NEELAH ◮ but i couldn't stay away, i couldn't fight it. [100%]

~ Tell me a little about your life

---

Il y a des croisements dans la vie. Des moments où il faut prendre une décisions, une décision dont on sait pertinement qu'elle influencera toute notre vie. Il faut choisir, pile ou face, et il ne faut pas se tromper. On ne se rend pas de suite compte que l'on à faire à un croisement, parfois et même souvent il est déjà trop tard, et on ne le réalise que lorsqu'on ne peut plus faire demi tour. On est forcé à suivre le chemin qu'on a choisit, et la seule chose qui nous raccroche encore au passé ce sont des « et si ? » Et si j'avais fait un choix différent que serait ma vie aujourd'hui ? Mon croisement à moi s'est ironiquement présenté sous la forme d'une petite croix, une petite croix rose. Et depuis ce jour là je suis réduite à une seule question, et si j'avais fait un autre choix ? Serais-je plus heureuse ? L'homme que j'aimais et que j'aime surement encore terriblement serait-il toujours amoureux de moi ? Aurais-je surpassé cette peur, mais aussi cette sensation de … dégout que le fait d'avoir un enfant m'inspire, aurais-je réussit à aimer cet être qui grandissait au fond de moi ? Et surtout, serait-je en train de me poser les même questions qu'à présent, et si ?....

◮ ◮ ◮ ◮ ◮

« Je suis née à Washington DC, il y a maintenant un peu plus de 30 ans. Mon père était chirurgien, et il l'est toujours, il est le chef de chirurgie du washington hospital center, l'hôpital le plus important de la ville. Je suppose qu'il est fier, mais on parle pas vraiment. » Je regardais autour de moi, assise dans le fauteuil en cuir. Je suppose que j'aurais pu m'allonger, comme il est coutume de le faire ou comme on le vois dans les films, mais je préférais voire la personne à laquelle je parlais. Je n'étais pas là pour me faire analyser et conseiller par un plafond blanc. « Vous ne parlez plus à vos parents ? » C'était une bonne question. Si je leur téléphonais environ deux fois par mois, voir trois, mais dire qu'on se "parlait" c'était peut être un peu exagéré. Les coups de téléphone ne duraient pas plus de cinq minutes, et je n'aimais pas réellement me confier. Mes parents avaient ce côté un peu bourge qui fait qu'ils aimaient prendre de mes nouvelles, mais que lorsqu'ils demandaient comment ça allaient, il ne voulaient pas réellement une réponse sincère, ils ne voulaient pas que je leur dise que je me sentais terriblement seule, que j'avais le cœur brisé et l'impression que je ne m'en remettrais jamais, que toutes mes convictions étaient menées à mal et que ma seule envie étaient de retourner à Fairview. Non, à la question « Tout va bien ? » ils ne voulaient qu'entendre oui. Oui papa, oui maman tout va bien, ne vous en faites pas, rien qui nécessiterait votre aide, n'ayez craintes. Ils n'aimaient pas parler des choses qui blessent, qui fachent. Ils ne voulaient pas entendre que si j'avais divorcé, si leur petite fille chérie avait été quittée par son mari c'était parce qu'elle avait trahit sa confiance et s'était mal conduite. Six mois auparavant je ne leur avait que dit que c'était finit, Leslie et moi. Et quand même mère avait demandé pourquoi je m'étais contentée de dire que c'était parce que nous n'étions plus heureux. Elle n'avait pas posé plus de questions. Elle se doutait certainement que c'était bien plus compliqué, mais elle ne voulait pas savoir. Alors si je ne lui disait pas de moi même, ça lui allait très bien. « Ce n'est pas qu'on se parle plus c'est juste que... Non, on ne se parle pas. Enfin on se parle sans se parler... » Elle avait levé un sourcil. Quoi c'était elle la psy non, elle était pas censée comprendre ce genre de chose et me dire qu'elle voyait très bien sans que je n'ai besoin de finir ? « Je suis pas complètement folle, rassurez vous. » Elle avait finalement fini par esquisser un sourire. « Bien sur que non. »

« Je crois que je pourrais rester là éternellement ... » Je crois bien que c'est à ce moment, à ce moment très précis que j'ai compris que ma vie pourrait être différente, que j'avais une chance non seulement d'être au chose qu'une brillante résidente en chirurgie, mais que je pourrais aussi être heureuse. Etre avec l'homme que j'aimais, qu'il m'aimait aussi, et que je pourrais... Que nous pourrions peut être si le destin était clément passer le reste de nos jours ensembles. On se connaissait depuis quelques mois seulement, tout allait peut être très vite, mais j'avais le sentiment que c'était ce qu'il fallait que je fasse, j'avais l'impression d'être ou je l'avais toujours voulu. Assise contre lui, mon dos contre son torse à regarder les vagues et à gouter à ce calme que j'avais finis par apprécier, j'était bien. « Vraiment ? Tu resterais avec moi éternellement ? » C'était la première fois, la première fois que quelqu'un tombait à ce point amoureux de moi, et la première fois que je tombais réellement amoureuse de quelqu'un. Je ne parle pas de ces amourettes d'adolescence, les premiers copains, les premières fois, les première ruptures dont on pense qu'on ne se remettra jamais. Je parle de l'amour qui dévore le ventre, quand vous rencontrez cette personne qui s'impose à vous et commence peu à peu à manger toute la place dans vos pensées. « Ça te paraitrait si improbable ? » Je m'étais relevée, il me regardait sans vraiment trop comprendre. Non ça ne me paraissait pas improbable, ce n'était pas ce que je voulais dire. Il n'avait pas compris. « Alors épouse-moi. Aujourd'hui ? » Il était resté un moment sans rien dire, à me regarder, à regarder la main que je lui tendais. Puis il l'avait attrapée, je l'avais aidé à se relever et il m'avait souris. J'avais ramassé mes chaussure. Aujourd'hui, maintenant. Je voulais devenir sa femme tout de suite. Je n'y avais jamais pensé avant, je ne l'avais même jamais envisagé, et pourtant c'était comme si l'idée de passer une seule seconde de plus sans que ma vie soit liée à la sienne était insupportable.

« Vous pensez que Leslie était l'homme de votre vie ? » Oui, il l'était. Si seulement ce genre de chose existait. Si il était possible qu'une personne soit la bonne pour nous, et que s'il nous arrivait de la perdre... « Vous y croyez ? A ça ? Vous pensez qu'il n'y a qu'un homme ou qu'une femme dans la vie de quelqu'un ? » Elle était psy après tout, elle pourrait me donner la réponse à ma question. Elle était censée connaître la vérité non ? « La question n'est pas de savoir ce que je pense ou en quoi je crois. Ce qui m'intéresse c'est de savoir ce que vous vous croyez. » J'avais réfléchis un instant, fermant les yeux, essayant de me projeter dans le futur, de m'imaginer avec quelqu'un d'autre, dans un futur proche ou lointain, un autre homme, dans une autre ville que Fairview, mais l'image de Leslie et moi enlacés sur la plage du Cap me revenait sans cesse. « Oui. Oui je crois que Leslie était l'homme de ma vie. » Parce que malgré toute la douleur, tout la tristesse et la rancoeur, jene me pensais pas capable d'aimer quelqu'un d'autre. Mais je savais que cela ne devait pas être le cas de mon ex-mari. Mon ex-mari. Rien que l'expression me tordait le cœur. Mais c'était ce qu'il était. Et il devait parler de moi à ses amis, ou même à ses conquêtes en tant que son ex femme. Non d'ailleurs, il ne devait même plus leur parler de moi. « Pourquoi Leslie vous a quitté ? Pourquoi vous l'avez laissé partir ? » J'avais déglutis. Je n'aimais pas parler de ça. Mais après tout j'étais venue ici pour parler. Non ? « Ce sont deux question différentes à laquelle voulez vous que je réponde en premier ? » Elle était indéchiffrable. Je n'aimais pas ne pas savoir ce que les autres pensaient de moi. Et là je ne savais pas. « Pourquoi vous l'avez laissé partir ? Pour vous punir ? » Non, pas pour me punir. Je me fichais de ça, j'aurais tout fait pour le récupérer si seulement j'avais... Pensé une seule seconde que cela soit possible. Je n'arrive même pas à te regarder en face. Voilà ce qu'il m'avait dit. Et ce que j'avais vu moi, dans ses yeux, la seule chose que j'avais vue, ce n'était que de la tristesse, et de la haîne. Il me haîssait pour ce que j'avais fait. Et je ne pouvais pas supporté ça. « Je... Je n'ai eu qu'à le regarder. Et j'ai su que quoi que je fasse, quoi que je dise il ne pourrait jamais, jamais me pardonner. » Non, je savais au fond, que c'était finis. Je l'avais su au moment même ou il avait découvert ce que j'avais fait. Et si j'avais pensé une seule seconde possible qu'il y ait une infime chance que l'on surpasse ça, je me serais battue. Je ne suis pas du genre à abandonner. Ou peut être que si au fond. J'avais eu peur de ce dégout dans ses yeux. « Vous pardonner quoi ? Pourquoi Leslie vous a quitté Neelah ? » Je sentais les larmes me monter au yeux. Y penser était trop douloureux.

Mon croisement, une petite croix rose. Je l'avais fait disparaître dans un tiroir de mon bureau, là où je pensais que Leslie ne le trouverait jamais. Et après avoir réfléchis pendant presque une semaine j'avais pris rendez-vous. J'y étais allée seule. Et j'avais avorté. Je ne pouvais pas. Leslie et moi n'avions jamais parlé des enfants avant notre mariage, tout était allé aussi vite. C'était stupide, nous étions stupide. J'avais l'impression que nous étions forcément d'accord sur tout. Que ce n'était pas possible qu'il existe quelque chose capable de nous diviser. Et quand il m'avait dit en vouloir, nous étions déjà marié, alors j'avais menti. J'avais dit ne pas être prête, pas tout de suite, mais que j'y pensais. C'était faux. Je savais depuis que j'avais seize ans que jamais je ne voudrais d'enfants. L'idée même me terrorisait, je n'étais pas faite pour être une mère. Ce genre de chose ne peut pas s'expliquer, la médecine ne l'explique pas en tout cas. Mais je le savais et je l'avais toujours su. Est-ce que j'aurais du lui en parler ? Oui certainement. Mais j'avais eu tellement peur qu'il me quitte à cette époque là. Je m'étais dit que le temps passerait, et qu'un jour je pourrais lui dire. Et lorsque nous en avions reparlé, j'avais accepté d'arrêter la pilule, sauf que je ne l'avais pas fait. Je l'avalais tous les matin en arrivant à l'hôpital. Cela avait duré plusieurs années sans qu'ils ne s'en rendre compte. Comment étais-ce possible ? Comment pouvait-il se tenir aujourd'hui devant moi, avec ce test à la main. Il avait l'air bouleversé. Alors je lui avais expliqué. J'étais dos au mur de toute façon. « T'as pas fait ça ... dis moi que t'as pas fait ça ...  » Je lisais un mélange de colère, de dégout, de profonde tristesse dans ses yeux. Et moi je ne savais pas quoi dire. Ma voix était serrée par l'émotion. « Je ... j'suis désolée, d'accord ? J'vraiment désolée ... mais je pouvais pas, c'était pas moi, pas moi, tu comprends ? » Je savais. Je savais que rien de ce que je pourrais dire ne pourrait justifier ce que j'avais fait, surtout pas à ses yeux. Mes mains tremblaient, je tremblait. « Dis moi quelque chose ... » Je le suppliais, j'aurais pu rajouter je t'en supplie à la fin cela aurait été la même chose Je ne voulais pas, je ne savais pas quoi dire, je voulais qu'il me parle, qu'il me hurle dessus, qu'il me dise qu'il était terriblement en colère. Je voulais me trainer à ses pieds pour m'excuser. Que je ne veuille pas d'enfant ne voulait pas dire que je ne voulais pas de famille. Je voulais une famille, mais Leslie était la seule famille dont j'avais besoin. J'avais besoin de lui. Ma vie était parfaite telle qu'elle l'étais, nous étions rentrés au Etat Unis, nous avions cette maison magnifique, et j'avais Leslie. J'avais besoin de lui... « Je peux pas ... j'arrive même pas, j'arrive même pas à te regarder en face ... » C'était affreux. Ce qu'il disait était affreux, je ne pouvais pas le supporter. Je tentai quelques seconde de retenir les larmes qui me montaient aux yeux mais c'était trop, bien trop. Je les laissai couler le long de mes joues, et ma voix était déformée par les sanglots. Ma voix alors que je lui demandais pardon... « J'suis tellement désolée ... Leslie ... » Il me dévisagea, avant de tourner la tête, comme si ma vue lui était insupportable. Il semblait si vide, si froid. Il n'était plus l'homme que j'avais épousé, et c'était moi qui avait fait ça, j'étais responsable.

Elle était restée silencieuse pendant quelques minutes. C'était compliqué, je le savais. Ma vie était compliquée, mon histoire avec Leslie était compliquée. Peut être voulait-elle me dire que j'étais la fautive dans cette histoire, mais qu'elle n'osait pas. Parce que c'était ce que j'étais. Finalement, elle s'était levée, avait attrapé un mouchoir avant de me le tendre. Je ne m'étais même pas rendue compte que je pleurais. « Et qu'est ce qui a changé aujourd'hui Neelah ? Pourquoi vous voulez retourner là bas ? » J'avais baissé les yeux. « Rien. Rien n'a changé. Je ne veux toujours pas d'enfants. Je... » Non, je ne voulais pas d'enfants. Mais je ne pouvais pas supporter, supporter que cette haîne soit la dernière chose qu'il m'ait offerte. Je voulais le récupérer. C'était égoïste, sachant qu'il voulait toujours des enfants et moi non ? Sachant que je ne pourrais jamais le rendre totalement heureux ? Oui, c'était égoïste, et je m'en fichais. Je voulais le récupérer. « Pensez vous que vous pourriez faire plus de bien que de mal en retournant là-bas ? » A lui non. A lui je ferais certainement plus de mal. Mais pas à moi. Moi j'avais besoin de le voir, besoin d'être sure qu'il n'y avait plus une seule chance, besoin de créer cette chance. « Non. Mais je le ferai quand même... » Elle avait levé un sourcil. « Pourquoi ? » Je revoyais le visage de Leslie, lorsqu'il avait chargé mes affaires dans ma voiture, ce jour, ce jour où j'étais partie. Ce jour ou j'avais presque ressenti son envie de me repousser lorsqu'il avait tresailli alors que j'avais posé ma main sur son bras, puisqu'il avait reculé, lorsque j'avais déposé un dernier baiser dans son cou. « Shhht ... arrête, Neelah, s'il te plait. » Je ne voulais pas lui faire du mal. Ou alors je m'en foutait, je ne savais pas. Non je ne voulais pas le blesser, j'avais simplement cessé de réfléchir. J'avais déjà déposé les trois premiers mois de loyer pour une villa à Wisteria Lane, à Fairview, là ou mon ex-mari vivait. « Parce que ce sont quatre année de ma vie que ça représente... Et parce que je l'aime toujours. »

BIENVENUE PARMI NOUS.

NPORTMAN Bienvenue sur le forum Bonne chance pour ta fiche