TOPIC COMMUN • first clue

Convaincre Jake de se rendre au vide grenier de Fairview n'avait pas été une mince affaire. "Je n'ai rien à vendre" - avait-il annoncé au départ. L'avocate avait voulu protester qu'il y avait toujours moyens de trouver des objets dont on pouvait se débarrasser pour se faire un peu d'argent mais elle dût vite se rendre à l'évidence : l'appartement de Jake était si vide que seuls les quelques dossiers qui traînaient partout, bien en évidence dans la salle de séjour, et les jouets de Max n'étaient pas indispensables - bien que le petit garçon probablement qualifierait ses jeux d'essentiels. Chaque objet avait sa place, son utilité et ne pouvait être enlevé de l'appartement. Pas la moindre babiole ne pouvait être cédée. Le divorce de Jackeline et Jake avait laissé une trace indélébile dans l'appartement, acheté après le déménagement forcé de celui-ci, et ce, même si le couple n'en était plus un depuis plus d'un an maintenant. Le vide grenier était peut-être l'occasion de meubler le vide, de remplir l'espace, d'organiser un sorte de réaménagement de l'espace ; ou même, sans en aller jusque là, l'occasion d'acheter pour peu cher des jolies choses, et de discuter avec les voisins - ragoter, entre autre, apprendre les dernières nouvelles, les derniers potins ; croiser des visages familiers même si on ne leur a pas parlé depuis plusieurs semaines ou mois. Les arguments de l'avocate n'avaient pas fait mouche, et même la curiosité de Jake envers la famille Bradford, riches nouveaux habitants de la ville, n'avait réussi à le pousser à s'habiller pour s'y rendre : il restait campé sur sa position. Aussi la jeune femme fut surprise - mais elle ne prit pas le risque de demander pourquoi un tel revirement - lorsqu'il lui annonça finalement que oui, il l'accompagnait. Le départ était prévu assez tôt dans la matinée mais en vraie fille qu'elle était, très coquette, Brooke obligea Jake à l'attendre près d'une heure. Elle n'arrivait pas à comprendre comment il faisait pour se préparer aussi vite. Elle avait à peine le temps de se doucher qu'il était déjà douché-coiffé-habillé et chaussé. Elle ne comprenait pas comment. Elle, passait des heures et des heures, rien qu'à choisir sa tenue. Certes, le fait de savoir que tout Fairview était maintenant au courant de sa supposée secrète relation avec Jake ne l'aidait pas. Il fallait qu'elle fasse bonne impression - ou du moins, elle devait se sentir suffisamment sûre d'elle pour affronter les piques d'une certaine France, LA langue de vipère de Fairview par excellence, qui avait dévoiler la relation de Jake et Brooke. Elle imaginait déjà les commentaires des commères et espérait, surtout, ne pas croiser Jackie, de peur de connaître les foudres de l'ex-femme de son compagnon. Ne pas croiser ni France, ni Jackeline et la journée serait parfaite. « T'es prête ?! » cria alors Jake à travers l'appartement - se rapprocher de la porte de la salle de bain aurait été bien trop difficile :'P. La blonde vérifia une dernière fois sa coiffure et son maquillage avant de déverrouiller la porte en répondant un ultime « J'arrive. » Elle traversa rapidement les pièces jusqu'à l'entrée où Jake était déjà prêt à partir. Il était même déjà chaussé. Brooke sourit avant de déposer un baiser sur les lèvres de son petit ami, juste devant la porte, comme à leur habitude, sachant qu'ils ne pourraient se toucher à l'extérieur. « Voilà, je suis prête » dit-elle après avoir enfilé ses chaussures

Une fois sortis de l'appartement, le couple ne savait réellement comme agir. Comme ils avaient l'habitude de le faire, c'est-à-dire en prétendant être seulement des amis de longue date, tout en sachant que si France savait, toute la ville était au courant ? Ou bien commencer à se comporter enfin comme un couple, tout en réalisant que ni l'un, ni l'autre n'avait fait d'annonce officielle à l'ex-femme de Jake et accessoirement meilleure amie de Brooke, Jackie ?Le début du trajet fut assez bizarre, enveloppé dans un silence presque gêné qui, à lui seul, était une justification des envies de meurtre que l'avocate ressentait envers la dénommée France. De quel droit dévoilait-elle les affaires privées des autres ? Brooke aurait donné cher pour connaître elle aussi quelque secrets sur cette chère France et être capable de balancer sur elle en retour. Malheureusement, elle n'avait pas cette chance et devait se contenter - du moins pour l'instant - d'attendre un moyen de pression. L'idée de se défouler sur la commère et de l'insulter avait aussi traversé l'esprit de l'avocate mais elle était trop soucieuse de l'image qu'elle donnerait au voisinage pour sauter sur France sans raison. Elle était adulte, elle pouvait la croiser et rester tout à fait calme, n'est-ce pas ? L'important était de garder son calme. Elle s dirigea automatiquement vers le stand des Bradfort, le plus grand, le plus imposant. Ces gens ne cherchaient vraiment pas à cacher leur richesse, ou à masquer leur présence. La candidature à la mairie avait été un signe aussi. Cette famille semblait avoir besoin d'avoir une certaine influence pour pouvoir exister, et Brooke n'était pas gênée par ce comportement. Mieux vaut s'assumer, quitte à s'afficher parfois. Même si, du coup, la famille Bradfort était LE sujet de conversation du momentà Fairview, comme ne manqua pas de le faire remarquer Leïla à une Martha Bradfort visiblement sur les nerfs.

Rory avait décidé d'ouvrir un petit stand de prêt-à-porter lors du vide grenier de Fairview cette année. Pourquoi pas, vu qu'elle s'occupait d'un petit magasin en ville. Ainsi, quoi de mieux pour se faire un peu de pub. Alors qu'elle installait ses derniers articles avant que les premiers visiteurs n'arrivent, les Bradfort, nouvelle famille particulièrement étrange (ou rendue étrange par les autres habitants de la petite ville, il fallait voir), était venue imposer son stand juste à côté du sien. Lançant un regard en coin, Rory s'aperçut bien vite qu'elle n'allait être qu'un élément du décor pour ses voisins de vide grenier. Tant pis, ce n'était pas comme si elle les appréciait la petit Matthews.
Les ventes se déroulaient sans encombre et même plutôt bien. Rory adressait des sourires enjoués à tout ceux qui passait dans son champ de vision. Dans un regard lancé au hasard, elle put apercevoir au loin Aaron Hammer, sa femme Lily, et Mme Martha Bradfort se quitter dans des éclats de voix. Elle observa la femme au haut tâché revenir prendre place aux côtés de son mari et de ses enfants et se mit à rire. La femme Bradfort lui adressa enfin un peu d'attention et la jeune Matthews la salua amicalement avec un sourire moqueur (masqué le plus possible, bien évidemment). Elle lui aurait bien proposé un petit bustier de rechange mais l'envie ne lui avait pas pris spontanément. Étonnant !
Quelques minutes passèrent et Rory aperçut Leïla Thompson, future maman dans peu de temps, s'approchait du stand de ses voisins. La demoiselle se présenta rapidement et prononça alors une phrase qui ne sembla pas plaire à la mère de famille. « Oh, celle dont tout le voisinage ne fait que parler ? Puis-je savoir ce qu'ils disent sur moi ou sur ma famille ? » « Oh, des tas de trucs ! » Rory se mit à toussoter pour effacer sa remarque dans l'air et détourna la tête de la scène, non sans laisser traîner une oreille des plus attentives. C'est alors qu'elle remarqua que de plus en plus de monde se dirigeait vers la même tablée : celle des Bradfort. Mais après tout, qui d'autre ? Les habitants de Fairview aimait accueillir comme il le fallait (et plus d'une fois !) les nouveaux arrivants.

Camélia était à la fois partagée entre la curiosité de s'intéresser plus particulièrement à la dispute entre son père et Madame Bradfort et la curiosité de voir combien d'habitants allaient s'arrêter de marcher pour à leur tour observer, pour ainsi bavarder sur cet accident. Toutefois, elle ne mit pas longtemps à penser à cela, étant donné que la voix de Romain la sortit très vite de ses pensées. Il lui rétorqua que le stand des Bradfort était juste à côté ; à quelques mètres seulement de l'endroit où ils étaient assis. Arquant un sourcil, l'adolescente posa son regard sur le stand. Le fait qu'il était beaucoup plus grand que les autres stands, qu'il y avait beaucoup d'objet chics et non des vieilleries, ne l'étonna guère. Cela ne semblait d'ailleurs étonnait personne. Même si cette nouvelle famille ne cessait de susciter la curiosité et l'intérêt à Fairview. Ne disant pas pas un mot, Camélia tourna soudainement la tête vers Romain quand celui-ci se fit sauter dessus pas une jeune fille blonde, que l'adolescente n'avais jusque là jamais croisé. Elle se demandait bien qui pouvait être cette jeune fille qui arrivait subitement de nulle part. Rose resta assise tandis que l'adolescent s'était levé afin de parler avec son amie. D'un œil curieux, la jeune blonde assista à l'échange de paroles entre les deux jeunes gens. Elle comprit très vite que les deux personnes ne semblaient pas s'être vu depuis quelques temps. C'était donc des retrouvailles dans un vide-grenier. Étonnant. Camélia décida enfin de se lever à son tour quand Romain fit les présentations. De nature sociable, et étant donné qu’aujourd’hui elle était de bonne humeur, elle décida de faire la bise à la jeune fille, qui se prénommait apparemment Heather. Son nom ne lui était pas inconnu, à vrai dire à Fairview tout le monde connaissait un peu tout le monde. « Enchanté Heather. » S'il fallait qu'elle soit sociable, et sympathique, autant l'être jusqu'au bout. La jeune blonde tourna la tête afin de vérifier où se trouvait ses parents, où cas où elle tomberait sur eux au détour d'un stand. Puis, pensant que les deux jeunes gens allaient eux aussi rester ici, elle se rassit sur le trottoir. Mais cela fut de courte durée. Voyant Romain haussait les épaules et se levait d'un bond, elle comprit qu'ils allaient donc visiter le stand des Bradfort. Restant assise, l'adolescente se disait que peut-être cela pouvait être une bonne idée. Au moins, elle pourrait participer aux ragots qui allaient sûrement être présent le lendemain sur la nouvelle Bradfort. Sans un mot, elle prit la main du jeune homme afin de se lever. Avec un petit sourire, elle lâcha la main de l'adolescent, et ils se mirent à marcher tous les trois en direction du stand des Bradfort.

Sans aucune surprise, le stand était envahie de multitudes de personnes. Parmi la foule, Camélia pu reconnaître certaines personnes qu'elle connaissait, dont Brooklyn et Maddilyn. Et au stand à côté, elle reconnut Rory, qui avait son propre stand de prêt à porter. Sans hésiter quelques secondes de plus, la jeune femme décida d'aller voir Maddilyn qui semblait en pleine contemplation d'un bijou de la famille Bradfort. « Je reviens. » dit-elle à Heather et Romain, avant de faire quelques pas en direction du jeune homme, comme pour lui confier quelque chose au creux de l'oreille. Mais, elle se désista et décida de ne finalement rien lui dire. Les laissant tous les deux, elle marcha en direction de la rouquine qui ne semblait pas l'avoir remarqué. Elle croisa Brooklyn qui était avec un charmant jeune homme. Lui adressant un petit sourire, elle se promis d'aller lui parler si celle-ci serait toujours au stand des Bradfort. Arrivant face à Maddilyn, elle posa son regard sur Laura Bradfort qui venait juste de parler avec la rouquine. Elle reposa très vite son regard sur la jeune femme. « Salut Maddilyn ! Alors toi non plus tu n'as pas résisté à l'envie irrésistible d'aller visiter ce magnifique stand des Bradfort? » L'art d'être hypocrite. Même si ce que venait de dire Camélia n'était pas exactement faux. Il était vrai que le stand des Bradfort était beau, sincèrement ; sauf peut-être le prix, qui ne correspondait pas vraiment à un vide-grenier. La jeune blonde posa son regard sur les affaires chics posaient sur la table en bois, avant de prendre dans sa main un cd de musique. Avec un nom de groupe qu'elle avait vaguement écouté. Elle le reposa, et regarda les autres personnes qui se pressaient autour du stand. La foule semblait vouloir obligatoirement voir, observer, ce que pouvait vendre cette nouvelle famille. Face à la foule qui se pressait de plus en plus, Camélia décida d'aller rejoindre Romain et Heather. « Bon, je vais te laisser Maddilyn ; à bientôt. » Puis, elle s'éclipsa en s'extirpant de la foule. Elle savait qu'il ne fallait pas qu'elle reste trop longtemps à parler avec la rouquine, au risque que la discussion ne s’envenime et que la journaliste ne lui reparle de ses parents. Comme pouvait le faire quelquefois Romain. C'était même d'ailleurs étonnant, selon la jeune blonde, que les deux jeunes gens ne parlent pas ensemble. Au moins, ils avaient un point commun, ils arrivaient à la faire enrager en l'espace de quelques mots.

Elle adressa un petit sourire à Romain, avant de sourire aussi à Heather. Maintenant qu'elle avait vu le stand des Bradfort, elle avait bien envie de faire autre chose. Et une idée ne mit pas longtemps à naître dans son esprit ; ce qu'elle s'empressa de dire aux deux autres personnes. « Et si on allait faire un tour à présent à la buvette ou alors autre part ? » Non pas qu'elle avait envie de boire, ou alors de se promener parmi les stands, mais elle avait envie de faire autre chose. Simplement. Ses yeux verts se posèrent sur la jeune blonde et le jeune brun, comme-ci elle attendait leur réaction avec impatience. Surtout celle de la jeune femme, qu'elle ne connaissait pas, et qui à première vue semblait être le genre de personne qu'elle n'appréciait pas spécialement.

Romain n’avait pas l’air d’être content de te revoir. Il est vrai que quand vous étiez petit, vous aviez l’habitude de partager vos milkshake mais là, c’était limite il t’assassinait du regard. Qu’avais-tu fais pour mériter ça ? « Heather … wouah ! C'est la première fois que tu m'adresse la parole depuis que tu es revenue. » Un peu gêné, tu ne savais pas quoi répondre devant ça. Pourquoi Romain était-il si rancunier à ton égard ? « T’exagères là. » Tu n’étais jamais vraiment partie, tu avais juste changé de quartier. Tu étais passée de Wisteria Lane à Riverton. Pour que ça passe plus crédible auprès de tes amis, tu as dis que tu étais partie quelque temps dans une autre ville. « Il m’est arrivé plein de chose, si tu savais. » Romain qui voulait ne pas en savoir plus, tourna la tête et te présenta à sa nouvelle amie. « Heather, Camélia, je ne sais pas si vous vous connaissez, mais bon. Heather, voici Camélia, et Camélia, voici Heather. » La petite blonde se leva et te fis la bise. Puis elle enchaina avec son « Enchanté Heather. » qui était très froid. Elle avait dû être ralliée à la cause de Romain pour être ainsi avec toi. Tu décidas de ne pas relever son ton désinvolte. « Ravie de te connaitre Camélia. »

Romain et Camélia main dans la main, tu en déduisais qu’ils étaient un couple. T’étais à côté d’eux, totalement exclue lorsque la petite blonde décida de changer de trajectoire. C’était Romain et toi marchant dans la rue à présent, comme au bon vieux temps, mais en silence. En arrivant devant le stand des Bradfort, tu as vite remarqué qu’un lot de bibelot et de meuble plus luxueux les uns contre les autres étaient présents sur la table ou à côté. Te voilà entrain d’avoir un coup de foudre avec une malle, ce qui ne t’étais jamais arrivée. « Waouh. » Les yeux écarquillés, tu regardais le meuble sur lequel tu venais de flasher avant de t’adresser à ton ami. « Dit Romain, à ton avis, elle coûte chère cette malle ? » demandas-tu en pointant du doigt l’objet. C’était stupide de ta part de demander à Romain si c’était chère, pour lui tu étais toujours la petite riche du coin, la fille à son papa qui a tout ce qu’elle veut sans demander. Une sorte de France Jenkins mais en supportable. Il n’était pas au courant que tu devais travailler pour avoir ce que tu voulais et que ton compte en banque n’avait pas plus de trois zéros. Martha Bradfort étant en pleine conversation avec Leïla Thompson, au milieu de la rue, Laura s’occupant de Maddilynn Jefferson qui voulait acheter un bijou. Il ne restait plus que Jacques et Tyler pour s’occuper de ta demande. « Excusez-moi, combien coûte cette malle ? » Tu t’attendais à un prix exhorbitant en demandant ceci, tu n’avais pas les moyens d’acheter une malle à 100$.