doigts, pendant que toutes ces pensées traversaient mon cerveau. Je laissais échapper une respiration douloureuse et jetai le mégot par terre. Enfin j'osais détacher mes yeux de Leslie. Après tout, il n'allait pas s'évaporer tout d'un coup parce que je ne le regardais plus. Ce n'était pas un rêve, il était là, devant moi, et peu à peu j'en prenais conscience. Une autre cigarette. Il me fallait une autre cigarette.

J'en sortis une, l'allumai et tirai les premières bouffées avec un plaisir empreint de soulagement. Bon sang que ça faisait du bien après toutes ces émotions !

Ce moment passé, j'eus du mal à le regarder en face. Après l'avoir fixé intensément sans pouvoir me détacher, voilà que c'était le contraire. Je suis vraiment bizarre des fois... Le sable humide, la fumée délicate qui s'élevait de ma cigarette... L'air pur qui me frappait le visage. Tout ça était devenu franchement intéressant. Pourtant, la réalité était bien là. Et malgré tous mes efforts pour essayer encore une fois d'y échapper, je sentais bien qu'il fallait que je fasse quelque chose.
Il attendait que je fasse quelque chose.

J'inspirai profondément avant de planter mon regard de nouveau sur lui, mon frère. J'essayai de dire quelque chose, mais le premier essai fut un échec, et je fus obligé de racler ma gorge tellement elle était serrée et ne voulait pas me laisser prononcer la moindre parole.

"T'as l'air en forme... Tu cours souvent comme ça ?"

S'il existait la palme de la connerie, je l'aurais certainement obtenue. Sérieux, ça fait cinq ans que je ne l'ai pas vu, cinq ans qu'il m'a abandonné et a juré ne plus vouloir me revoir. Et moi, je sors des banalités... Je fais pitié... Et mon coeur s'accéléra tant j'avais peur de ce qui allait se passer ensuite. Il laissait le silence s'installer. Allait-il répondre ? Allait-il m'envoyer balader ? Putain, je déteste me sentir si impuissant. Parle ! Mais parle Leslie !
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MessageSujet: Re: There's no more escape ~ ft Leslie&Trey   There's no more escape ~ ft Leslie&Trey EmptyVen 11 Jan - 21:55

Aussi stupide que cela puisse paraître, l'idée de revoir Trey un jour en revenant m'installer dans cette ville ne m'avait jamais traversé l'esprit … Ou plutôt si, bien entendu, mais jamais de manière sérieuse. C'était un peu comme si en quittant ce pays pour rentrer « chez moi » voilà plusieurs années j'avais du même coup fait une croix définitive sur le fait de revoir mon frère un jour, t en toute honnêteté si je n'y avais pas rencontré Neelah il y avait fort à parier que jamais je ne serais revenu vire aux États-Unis. Mais la vie était ainsi faites, et si tout comme le fait d'avoir rencontré Neelah devait ne pas relever du hasard, le fait de me retrouver face à mon frère sur cette plage n'en était pas un non plus. Et par combien de fois en réalité depuis mon divorce et même avant cela m'étais-je déjà posé LA question, celle de savoir s'il était temps ou non que j'aille rendre visite à Trey en prison ? Un bien trop grand nombre de fois, même si ma rancœur autant que ma lâcheté faisaient que je n'avais jamais sauté le pas … J'avais toujours une bonne excuse, toujours une raison de ne pas me jeter à l'eau tout en me persuadant que je ne me ferais que plus de mal que de bien. Parce que c'était toujours ce que m'avait apporté ma relation avec Trey au fond, non ? Plus de mal que de bien, plus de dégâts que de quoi panser mes plaies, des plaies dont il était en partie responsable d'ailleurs. Et au final dans ma lâcheté et mon égoïsme j'avais été assez loin pour tenter de me persuader que je n'avais plus rien à faire avec lui, et me retrouvais aujourd'hui face à lui sans même savoir quelques secondes encore auparavant qu'il n'était plus derrière les barreaux d'une prison mais bel et bien dehors. Une partie de moi s'était « Déjà ? » mais l'autre s'était aussi sentie honteuse d'avoir fait tellement d'efforts pour l'oublier qu'elle ne s'était même pas tenue au courant de ce genre de choses … Comme quoi, les années avaient peut-être passé, mais l'ambivalence de mes sentiments à l'égard de mon frère n'avait pas faibli en revanche.

Les secondes durant lesquelles ni lui ni moi ne fîmes le moindre mouvement me semblèrent s'étirer sur une éternité, sans que pourtant je ne trouve la moindre chose à dire. Cela faisait cinq ans que nous ne nous étions pas vus, et pourtant je ne parvenais pas à trouver la moindre chose à dire, comme si autant d'années ne m'avaient pas permis de devenir plus loquace … et c'était totalement le cas, en fait. J'étais toujours le même type empoté et incapable d'aligner deux mots de manière naturelle lorsque la situation se compliquait … et qu'on se le dise, me retrouver face à un frère à qui j'avais clairement dit d'aller au diable c'était compliqué. Et pas qu'un peu. Tellement qu'une fois encore ce fut lui qui le premier trouva quelque chose à dire et nous sortit de ce silence aussi pesant que bizarre, et alors que je n'étais pas certain de m'être vraiment remis du simple fait de l'avoir face à moi.

    « T'as l'air en forme … tu cours souvent comme ça ? » Je l'avais jaugé encore quelques instants, mes yeux le fixant d'une intensité à la mesure de tout ce que je n'avais pas le courage de dire, et de toute la rancœur que j'avais encore envers lui. Et puis il fallait aussi avouer qu'après cinq ans sans se voir, je m'attendais à autre chose que ce genre de question qui n'avait aucun sens. Finalement j'avais haussé les épaules, et finit par répondre d'un ton faussement blasé « Seulement les jours où j'essaye d'arrêter la clope. » Plus ou moins. Et inutile d'en venir au fait que je tentais d'arrêter de fumer plusieurs fois par mois et finissait toujours lamentablement par céder, parce que j'avais autant de volonté qu'un gosse de six ans face à une assiette pleine de biscuits. « Remarque, y'a un peu plus d'espace pour courir que dans la cour d'une prison, c'est déjà ça. » J'étais injuste, je le savais, et quelque part je me détestais d'agir ainsi. Mais je n'arrivais simplement pas à m'en empêcher, s'il y avait bien un truc qui avait changé chez moi c'était que j'avais tendance à montrer les dents pour rien ou presque, comme si je me sentais attaqué en permanence. Et justement, je me sentais attaqué par la simple présence de Trey dans mon champ de vision, comme si par le simple fait d'être là il risquait de me ramener à ce type que j'essayais désespérément de ne plus être depuis que j'étais moi-même sortit de prison. « Qu'est-ce que tu fous là Trey ? » avais-je finalement lâché dans un soupir, avec l'air de celui qui capitulait face à la situation. Comme si j'avais un quelconque droit sur ses allers et venus, il avait autant le droit que moi de traîner dans cette satané ville au fond.

Ce n'était pas tant que je n'avais pas envie de le voir … Ou peut-être un peu, certes, mais ce n'était pas la raison principale pour laquelle je me mettais dans cet état, car après tout si je n'en avais réellement rien eut à faire je n'aurais tout simplement jamais pensé à ce qu'il pouvait être devenu, si parfois il regrettait ce qui s'était passé … Qu'est-ce que j'en savais au fond ? La dernière fois que je l'avais vu je lui avais balancé des horreurs au visage tout en étant persuadé que je ne m'en porterais que mieux maintenant qu'il n'était plus en capacité de foutre ma vie en l'air. Mais aujourd'hui je devais aussi me rendre à l'évidence, je n'avais plus rien ni personne vers qui me tourner et en pareil cas c'était généralement vers sa famille que l'on se tournait … et je n'avais plus de famille, autre que Trey. Trey était tout ce qui me restait et parce qu'il s'était servi de moi et que j'avais la rancune tenace même ça je ne l'avais plus vraiment aujourd'hui … Est-ce que je m'en portais mieux ? A en voir l'état actuel de ma vie pas vraiment. Est-ce que je m'en portais plus mal ? Je ne savais pas vraiment non plus, cela dit.
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