hey, t'as passé une bonne nuit ? (thea&dereck)

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Dereck s'avance paisiblement vers le bureau de la demoiselle. Les mains dans les poches, la porte s'ouvre d'elle-même et il se dirige vers elle. Lorsqu'elle remarque sa présence, il peut déceler une pointe d'étonnement chez elle, mais beaucoup de charme. Il accélère légèrement le pas et se poste face à elle, par dessus le bureau. Elle se met à son tour sur ses deux jambes et son regard peut ainsi pleinement entrer en contact avec le sien. Longuement, ils se contemplent, une tension est palpable. Pourtant, derrière eux, Dereck peut entendre comme une petite sonnerie. Quelqu'un ne cesse d'appuyer sur cette sonnette et cela l'agace. "Arrêtez ça !" Puis il se concentre de nouveau sur la jeune femme devant lui. Son sourire le fait fondre. Il peut enfin mettre un nom sur ce visage. Tallulah n'a jamais été aussi belle que maintenant. Leurs visages se rapprochent. Leurs lèvres sont à deux doigts de se toucher.

Dereck sursaute brutalement au bruit de la sonnette stridente. Il se relève dans son lit et se passe une main sur le visage. Le bruit ne cesse de résonner dans toute la maison. Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'elle fait autant de boucan ? Et surtout : POURQUOI L'AVOIR PRIVE DE SON SI BEAU RÊVE ?! Son poing s'abat sur son matelas avec le peu de colère qu'il peut rassembler en pleine nuit et se tourne vers son réveil. 3h56. Mais qui vient l'emmerder à cette heure-là ? Si ce sont des copains de Thea, ils vont l'entendre. Il se lève finalement, agacé et enfile un t-shirt. Il ne va tout de même pas se présenter en short, il a sa dignité. Il descend rapidement les escaliers et marche de son pas décontracté, et surtout endormi, vers la porte d'entrée. La sonnette pousse une dernière fois son cri strident. Il s'empresse d'ouvrir la porte. "Mais c'est pas bientôt fi..." Il se stoppe dans son élan quand il se retrouve face à deux policiers à la carrure plutôt imposante. "Monsieur Peters ?" Le dénommé avale sa salive discrètement. Mais qu'est-ce qui s'est encore passé ? Il n'a rien fait pourtant. Il a vraiment beau chercher, il ne trouve aucune raison à leur visite. D'autant plus nocturne. "Oui, c'est moi. Que puis-je pour vous ?" L'un d'eux s'écarte et Dereck peut voir Thea s'avancer lentement. "On a retrouvé votre nièce au volant d'une voiture, aux côtés d'un jeune homme en état d'ivresse sur le siège passagé." Les yeux de l'oncle de la jeune femme la fixe avec étonnement. Puis avec colère. "C'est bien votre nièce Monsieur Peters ?" Dereck ne peut s'empêcher de laisser échapper un petit rire. "Oh oui, c'est bien elle. Rentre." Elle s'exécute sans le regarder. Dereck croise les bras et fait face aux deux policiers. "Je suppose qu'il faut que je règle quelque chose, non ?" Et ça ne loupe pas : plus de deux cents dollars y passent ! Dereck claque la porte derrière les deux flics avant de partir directement retrouver Thea dans le salon. Elle est installée dans le canapé, télévision allumée, position détendue. Dereck attrape la télécommande qu'elle a dans les mains brutalement et éteint l'écran. "Non mais tu te fiches de moi ?!" Il se trouve face à elle et cherche son regard bleu. "Tu te barres en pleine nuit, tu conduis une voiture sans le permis, je paye une p*tain d'amende par ta faute... ET TU OSES REGARDER LA TÉLÉVISION ?!" Il croise de nouveau les bras, signe qu'il attend une explication. Pas un mensonge ou quelque chose d'inventé sur le tas : de véritables faits sinon, il l’étripe.

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Dereck vs Thea

Girls just want to have fun

Comment est-on censé réagir quand on se fait ramener par les flics chez soi en pleine nuit ? Je savais pertinemment que Dereck allait être furieux. Je ne pouvais pas lui en vouloir, j’avoue que je venais de pousser le bouchon assez loin. J’allais passer un sale quart d’heure. Les policiers déposèrent d’abord Andy chez lui tandis que je devais me tenir tranquille sur la banquette arrière de la voiture. C’était la première fois que je rentrais dans une voiture de flic. Ça sentait mauvais, mélange de sueur, de tabac froid…. Et je ne sais quoi encore, je préférais pas savoir d’ailleurs. Les deux agents revinrent rapidement et le conducteur se tourna vers moi avant de démarrer.
« 15, Mount Pleasant, c’est çà votre adresse ?
- Mouai…. C’est ça. » grommelais-je entre mes dents tout en engonçant mon visage dans le col de ma veste.
Le trajet fut beaucoup trop rapide à mon goût. Nous étions déjà devant la demeure de mon oncle. Enfin, chez moi maintenant. Même si cela faisait plusieurs mois que je vivais ici, j’avais encore du mal à considérer cette maison comme la mienne. A réaliser que mon installation à Fairview était définitive. Je mordillais nerveusement ma lèvre inférieure tandis que les minutes s’écoulaient, le temps sûrement que Dereck ne soit tiré de son sommeil et vienne ouvrir la porte. Furibond. Mais ma fierté était plus forte que ma culpabilité. Je refusais de montrer une quelconque anxiété ou intimidation sur mon visage. Ok, je n’aurais pas dû sortir en cachette, mais je savais pertinemment que j’avais eu le bon réflexe en empêchant mon ami de conduire en état d’ivresse.
Lorsque mon oncle apparu sur le pas de la porte, je pris bien soin de ne pas croiser son regard et pris une profonde inspiration. La colère qui brillait dans ses yeux ne présageait rien de bon. Ni le ton sur lequel il m’intima de rentrer. Je m’exécutais sans sourciller, le cœur battant, mais tête haute malgré tout. Après tout ce n’était pas comme si c’était mon père, non ? Bon ok j’étais injuste sur ce coup là.
Histoire de ne pas tourner en rond, conserver une certaine contenance, et m’enfoncer un peu plus bien évidemment, je m’affalais dans le canapé et allumais la télé. La réaction ne se fit guère attendre. A peine la porte d’entrée refermée, tonton vint ruer dans les brancards. Je crois bien que je ne l’avais encore jamais vu aussi énervé. Il m’arracha la télécommande des mains sans aucun ménagement. Je l’écoutais exploser avant d’enfin oser affronter son regard. Mon cœur cognait tellement fort dans ma poitrine que j’avais l’impression que cela résonnait dans mes tempes.

« Ben ouai je regarde la télé, mais t’as raison, je devrais aller me coucher, il est tard. » répliquais-je d’un ton arrogant tout en soutenant son regard. Une petite voix dans ma tête me disait que j’étais injuste avec lui, il m’aimait et faisait de son mieux. Il n’était pas responsable de la mort de mes parents et lui aussi avait perdu des êtres chers dans ce drame. Et de surcroit il se retrouvait avec une ado sur les bras, alors qu’il n’était même pas prêt à être père lui-même. Il faisait de son mieux. Mais il me considérait toujours comme une gamine de dix ans. J’étais presque une adulte et il ne le voyait pas. Ou il en voulait pas le voir. Et ça, ça m’horripilait au plus haut point.
« Tu aurais préféré que je laisse Andy conduire ivre mort ? Ou mieux que je rentre à pieds toute seule dans les rues en plein milieu de la nuit ? Oui j’ai conduis une voiture sans le permis. Je sais conduire tu te rappelles ? C’est papa qui m’a appris ! »
J’avais presque crié ces derniers mots. Moi qui voulais conserver mon calme c’était râpé. En prime je tournais le problème à l’envers.
« J’aurais su je me serais bourré la tronche moi aussi ! » assenais-je, la gorge serrée. « T’en fais pas va, dans quelques mois j’aurais dix-huit ans, tu ne seras plus obligé de t’occuper de moi et de me surveiller ou de payer des amendes, tu pourras retourner à ta petite vie tranquille de célibataire. »

Sur ces paroles injustes et blessantes, je croisais mes bras sur ma poitrine et me replongeais dans la contemplation de la télé.

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"Ben ouai je regarde la télé, mais t’as raison, je devrais aller me coucher, il est tard." Thea a réellement le don de le chercher, ce doit être inné chez elle. Dereck la fixe sans réagir, il préfère la laisser cracher son débit adolescent avant de rétorquer quoique ce soit. "Tu aurais préféré que je laisse Andy conduire ivre mort ? Ou mieux que je rentre à pieds toute seule dans les rues en plein milieu de la nuit ? Oui j’ai conduis une voiture sans le permis. Je sais conduire tu te rappelles ? C’est papa qui m’a appris !" Bravo Joshua, bravo ! Il est persuadé que ce dernier n'a jamais songé à ce qu'elle pourrait faire s'il lui apprenait à conduire et bien maintenant il peut le voir. Il n'a pas seulement laissé à son frère une adolescente : il lui a laissé une adolescente qui sait prendre le volant ! Merci frangin. "J’aurais su je me serais bourré la tronche moi aussi !" Et elle revendique le fait qu'elle aurait du boire elle aussi. Madre sua mais ce n'est pas possible ! Il a l'étrange de se revoir étant adolescent face à ses parents. Il est vrai qu'il avait également le goût de la provocation -goût qu'il n'a pas perdu au fil des années- et Foster pourrait certainement en témoigner. Mais peu importe, le regard que porte Thea à ce moment précis lui rappelle tout simplement sa propre façon d'être. Et réprimander cela va être vraiment une tâche difficile. Et Dereck n'aime pas l'échec. "T’en fais pas va, dans quelques mois j’aurais dix-huit ans, tu ne seras plus obligé de t’occuper de moi et de me surveiller ou de payer des amendes, tu pourras retourner à ta petite vie tranquille de célibataire." La jeune femme croise ses bras et attend. Que voulez-vous que Dereck réponde à cela ? Il savait pertinemment que ce serait dur, il n'a jamais été doué avec les enfants -pardon, adolescents- et savait par avance que Thea ne serait pas simple à canaliser, il avait vu cela quand il avait rendu visite à son frère les derniers temps. "Qu'est-ce que tu crois ? Que tu vas pouvoir partir comme ça du jour au lendemain ? Sans rien ?" Son ton est sec, tranchant. Il est rarement énervé mais avec elle, cela monte très rapidement. "Bien sûr que non, je n'aurai pas voulu que tu rentres à pied mais tu aurais pu avoir un accident Thea !" Il ne peut s'empêcher d'essayer de réfléchir calmement, chose qu'il ne parvient strictement pas à faire. Trop de questions lui viennent. "Puis, c'était qui ce petit con avec toi ? Andy c'est ça ?" Il se met à rire sarcastiquement. "Je suppose bien évidemment qu'il n'a pas ton âge." Il est complètement entrain de perdre pied. Mais comment va-t-il faire ?

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Je savais pertinemment qu’il se faisait du souci pour moi, et que de toute évidence, il ne savait absolument pas comment s’y prendre. Sa maladresse aurait pu être touchante, mais ce soir, elle m’agaçait au plus haut point. Ne me faisait-il donc pas confiance à ce point-là ? Ou bien me croyait-il vraiment idiote? Je n’étais qu’une gamine irresponsable à ses yeux… et bien soit, je commençais sérieusement à songer à me comporter comme tel. Si Dereck était du genre têtu, il ne me connaissait pas encore de toute évidence… c’était le même sang qui coulait dans nos veines.

Face à ses insinuations vis-à-vis d’Andy, j’arquais un sourcil narquois.
« Qu’est-ce-que çà peut faire son âge ? » Ma parole, il me prenait vraiment pour une petite mijaurée. « Bien sûr que non il n’a pas mon âge, je préfère les hommes mûrs, tu ne le savais pas encore ? »

Bon, j’exagérais en parlant d’homme mûr… Andy avait à peine un an de plus que moi. Et bien évidemment il était encore un gamin dans sa tête. La preuve avec son comportement de ce soir. C’est vrai que je n’appréciais guère la compagnie des mecs de mon âge. Trop immatures… voir même carrément idiots, pour être polie. Dereck devait être en train de se faire des films, m’imaginant probablement sur la banquette arrière de la voiture d’Andy… le pauvre s’il savait. Dix-sept ans, c’était vraiment un âge lamentable. Pas encore adulte mais plus une enfant… J’étais une femme désormais autant dans mon corps que dans ma tête mais mon cher oncle était incapable de s’en apercevoir.

« Je crois que ne me connais pas au final… tu ne sais pas qui je suis réellement… ou tu ne veux pas le voir. » J’arborais une mine désolée en disant cela. « Quoique tu crois que j’ai fait, mon corps m’appartient. Pour ta gouverne, je ne t’ai pas attendu pour te demander une quelconque permission. »

Je soutins son regard, sachant pertinemment que je venais de lâcher une petite bombe. Mais il était temps qu’il me considère plus comme une adulte. Peut-être que là, çà l’aiderai à me voir différemment. C’était ma façon à moi de lui administrer un électrochoc. Et puis au vue de la vie qu’il menait, à papillonner sans cesse à droite et à gauche, il était mal placé pour me faire la morale à ce niveau. J’étais loin d’être à court d’arguments là-dessus.

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"Qu’est-ce-que ça peut faire son âge ?" Rien, bien évidemment, rien du tout. Ce petit con lui fait faire n'importe quoi et comme si elle était d'une naïveté enfantine. "Bien sûr que non il n’a pas mon âge, je préfère les hommes mûrs, tu ne le savais pas encore ?" Dereck ne peut retenir un rire. Les hommes mûrs ? Non mais elle se fiche royalement de lui là ! C'est le monde à l'envers ou bien ? Il sait qu'il l'a sûrement blessée en faisant cela mais il s'en fiche : elle l'a également et tout autant touché ce soir en partant sans lui en parler, en pleine et avec un espèce de gros crétin plus âgé qu'elle."Je crois que ne me connais pas au final… tu ne sais pas qui je suis réellement… ou tu ne veux pas le voir." Dereck secoue la tête négativement. Il a l'impression qu'elle se prend véritablement comme une... quoi ? Une adulte ? Ce qu'elle ne comprend pas, c'est qu'elle n'est vraiment pas entrain de s'en construire l'étoffe, comment peut-elle déjà s'imaginer l'arborant au soleil levant ? "Quoique tu crois que j’ai fait, mon corps m’appartient. Pour ta gouverne, je ne t’ai pas attendu pour te demander une quelconque permission." Mais qu'est-ce qu'elle lui sort là ? Il ne tient plus et soutient le regard qu'elle lui lance actuellement. Si elle croit une seule seconde qu'il flanchera à ce jeu-là, elle ne sait pas à qui elle a à faire. "Ce que je peux te dire ma petite, c'est que tu n'es pas prête d'être adulte si c'est ce que tu espères déjà être." Comment paraître un peu plus sympathique ? Car pour le moment, il sent que toutes ses phrases vont sortir de cette manière : d'un ton dur et distant, calqué sur celui de sa nièce. Après tout, il a raison d'être ainsi car elle fait exactement de même à cet instant précis. Puis au final, il a des raisons de l'être : elle lui a menti, a ramené les flics ici et l'a sorti d'un magnifique rêve ! C'est sûrement ce qui l'agace le plus actuellement... Mais bref, pour le moment, il se doit de lui passer un savon. Si Joshua pouvait être là pour trouver les mots justes, il lui demanderait volontiers de l'aider. "Et vu ton attitude de ce soir, tu n'es pas prête de l'être d'ici un bon moment." Il sait que ces mots peuvent être blessants mais tant pis, elle l'a cherché. Dereck a l'impression de se retrouver à la place de son père il y a quelques années de cela maintenant. Et Dereck se trouvait à la place de Thea. Il en a fait voir des vertes et des pas mûres à ses parents, ça c'est plus que sûr. Et il n'a pas encore trop changé à présent c'est vrai. C'est justement ce qui aggrave autant la situation : Dereck commence à peine à gérer lui-même ses conneries, comment peut-il en même temps s'occuper d'une adolescente en crise ? Un soupir lui échappe et il reporte son regard sur sa nièce. "Comme tu n'as pas attendu une quelconque permission pour quoi que ce soit, je ne vais pas en attendre non plus de ta part pour te punir. Je suppose que tu connais le principe non ?" Même dans de tels moments sérieux, il tente de paraître sérieux, qu'il est mignon. "Au cas où ça ne te reviendrait pas en mémoire, cela consiste à ce que tu restes coincée à la maison lors de tes heures de temps libres, c'est-à-dire quand tu n'es pas en cours." Il est fier de lui à cet instant précis. Thea va le détester autant que lui détester son père quand il lui faisait ça mais ce n'est pas bien grave. Elle saura au fond plus tard que c'est pour son bien et non pas pour une satisfaction personnelle et inexpliquée de son oncle. "Voilà, comme cela tu pourras dire à qui tu veux que je te prends pour une idiote qui n'est même pas capable de connaître la définition d'un mot aussi simple." Car il sait parfaitement qu'elle ne doit cesser de se plaindre aux premiers venus, dans son groupe d'amis tous plus crétins les uns que les autres. Et c'est ainsi qu'elle veut parvenir à devenir adulte ? Et bien ce n'est pas gagné !

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Ca se confirmait, jamais je n’avais vu Dereck aussi furieux. Mais il n’explosait pas comme j’aurais pu le redouter. Non, c’était une colère froide, contenu. Quant à moi, la moutarde me montait sérieusement au nez et je sentais le sang affluer à mes joues tandis que mon oncle assénait moult paroles blessantes. « Petite » ? Il avait rêvé là ! Pas prête ceci, pas prête cela… bla bla bla. Je savais depuis le début que la confrontation de ce soir n’allait pas être une partie de plaisir. Je savais que j’avais abusé sa confiance. Je me demandais soudainement comment aurait réagi mon père s’il avait été encore là ce soir. Aurait-il été aussi furieux que son frère au même instant ? Mon père était beaucoup plus pondéré – autant dans ses paroles que dans ses actes – que mon oncle. Il m’aurait sans aucun doute fait la morale, mais m’aurait traité d’adulte à adulte. Entre gens responsables, mais qui font parfois des erreurs. C’est en faisant des erreurs que l’on apprend la vie, disait-il. Il m’aurait compris lui. Il m’aurait écouté surtout.

« Tu crois que tu es bien placé pour me faire la morale, tonton ? » J’appuyais bien sur le « tonton ». Histoire de. « Tu es le premier à faire n’importe quoi et te comporter comme un ado attardé. Et tu me parles de comportement adulte ? Qu’est-ce que tu en sais au juste de ce que c’est d’être adulte ? »

Ma voix montait dangereusement dans les aiguës. Mauvais signe. Il fallait que je garde mon calme, et je refoulais difficilement les larmes qui commençaient à me piquer les yeux. Je me devais de l’admettre, le fond du problème n’était pas mon escapade nocturne et la punition qui en découlait. Le fond du problème était que Dereck était littéralement débordé par ses nouvelles responsabilités auxquelles il n’était pas préparé. Le fond du problème c’était moi, et ma présence sous ce toit. Pourtant, il y a quelques années en arrière, nous étions très complice lui et moi. Mais désormais la situation avait basculé du tout au tout. Mes parents me manquaient horriblement, et mon oncle ne savait pas comment gérer ma petite personne qui venait bouleverser son petit quotidien de joyeux célibataire. Je regrettais mon ancienne vie tout autant que lui la sienne. Nous n’avions rien demandé et c’était arrivé comme çà. Maintenant on devait composer avec. Et à ce moment précis c’était catastrophique. Plus je l’entendais parler, plus je me sentais oppressée. Au mot « idiote », je bondis sur mes deux pieds, et lui fit face, le cœur serré dans un étau.

« Ah oui ? Une idiote vraiment ? Tu n’es pas mon père Dereck ! Jamais mon père ne m’aurait traité ainsi d’ailleurs. » Ma voix s’étranglait dans ma gorge, et les larmes commencèrent à couler le long de mes joues écarlates sous le joug de la colère. « Tu sais quoi ? Personne t’oblige à me supporter, je m’en voudrais de te déranger dans ta petite vie si parfaite, dans ta banlieue parfaite, avec tes conquêtes parfaites elles aussi ! »
J’attrapais vivement mon sac sur le divan et me dirigea vers la porte d’entrée.

« Je me tire, comme çà tu seras tranquille et moi aussi. » achevais-je tout en lui tournant ostentatoirement le dos. Le violent claquement de la porte ponctua ma sortie. A peine arrivée sur le perron, je sentis un poids incommensurable peser lourdement sur ma poitrine. Je m’assis alors sur la dernière marche et m’écroulais en sanglots, la tête entre mes mains.

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"Tu crois que tu es bien placé pour me faire la morale, tonton ?" Dereck ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel. Ce qu'elle peut être exaspérante. Il songe à son merveilleux rêve qu'il a dû interrompre pour ça : s'engueuler encore une fois avec sa charmante nièce. "Tu es le premier à faire n’importe quoi et te comporter comme un ado attardé. Et tu me parles de comportement adulte ? Qu’est-ce que tu en sais au juste de ce que c’est d’être adulte ?" Sa voix monte étrangement dans les aigus. L'oncle a une certaine envie de rire devant l'absurde de la scène mais il se retient, ce n'est pas le moment de se la mettre encore plus à dos. Quoique, un peu plus, un peu moins. "Ah oui ? Une idiote vraiment ? Tu n’es pas mon père Dereck ! Jamais mon père ne m’aurait traité ainsi d’ailleurs." Elle vient de se relever brusquement. Elle cherche un effet de force. Mais ce n'est pas son attitude qui retentit chez Dereck. Ce sont plutôt ses paroles. Bien évidemment qu'il n'est pas son père et il ne le sera jamais. Il ne pourra jamais remplacer Joshua, ni même Lise. Premièrement parce qu'il n'est aucun des deux, il ne leur ressemble malheureusement pas ; mais également parce qu'il n'est pas fait pour cela. Et pourtant, son frère et sa femme lui ont fait confiance. Une confiance qu'il n'aurait jamais soupçonné chez eux. A présent, il se doit d'être présent pour elle. Pour que son Joshua soit fier de lui, qu'il ne regrette pas son choix de là-haut. D'ailleurs, s'il lui a donné une telle responsabilité, c'est qu'il portait un espoir certain en lui. Dereck remarque lentement les larmes sur les joues de sa nièce. Il n'aime pas la voir pleurer. Il ne supporte pas cela. Un soupir lui échappe mais il ne reprend pas la parole. "Tu sais quoi ? Personne t’oblige à me supporter, je m’en voudrais de te déranger dans ta petite vie si parfaite, dans ta banlieue parfaite, avec tes conquêtes parfaites elles aussi !" Va-t-elle lui reprocher ça longtemps ? Ce n'est pas sa faute si les femmes l'adulent enfin ! Thea s'empare rapidement de son sac et part vers la porte d'entrée de l'habitacle. Non, pas ça Thea. Dereck se met immédiatement à la suivre mais elle est malheureusement bien trop rapide. "Je me tire, comme ça tu seras tranquille et moi aussi." Et le claquement sec de la porte le fait légèrement sursauter. Il secoue la tête avant de se poster derrière la porte à son tour. Que faire à présent ? L'obliger à rentrer rapidement ? Sous peine qu'elle ne soit pas déjà parvenue au bout de la rue. Dereck pose sa main sur la poignée et la tourne lentement. Il s'aventure sur le perron et constate avec soulagement que Thea se trouve là, à quelques pas de lui. Elle s'est assise et il suppose sans grande difficulté que les larmes sont toujours présentes. Dereck referme délicatement la porte derrière lui et s'avance à sa hauteur avant de s'asseoir. Il est énervé et fâcheusement pour elle, chez lui ça ne passe pas dans un simple claquement de doigts. Durant plusieurs longues secondes il ne dit pas un mot. Il prend le temps d'observer, de vérifier si elle ne tente pas de lui arracher la tête. Mais manifestement, ce n'est pas vraiment dans ses préoccupations. Tout ce qu'elle fait, c'est ne pas le regarder. Elle ne lui adresse pas une once d'attention. Il l'a bien cherché. Enfin, il a joué son rôle à la perfection et elle a l'impression que c'est contre elle. "Ecoute Thea, je veux pas que tu crois que... Que je souhaite te voir partir, loin de là. Je fais ça pour toi. Je n'ai pas envie qu'il t'arrive la moindre chose, tu saisis ? Alors, effectivement, peut-être que je ne m'y prends pas de la meilleure façon qui soit..." Il se stoppe et détourne son regard. "Peut-être aussi qu'en effet je ne suis pas ton père..." Il a appuyé fortement sur le dernier mot, pour lui prouver qu'il a bien compris le message de tout à l'heure. "Mais je suis là pour toi et ça, que tu le veuilles ou non. Joshua et Lise m'ont demandé de le faire et c'est avec plaisir que je tente de te rendre la vie la plus agréable possible." Dereck sait que c'est plutôt compliqué à croire. C'est vrai qu'il ne donne pas réellement cette impression de faire des efforts et pourtant, il ne cherche que cela. Il essaye par tous les moyens de la comprendre et de l'écouter mais apparemment, ce n'est pas ainsi qu'il faut procéder. Actuellement, il ne sait plus quoi lui dire, quoi faire. Alors il préfère attendre et se prépare même à courir si l'envie prend à la jeune rousse d'accomplir finalement ce qu'elle a en tête depuis le début.

HJ : Terminé bsx

» Why so serious ? ♥ Thea [Terminé]
» Can we work it out? Can we be a family? ✁ Thea
» girl you really got me bad (dereck)
» girl you really got me bad (dereck)
» waiting for me ? tallulah&dereck